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AccueilJournalNuméros parus en 2006N°51 - Septembre 2006QUEER vous avez dit QUEER ? > Contre la psychiatrisation des transsexueLLEs

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Revendications

Contre la psychiatrisation des transsexueLLEs


La transsexualité relève de l’identité de genre ; elle implique le souhait de corriger son corps qui ne correspond pas à l’identité de genre par laquelle il se définit (female to male, F to M, ou male to female, M to F). Une personne transsexuelle a la nécessité de vivre dans l’identité qu’elle revendique, ce qui implique la plupart du temps une hormonothérapie et des interventions chirurgicales. Pour cette dernière, la modification de l’état civil est également indispensable à l’insertion sociale. (Une personne transsexuelle peut être homosexuelle, comme elle peut être hétérosexuelle ou bisexuelle.)


Le suivi psychiatrique permet au bout d’un certain temps (jamais défini) d’établir si une personne est ou non transsexuelle. Il peut être établi qu’une personne est transsexuelle au bout de six mois, après s’être assuré qu’il n’y a aucun trouble obsessionnel, déclarant ou de schizophrénie. À partir de là peut démarrer un traitement hormonal. Ce n’est qu’au bout de deux ans environ que l’on peut prétendre à être opéré-e. À cet égard, Judith Butler va déclarer, qu’une personne aura besoin de ce diagnostic (désordre d’identité de genre) pour réaliser son souhait même si, comme beaucoup d’autres, elle est opposée à la pathologisation de son désir que le diagnostic implique et accomplit en même temps.

Reconnaissance médicale

Lorsque le psychiatre a établi qu’une personne est transsexuelle, il lui remet un certificat médical le stipulant clairement et demande à ce que cette personne puisse commencer à bénéficier d’un traitement hormonal. Ça, c’est quand tout se passe bien ! En temps normal, il faut demander à avoir ce certificat médical (rarement octroyé), à pouvoir commencer un traitement hormonal (rarement permis) et surtout à avoir une prise en charge de la Sécu sur demande du médecin référent uniquement (rarement gagné).
La sécurité sociale permet aux personnes transsexuelles, reconnues comme étant personnes ALD (Affection Longue Durée), d’être remboursées pour ces soins-là en France à 100 %. Il existe deux types d’ALD : les hors listes et celles faisant partie de la liste 30 telles que les diabètes de type 1 ou 2. Les transsexuel-le-s son classé-e-s sous la liste 30 au titre de « suivi psychiatrique longue durée », soit donc au même titre que les personnes schizophrènes graves !

Reconnaissance juridique

- Situation actuelle en France :
Depuis le revirement de la loi en 1992, suite à la condamnation de la France par la Cour européenne des Droits de l’Homme, il est possible de changer le prénom et la mention du sexe sur ses papiers d’identité (procédure pouvant durer de six mois à dix ans donc aléatoire). Il est impossible de changer la mention du sexe et de choisir son prénom, tant que l’on n’a pas été opéré (les trans non op’). Une possibilité de reconnaissance du prénom d’usage est cependant possible sans modification de la mention du sexe (monsieur, madame, mademoiselle). - Les droits des personnes transsexuel-les :
A l’heure actuelle les personnes transsexuelles n’ont aucun droit ! Même si l’on demande aux employeurs de ne pas faire de discrimination à l’embauche, 60 à 80 % des transsexuel-les sont au chômage durant leur transition, c’est-à-dire tant qu’yels ne sont pas opérés.
Difficultés à arriver à se marier, même après avoir été opéré-e : on leur rappelle que leurs chromosomes ne sont pas ceux d’un homme ou d’une femme. On peut constater des cas de refus de mariage pour suspicion de mariage à but militant, comme ce fut le cas avec le mariage de Monica !
Interdiction formelle d’adopter, les transsexuel-les sont reconnues par la sécu comme des malades mentaux.
L’opération coûte entre 12 000 et 15 000 euros sont 20 % à charge des patient-e-s quand yels ont la chance d’être pris-es en charge. Vu la discrimination à l’embauche pour les non opéré-é-s, c’est la détresse, la précarité, la prostitution non choisies entre autres qui les guettent.
Un grand merci à Selenia (la trans’ aux tartes aux pommes) pour les infos qu’elle m’a communiquées.

Fab


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