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> N°47 - Mars 2006
> CPE, précarité : la rage ne suffit plus...
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CPE, précarité : la rage ne suffit plus...Le mouvement contre le CPE est-il déjà mort ou encore balbutiants ? C’est à se le demander au vue d’une mobilisation encore incertaine. Certes les périodes décalées des vacances expliquent en partie les manifestations en demi-teinte, mais les freins mis par certains pour surtout ne pas aller au-delà d’une revendication limitée et des journées de mobilisation espacées seront loin d’être suffisantes pour faire plier un gouvernement qui continue sa marche forcée vers un régime libéralo-sécuritaire.
Le Contrat Première Embauche (CPE) s’inscrit dans un plan général de démantèlement du code du travail. Le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) permettait déjà aux entreprises de moins de 20 salariéEs d’embaucher des personnes en ayant la possibilité de les licencier sans fournir de motif pendant 2 ans ; par le biais du CPE, cette pratique sera généralisée à TOUTES les entreprises si elles embauchent des jeunes de moins de 25 ans. L’objectif : non pas réduire le chômage, mais garantir au patronat la servilité de ces jeunes embauchéEs. Voici la réponse "sociale" du gouvernement aux émeutiers de cet automne, majoritairement jeunes et issus de populations déjà précarisées, notamment en raison du racisme étatique et policier institué par les lois sécuritaires et anti-immigréEs qui se sont multipliées depuis la percée du FN.
Face à cela, que nous proposent les syndicats représentatifs et la gauche politique ? De nous refaire le coup des retraites avec des journées de mobilisation espacées qui finissent par lasser tout le monde. Pour contenir toute contagion sur un ensemble de revendications, on maintient comme seul mot d’ordre “Retrait du CPE”. Mais au sein des AG étudiantes (voir l’appel de la coordination de Rennes), la grogne monte vis-à-vis du syndicat majoritaire, l’UNEF, tout dévoué au PS, qui dans une de ses directives n’y va pas par quatre chemins s’en prenant aux gauchistes et déclarant : “Les AG doivent débattre du CPE et pas de toutes les réformes gouvernementales ou du bonheur sur la terre, il faut axer nos interventions sur ce qui touche les étudiants”. Corporatisme quand tu nous tiens. Cela donne d’ailleurs des situations cocasses (ce n’est peut-être pas le bon mot !). Car l’UNEF et le MJS (les étudiant-e-s du PS sont nombreux à l’UNEF qu’ils contrôlent) refusent dans les AG de parler par exemple de la loi Sarkozy sur l’immigration alors qu’ils sont censés être partie prenante de la mobilisation de ces prochaines semaines (en tant que signataires de Unis contre l’immigration jetable !). Ah la schizophrénie socialiste ! Ces derniers se mettent en ordre de bataille pour 2007 et un petit round d’observation est toujours une bonne occasion pour tester les troupes. Comme dans d’autres mouvements, ils s’évertuent à saucisonner toute contestation globale pour affirmer que seul le vote utile est une réponse politique... En 1986 lors de la mobilisation contre Devaquet et en 1993 lors du CIP contre Balladur, cette jeune gauche -mais déjà vieille dans l’esprit- avait tout tenté pour contrôler les mouvements. Et si ces derniers avaient réussi à s’autonomiser, c’est de haute lutte dans les Assemblées générales en imposant des comités de lutte avec des mandaté-e-s élus par l’AG (et non représentant-e-s d’une intersyndicale), des commissions, une capacité à mener des actions coups de poing, radicales, à imposer ses mot d’ordres. Et à ce niveau, il va falloir mettre les bouchées double si l’on ne veut pas se retrouver lâcher par les syndicats. Au niveau des syndicats de salarié-e-s, la CGT-Jeunes est très présente. Mais si la base est très remontée, les instances freinent des quatre fers pour que le CPE reste central et non la Précarité. Voir une jeunesse en pleine effervesence devrait secouer la torpeur de ces derniers mois, où le CNE et autres mesures contre les chômeurs et les précaires, ont pu passer sans véritable opposition (rappelez-vous la manif de moins de 100 personnes au mois de novembre)...
PLACE A LA FUREUR... de VIVRE !!!Scalp No Pasaran Nîmes et Laurent |
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