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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°62 - Octobre 2007 > Il y a un truc qui me dérange en ce moment.

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Il y a un truc qui me dérange en ce moment.


Ce texte a été écrit suite à une agression lesbophobe avec coups et blessures.


Il y a un truc qui me dérange en ce moment. Ça me titille, je sais plus quoi penser alors je ne sais pas si je dois me sentir bien ou mal. J’ ai mal mais je n’ ai pas mal. Alors je pensais que se faire taper dessus comme çà, c’était quelque chose de vraiment grave. En fait non. C’est pas si terrible. Finalement quand tu choisis de vivre tu peux supporter n’importe quoi. Tellement heureuse de vivre. D’ être là. Et en même temps le courage te lâche. Des fois tu te morfonds tu n’existes plus que dans tes rêves. Mais quels sont mes rêves. Aujourd’hui je n’en ai pas. Enfin peut être. Je veux vivre libre sans dépendance je veux être dure froide sans me soucier de cet autre qui n’ est rien à part une inconnue de moi même. Je veux oublier. Je veux me souvenir uniquement quand j’en ai envie. Je ne veux pas disparaître sous un tas de poussière, ni sous un tas de fringue. Je veux me rincer la gueule. Je veux être seule et être bien comme ça. Je ne veux pas d amour je préfère la liberté. Je veux aimer les carottes. Etre avec des gens comme si c’étaient des enfants. Me poser pleins de questions sans pouvoir y répondre. Je veux être ainsi. Comme cela dans toutes mes contradictions. Qui ne le sont pas puisque cette notion vient de l’extérieur. Qui peut affirmer à partir de l’autre regard que t’ est en contradiction ? Jusqu’ici je suis en vie. Tu me parles je réponds je suis verte de rage j’ai de la sueur sur le front je n’ai pas soif. Cela ne m’étonne pas que je me sente bien. J’ai choisi d’être moi dans tout ce que çà comporte. Alors la contradiction devient caduque. Et l’autre jour il y avait un serpent vert qui nageait vers moi dans un labyrinthe d’eau. Au début je croyais qu’il était inoffensif et je me suis vite rendue compte qu’il voulait me mordre. Je nageais à reculons c’était très difficile mais à un moment je me suis dis que le seul moyen c’était de l’attraper à la base de la tête. Ce que j’ai fais. Puis je crois que je continue à nager avec le serpent à la main, c’est lui qui me pousse en arrière maintenant. A l’instant où je te parle c’est le serpent vert qui prend ma langue et qui la fait vibrer. Il est là tout près de moi. il est dans mon ventre et il mange mes organes. c’est étrange car je ne ressens pas de douleur.

Cela s’appelle la guérison de ton âme. C’est la naissance de la première croyance que tu as choisis de toi même pour toi même. C’est la beauté qui t’envahit. C’est l’apaisement. Le calme et le début de la route. Maintenant c’est la longue marche vers la connaissance de l’altérité. C’est la construction de ton silence face à ce que tu ne comprends pas. Enfin tu oses ne pas comprendre et aimer ça.

ODUKA


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