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ILS AVAIENT UN ‘KAMARADE’

Mort de Roland Gaucher


Jeudi 26 juillet Roland Gaucher est décédé. Cet homme peu connu du grand public, était un journaliste et un militant nationaliste. Il a participer comme acteur ou comme témoin à toute l’évolution de l’extrême droite française depuis plus de soixante ans. Il était l’un des derniers représentants de cette génération de militant nationaliste dont l’engagement avait commencé avant la seconde guerre mondiale.


Roland Gaucher, de son vrai nom Roland Goguillot est né 13 avril 1919. Il a commencé à militer à l’extrême gauche, à la Fédération des étudiants révolutionnaires, puis aux Jeunesses socialistes ouvrières. De cette période, il gardera un goût pour la formation et l’organisation politique des partis socialistes et communistes et une certaine fascination pour l’extrême gauche française. Pendant la guerre, il rejoint le camp de la collaboration, en adhérant aux Jeunesses Nationalistes Populaires (JNP), le mouvement de jeunesse du Rassemblement National Populaire (RNP) de Marcel Déat. Il commence à travailler dans le même temps pour le journal National-Populaire, journal antisémite pro-allemand. En 1945, Gaucher est contraint de s’enfuir en Italie et en Suisse, grâce au secours de certains prêtres catholiques. Rattrapé, il est emprisonné. Il fait alors la connaissance de Jean Castrillo, engagé chez les Waffen SS sur le Front de l’Est.

Libéré à la fin août 1948, il intègre les réseaux anticommunistes de Georges Albertini (qui plus tard recyclera Alain Madelin !) via le BEPI (Bulletin d’Etudes et d’Informations politiques internationales) et le journal Est-Ouest. Son passé d’ancien militant d’extrême gauche lui permet de se créer au sein de l’extrême droite le profil du « spécialiste du communisme » dont il est un des seuls à connaître et comprendre les mécanismes et les fonctionnements. A cette époque il écrit pour l’Auto-Journal, mais aussi pour Ecrits de Paris, revue conservatrice. En 1969 il rentre à Minute, aux côtés de François Brigneau, ancien milicien. En parallèle de ses activités de journalistes Roland Gaucher va publier plusieurs ouvrages sur l’URSS et le PCF. C’est en 1972, avec le lancement par Ordre Nouveau des réunions de préparation du Front National que Roland Gaucher retourne au militantisme pur et dur. Il devient membre du comité directeur du FN en octobre 72. En novembre 73 Roland Gaucher suit les militants d’Ordre Nouveau qui quittent le FN, jugeant ses positions trop timorées, pour fonder le Parti des Forces Nouvelles (PFN). Il intègre le bureau politique du PFN. Il prend la parole au nom du PFN lors du meeting de l’Eurodroite ( où l’on retrouve le MSI italien et Fuerza Nueva d’Espagne) à Paris le 28 juin 1978. L’année suivante il quitte le PFN avec François Brigneau pour revenir au FN, à la demande de Jean-Pierre Stirbois. Sous les couleurs FN il sera élu au conseil régional de Picardie et élu député européen en 1989. Il en sera un membre actif de 1981 à 1993, exerçant divers mandats électifs, dont celui de député européen de 1986 à 1989, de conseiller régional de Picardie (élu en 1986) puis de Franche-Comté (élu en 1992). En 1993 des révélations dans la presse sur son passé et des problèmes récurrents avec Jean-Marie Le Pen le font s’éloigner du FN. Il se rapproche alors de la nébuleuse des structures nationalistes ayant quitté le Front National au court des 15 dernières années dont l’équipe du journal Militant, dont Jean Castrillo et l’Alliance Populaire de Jean-François Touzé. A partir de cette date Roland Gaucher va s’éloigner du militantisme politique. Il se consacre à l’écriture de plusieurs dont une histoire des Nationalistes en France, qui fait la part belle aux anecdotes et révélations sur l’extrême droite française. Il fera quelques apparitions lors de meetings ou colloques d’extrême droite dont le premier meeting de Nation en décembre 1999 ou les assises de la radicalité d’Unité Radicale le 22 septembre 2001. Lors de cette conférence, Roland Gaucher était venu apporter tout son soutien aux jeunes NR, appelant de ses voeux à l’unité de la mouvance nationaliste radicale tout en refusant de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure. Dans ces dernières années il écrira quelques éditoriaux (parfois extrêmement lucides sur les réalités et possibilités du camp nationalistes les « tares de l’extrême droite » où il dénonçait : l’individualisme, l’égoïsme, la lâcheté et la paranoïa du militant nationalise ) pour le site de Christian Bouchet jusqu’en 2005 ou en écrivant des ouvrages avec Philippe Randa. Roland Gaucher fut également directeur de National-Hebdo de 1985 à 1993 et propriétaire du « Crapouillot » de 1991 à 1994. Inclassable, Roland Gaucher, qui dans l’un de ses ouvrages se disait appartenir au courant national-populiste du FN, avait autant de liens avec les catholiques lefebvristes qu’avec les nationalistes révolutionnaires, dont il peut-être considéré comme un compagnon. Il fut également un temps cité au comité de patronage de Nouvelle Ecole, la revue du GRECE.


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