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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°58 - Avril-mai 2007 > LE LIBÉRALISME À LA SAUCE LE PEN

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LE LIBÉRALISME À LA SAUCE LE PEN



Le Pen a récemment publié son programme de gouvernement pour les présidentielles de 2007. Hasard du calendrier ou volonté du FN, sa publication est passée quasiment inaperçue dans les médias, tant ces derniers étaient concentrés sur la question des parrainages.

Ce qui frappe c’est d’abord la construction même du programme. Ainsi, pour chaque thème, le FN dresse un constat de la situation à l’aide de série de chiffres dont parfois on ne connaît pas toujours la source, de déclarations des plus alarmistes et de fantasmes pour ensuite avant d’énumérer de grands principes à la sauce frontiste, mais au final peu de propositions concrètes en phase avec la réalité.

Il est vrai que ses positions sur l‘immigration, sur la question de la sécurité ou sur les libertés syndicales et la défense des services publics ont assez peu évolué depuis sa fondation en 1972. il est néanmoins intéressant de constater les incohérences entre un discours officiel dénonçant le « capitalisme financier mondialisé » et une position économique clairement ultra-libérale. Il demande ainsi l’assouplissement du code du travail, la suppression des 35h, ou encore la suppression du système actuel de retraite et d’assurance chômage.

Il est également intéressant de lire ce que le FN propose en ce qui concerne l’éducation nationale, « abandonnée actuellement aux mains des socialistes et des maîtres auxiliaires islamistes » : Sa ligne est assez claire, au nom de la liberté scolaire, le FN soutient l’école privée et souhaite mettre en place le «  chèque scolaire » qui permettra aux parents de choisir l’école des enfants, cette dernière étant gérée par le directeur comme une petite PME, avec obligation de réussite scolaire mais aussi économique. La suite nous la connaissons  : c’est un système à deux vitesses qui va se mettre en place, les familles les plus fortunées pourront offrir à leurs enfants les professeurs les plus expérimentés. C’est à peu de chose près ce que l’UMP et une partie du PS ont proposé par le passé et proposent encore cette année, à travers la fameuse réforme carte scolaire. Bien évidemment au nom de la liberté d’enseigner, le droit de grève pour les enseignants est aboli et les programmes scolaires seront révisés ou « demarxiser  » selon l’expression frontiste. Le FN prévoit aussi bien la suppression des ZEP (Zone d’Education Prioritaire) et que des IUFM qui forment les profs. Comment seront-ils formés ? le FN ne donne pas de réponse.

La partie du programme du FN traitant de l’EN en plus de traduire clairement la volonté de celui-ci de détruire ce système met à jour les lacunes du parti frontiste quant à la réalité des problèmes de l’enseignement. Milieu qu’il juge à tort ou à raison comme traditionnellement hostile à sa politique.. Le FN parle par exemple du retour à des établissements « à taille humaine » sans donner avancer un seul chiffre ou expliquer ce que signifie pour lui cette expression. A aucun moment il n’aborde la question du nombre d’élèves par établissement, ou du nombre d’enfants par classe .Autant de questions et de revendications qui sont pourtant présentes au centre des revendications dans les luttes autour de l’école.


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