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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°5 - Janvier 2002 > Réactions dans le monde Arabe

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Réactions dans le monde Arabe

"C’est du terrorisme d’Etat"



"Démission", "complicité", "lâcheté", sont là quelques uns des adjectifs utilisés dans la presse arabe ces derniers jours pour qualifier l’attitude des pays arabes face à l’humiliation que subit le peuple palestinien et son représentant légitime, Yasser Arafat. En effet, malgré la violence inouïe de la répression infligée ces dernières semaines aux palestiniens par les forces d’occupation israélienne, les réactions dans le monde arabe ont été bien en déça des attentes des populations de ses pays dont le sentiment de révolte face à l’actualité en Palestine est de plus en plus aigû.

Quelques gouvernements arabes ont, bien entendu, officiellement condamné le jusqu’au-boutisme du Likoud et de Sharon, le chef du gouvernement de l’Etat hébreu, mais ont longuement tergiversé avant d’accepter l’appel de M. Arafat à un sommet arabe, tenu jeudi 20 décembre au Caire. A la fin de cette réunion, ils ont exprimé leur soutien à Arafat en reprochant aux Etats-Unis d’avoir opposé leur veto à la résolution du Conseil de sécurité qui préconisait l’envoi de troupes d’interposition. Les ministres arabes ont également demandé à Washington de revoir sa position vis-à-vis de "la politique extrémiste israélienne".

Il faut dire aussi que les réactions des capitales arabes sont tout de même très divergentes dans la mesure où les rapports qu’entretiennent ces pays avec l’Etat d’Israël ne sont les pas similaire. Ainsi, l’Irak et la Syrie ont été les plus virulents, appelant à couper tout contact avec Israël. Faisant directement allusion aux quelques pays qui ont établi des relations avec Tel-Aviv, à savoir l’Egypte, La Jordanie et à un degré moindre le Maroc. Quant aux autres pays, c’est soit la dénonciation du bout des lèvres comme la Tunisie, l’Egypte ou l’Algérie, ou le silence complet, à l’image des pays du Golfe.  image 315 x 225

Au sein des populations arabes, c’est le sentiment de rage qui prévaut mais les réactions sur le terrain restent plutôt tièdes. Il faut savoir que même dans les pays où les régimes semblent favorables à des manifestations de rues concernant la Palestine, comme dans les pays du Maghreb, les populations sont restées muettes. L’absence de traditions démocratiques et d’organisation militante à la base sont certainement des éléments qui ne facilitent pas ce genre d’actions.

En Algérie, à l’approche des élections législatives du printemps prochain, les partis et les organisations politiques susceptibles d’appeler à manifester ont évité de le faire craignant de ne pas être suivis et, partant, entamer encore plus leur crédibilité. En Kabylie par exemple, même les partis politiques les plus implantés ont tout simplement été mis sur la touche lors des derniers événements qui ont touché la région. Quant aux partis islamistes, dans un climat mondial qui leur est manifestement défavorable, on comprend bien qu’ils soient discrets à l’heure actuelle.

Dans les pays du Proche Orient (Liban, Syrie, Jordanie), la réaction des populations est beaucoup plus radicale dans le sens où l’on ne croit plus aux manifestations pacifistes face à Israël considéré comme un pays terroriste. En Jordanie par exemple où vit une bonne partie des réfugiés palestiniens, on est prêt à en découdre militairement s’il le faut pour peu que les Pays arabes s’unissent face à l’agression de Sharon. Car il est évident que personne dans le monde arabe ne se fait d’illusion sur les intentions sionistes du chef du Likoud.

Au Liban, autre pays frontalier d’Israël, tout le monde a encore en mémoire la sanglante invasion de Beyruth par le Tsahal en 1982 ainsi que l’affreux massacre de Sabra et Chatila. Du coup, les libanais ont appris à rester prudents et à éviter tous ce qui peut provoquer une nouvelle invasion. Le Liban reste visiblement le pays le plus fragile de la région.

Par ailleurs, la presse dans le monde arabe ne s’est pas empêchée de dénoncer violement aussi bien l’agression israélienne que la passivité des régimes arabes. Partout on accuse les gouvernements occidentaux de se taire face à la détresse d’un peuple et de se plier aux lois de Washington, premier appui d’Israël. Le journal Algérien du soir "Horizon" explique ainsi la coalition américano-israélienne : "A l’aune de la mondialisation, le projet américano-israélien consolide les bases fondamentales d’un nouvel ordre impérial expérimenté lors de la "tempête du désert" et élargi à l’espace asiatique privilégié sous le couvert de "liberté immuable" ; "La mondialisation en route est un processus ininterrompu de conflits planétaires programmés et de crises régionales à vocation chaotique et à retombées explosives pour l’avenir des Etats nationaux soumis à des démembrements en série". Quant à El Watan, c’est en ces termes qu’il qualifie la situation en Palestine : " Israël veut imposer sa paix et rien d’autre". C’est du terrorisme d’Etat qu’Israël pratique dans les territoires palestiniens"

Lotfi h.


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