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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°37 - Février 2005 > [A enrichir et diffuser] - Le prix libre : une volonté sociale, culturelle et politique !

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[A enrichir et diffuser] - Le prix libre : une volonté sociale, culturelle et politique !



Offrir un service / produit (concert, spectacle, livre, infos) à prix libre c’est quoi ? C’est  : tu payes ce que tu peux, ce que tu veux. Pour certain-e-s, cette démarche peut paraître idéaliste, irréaliste, insolite ou peut ne pas être comprise C’est sûr, ce ne sont pas les Mac Dollars, Leclerc, FNAC et autres commerces qui vont instaurer cette pratique ! C’est sûr, on entend plus parler de crédit, tarif réduit ! C’est sûr, on est conditionné-e-s pour payer ce qu’on nous dit de payer sans chercher à connaître le coût du service/produit !
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Sociale : le prix libre propose un service/produit pour toutes et tous. Du salarié au RMIste, de l’adolescent-e aux familles. A chacun-e, selon ses moyens financiers, de participer aux frais d’organisation / production / diffusion.
Culturelle : en diffusant l’information ou en organisant des spectacles à prix libres, vous permettrez à quiconque est motivé de s’instruire / se divertir / se rencontrer sans relation de bizness.
Ça permet de traduire l’excuse j’ai pas une tune par je préfère regarder
TF1ou par je m’en fiche d’avoir de l’info sur telle ou telle lutte  !
Ça permet de montrer que les boîtes d’édition / spectacle qui vendent leurs articles à 50 _ le concert ou 20 _ le bouquin ne sont que des marchands recherchant les bénéfices ; que celles / ceux qui promotionnent la culture ne font que de l’élitisme ou du populisme selon les parts de marché.
Politique : nous empêchons déjà le réflexe c’est combien Même s’il y a des frais, nous pouvons organiser / produire / diffuser sans nécessairement faire les marchands ou la charité. Ce n’est pas en se déresponsabilisant (je paye ce qu’on me dit de payer) qu’on peut comprendre (et donc faire) un service / produit subversif. Nous considérons l’acquéreuse/r du service / produit non pas comme une source de bénéfice mais comme un-e individu-e capable d’évaluer ce qu’elle/il doit payer selon ses ressources, ses besoins, ses coups de cur et ses motivations. Nous restons ainsi en accord avec notre lutte anticapitaliste. Nous proposons un service / produit pour autrui, par soutien et par plaisir ? Nous évitons le rapport tune (malgré les frais). Nous refusons d’abandonner l’idée d’un monde sans classe, d’un système dans l’argent qui pourrit les relations entre individu-e-s. Utopie d’un service / produit partagé !?
Très réaliste dans le remboursement des frais engagés !
L’organisation d’un prix libre nécessite un choix de non-surconsommation, du volontariat, une volonté de rester
modeste et de ne pas chercher les subventions, un besoin de se serrer les coudes, de s’entraider, de s’auto-organiser !
Un prix fixe occasionne des prises de têtes. Se faire de la tune, donc investir plus, donc rembourser plus, donc faire payer et en plus des risques de déficit.
Un prix libre ne présente pas autant de galère même s’il est déficitaire. D’abord nous cherchons vraiment à avoir le moins de frais possibles (récup, dons, prêts), de plus nous mettons en pratique ce que certains théorisent.

Le seul problème, c’est lorsque l’argent récolté va en soutien (prisonnier-e-s, inculpé-e-s, projets alternatifs) C’est pour le soutien que les organisatrices/teurs se prennent la tête dans des réunions de préparation pour savoir si c’est prix libre ou pas cher (prix minimum). Les services / produits en soutien sont faits pour rapporter de l’argent. Mais il y a contradiction obligatoire car la conscience socialiste de base veut que d’emblée ça ne soit pas cher.
Le soutien qu’on apporte en diffusant / organisant vient certes de l’argent récolté mais surtout de la mouvance qui se créé et gravite autour du soutien.

Le prix libre, c’est expliquer aux gens comment ça fonctionne, dans quelle démarche et pourquoi. Beaucoup de travail car à l’époque du Téléthon et du prélèvement automatique, certain-e-s ont pris l’habitude de se faire soutirer leur argent, l’habitude qu’on leur dise combien payer pour soutenir. La pratique du prix libre instruit les gens sur la responsabilité de leur budget, sur leur volonté à soutenir telle ou telle lutte, sur leur désir de participer au bilan financier de telle ou telle lutte, sur leur désir de participer au bilan financier d’une tentative alternative, sur leur responsabilité vis-à-vis de celles / ceux qui ne pourraient avoir ce service / produit sans la solidarité d’autrui.
Le prix libre c’est le début de la solidarité, de l’autogestion et de la prise en main de chacun-e par soi-même !

@nticopyright
http: //collectif.valette.free.fr/pages/textes/PrixLibre.htm


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