Retour accueil

AccueilJournalNuméros parus en 2006N°54 - Décembre 2006 > Édito

Rechercher
>
thème
> pays
> ville


Édito



Confortablement installé par ce jour pluvieux de Novembre dans le squat du Couvent, un lieu d’une spiritualité rare, la peau du ventre bien tendu par les bienfaits de la cuisine végétalienne à prix libre, nous méditons sur la comédie familiale de l’hiver : Ségolène - avec son fameux encadrement militaire des mineurs - s’assume enfin sur le devant de la scène (à moins que ce ne soit le contraire), pendant que Nicolas va proposer son 6ème texte législatif sur la délinquance dans lequel il est question du durcissement des peines pour les mineurs avec l’ajout de nouveaux délits (guet-apens et attaque en bande organisée) dont le flou artistique laisse supposer un usage abusif de la part d’agents des plus zélés. Pour ceux qui chercheraient encore à distinguer leur gauche de leur droite, rassurons les tout cela est parfaitement normal.

D’ailleurs, ça nous rappelle ce fameux slogan : « de gauche comme de droite le capital expulse ». Pas plus tard que hier, un étudiant étranger, Daim Sidibé s’est vu reconduire à la frontière après un jugement des plus sommaires à Toulouse et ce malgré une mobilisation démarrée la semaine dernière suite à son arrestation effectuée par un contrôle de routine juste après son travail. Ceci illustre bien les harcèlements policiers à l’égard de toute une population qui, malgré les discours bien pensants sur l’intégration ne rentre pas dans la norme pensée et appliquée par les politiques actuelles et c’est malheureusement là son seul crime. De la même manière, suite à l’utilisation politique d’un fait d’hiver mettant en cause des SDF, une brigade « anti marginalité agressive » est apparue sur Toulouse il y a quelques semaines. Des collectifs de SDF se sont réunis pour protester contre les harcèlements multiples, la pression constante dans la rue (avec le retour à la surface d’un vieil arrêté concernant le camping sauvage qui n’avait jamais été appliqué) et les nombreuses expulsions de squat (notons que le squat du Clandé a été réoccupé le jour même de son expulsion courant octobre). Cet acharnement n’est que la poursuite d’une politique de « prévention situationnelle » engagée il y a de nombreuses années qui se résume à divers aménagements dans l’urbanisme actuel afin de mieux lisser et normer la population (vidéo surveillance, bancs anti SDF, etc....). On parle aussi de « gentrification » pour qualifier l’embourgeoisement des quartiers. Bref, « de gauche comme de droite », les villes expulsent leurs SDF.

Pour finir sur une note d’espoir dans ce monde régi par la plus belle expression de l’ordre, le projet de l’ITER (réacteur à fusion thermonucléaire) a été validé. La dangerosité du projet est bien connue et on espère qu’elle sera suffisamment élevée pour détruire toutes ces politiques « de gauche comme de droite ».

Scalp Toulouse


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net