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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°43 - octobre 2005 > Le dormeur doit se réveiller !

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Édito

Le dormeur doit se réveiller !



Ce satané édito m‘aura brûlé les méninges ! Avant de me lancer à écrire ses quelques lignes il y a un moment que je cogite à la recherche du sujet idéal pour démarrer le journal. Eh ben c’est pas folichon, un constat s’impose : la torpeur règne ! Bien sûr, il y a des luttes à droite et à gauche (surtout à gauche...), le capitalisme n’a pas encore réussi à mettre totalement le monde sous sa coupe. Il y a des exemples de résistance partout autour de nous. En clair il y a de l’espoir. En fait, quand je parle de torpeur, c’est surtout par rapport au milieu militant. Je m’explique.

J’ai en ce moment le sentiment que les choses (pour parler vaguement) se font mais sans enthousiasme, comme sous l’effet d’une piqûre de calmants. Parfois, il semble que nous faisons de la politique presque " par habitude ". Vous conviendrez que c’est plutôt inquiétant pour des gens qui veulent révolutionner le monde...à commencer par leurs propres vies... Le milieu militant semble en attente d’un déclic : une lutte sur laquelle se greffer et qui rencontrerait une large adhésion de la population, je sais pas, un truc comme ça. Je ne me mets pas au-dessus de la mêlée et je dois bien avouer que je suis parfois moi-même victime de ce syndrome. C’est assez irritant parce que dans ces moments là, on a nettement l’impression de militer pour combler du vide. Militer pour " s’occuper ", comme si rien n’était vraiment important, être là sans vraiment y penser. " Faire des trucs ", parce que c’est le propre du militant... En ce moment c’est un peu l’impression que me donne à voir le Landerneau libertaire et j’avoue que ça m’agace. Qu’est-ce qu’on attend ? Le Messie ? Va falloir s’accrocher parce que certains l’attendent depuis bien plus longtemps que nous sans aucun résultat...

Juste un petit coup de gueule parce que se serait pas mal qu’on aille un peu à la confrontation avec le vieux monde. Cela fait déjà quelques années que nous dressons le constat que nous sommes entrés dans une période de création et d’expérimentation de nouveaux (ou que nous croyons comme tels) modes de luttes : lutte des précaires, chômeurs, transports gratuits, permanence des ressources, etc. De nouveaux angles d’attaque apparaissent et il ne tient qu’à nous d’enfoncer le clou. C’est sûr, nous sommes sans doute dans une position moins intellectuellement " confortable " que nos aînés parce que nous n’avons pas de projet de société clé en main à offrir. Nous devons tâtonner, expérimenter et souvent nous planter par conséquent... Pourtant, à un moment ou l’autre cela va forcément porter ses fruits. Alors plutôt que de se mettre éternellement dans la position de mouche du coche des partis, des syndicats et autres institutions nous devrions un peu plus nous efforcer de faire vivre nos propres idées. Notre " pureté " idéologique en prendra sûrement un coup, parce que nous allons forcément avoir de régulières déconvenues, mais c’est là sans doute le meilleur moyen de faire avancer nos pratiques et nos idées. Allez camarade, on se secoue les puces !

Marinus


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