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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°5 - Janvier 2002 > Transports gratuits en Russie 

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Transports gratuits en Russie 



Les transports en Russie, après avoir pendant longtemps été abordables sont de plus en plus élevés. Depuis trois ans les tarifs ferroviaires augmentent deux à trois fois plus vite que l’inflation. Sont apparus depuis un an les composteurs automatiques dans quelques gares de St-Petersbourg et de Moscou. Le transport gratuit est une pratique très répandue dans la population russe des grandes villes. Pour les grandes lignes, c’est quasiment impossible, étant donné qu’on ne peut acheter un billet de train qu’avec son passeport et que celui-ci est indispensable pour accéder au train. Il est néanmoins possible de s’arranger directement avec le responsable du wagon qui peut vous louer un des deux compartiments dont il dispose. Par contre il est tout a fait possible de faire de longs trajets en utilisant les trains de banlieue ou les trains locaux, electrichka. Dans ces trains là, la plupart des voyageurs ne paient pas, et lorsque passe le contrôleur (de plus en plus fréquemment), ils paient au pire le prix du billet. Dans la plupart des cas, en discutant on arrive à payer le minimum. Cette pratique n’est pas exceptionnelle, car peu de Russes, vu la maigreur de leur salaire, peuvent payer les transports en commun pour se rendre à leur travail.
Avec le métro, les choses se compliquent. Le passage est libre mais si on ne composte pas son ticket, une barrière s’abat et vous fait un croche pied, dans un bruit strident. En plus l’employée du métro commence à vous invectiver et utilise son sifflet d’alarme. Or toutes les stations de métro possèdent des postes de police et vous voilà dans la cage en deux ou trois mouvements. La présence policière est telle que la méthode saute-mouton n’est pas recommandée. L’autre technique très utilisée est la fausse carte de service. En effet les anciens combattants, les militaires, les forces de l’ordre et un nombre important de fonctionnaires ne paient pas le métro. Vous pouvez vous procurer pour quelques roubles une carte vierge, y mettre votre photo et vous glisser dans la longue queue des privilégiés des transports. Attention néanmoins certains cerbères si elles ont parfois la vue basse, il s’agit souvent de retraitées qui continuent à travailler pour compléter leur squelettique retraite, sont aussi perspicaces et d’un coups de sifflet strident font rappliquer la maréchaussée. La fuite en avant est impossible car au bas de l’escalator vous attendent une demi-douzaine d’employé(e)s.
Reste l’autobus, le trolley et le tramway qui sont, bien que bringuebalants, les moyens les plus sûrs pour les voyageurs sans ticket. En effet l’amende est faible, le double du prix du ticket, les contrôles peu fréquents. Par contre vous devez éviter les faux-contrôleurs. Des petits malins se font passer pour des contrôleurs qui sont dans le bus toujours en civile, à l’aide d’une fausse carte de service et rançonnent les voyageurs sans titres de transports ! Il est vrai que l’exemple vient d’en haut puisque le ministre des transports ferrés est sous le coup d’une enquête pour...fraude.

Jean Raymond à Moscou


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