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AccueilJournalNuméros parus en 2007N°63 - Novembre 2007 > LES ANTI-IVG FONT LEURS PRIERES

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LES ANTI-IVG FONT LEURS PRIERES

« MARCHE POUR LA VIE » À PARIS



Fidèles à leurs habitudes, un petit millier d’illuminé-e-s se sont réuni-e-s à Paris, le 13 octobre dernier, à l’occasion de la « marche pour la vie et contre la culture de mort ». Quelques centaines de jeunes BCBG tout droit sorti-e-s de leurs écoles privées et catholiques ont pu marcher aux côtés de vieilles grenouilles de bénitier, de pieux couples entourés d’enfants tout proprets, et de militants d’extrême droite. Après avoir distraitement écouté les élucubrations des organisateurs (principalement des membres de Renaissance Catholique (RC), une association dirigée par Jean-Pierre Maugendre, proche du FN) et fait bénir leurs immenses cierges, la petite troupe a quitté la place de l’Église Notre-Dame-des-Victoires, direction le Sacré-Coeur, hideuse meringue construite sur les cadavres des communards.

Attention, ce n’est pas une manifestation : donc pas de slogans, mais des prières répétées sans relâche, en français et en latin. Ici, on joue à fond la dépolitisation : peu de matériel militant (sur la place, les seuls écrits disponibles sont ceux de RC et le journal Présent), pas d’autocollants d’organisations à part de très chics « La France le Roi » sur quelques membres du service d’ordre. Tout le monde prie en bon ordre, cierge ou flambeau à la main, point. Mais derrière ce vernis spiritualiste, le discours nauséabond des militants anti-IVG est bien présent : de petites affichettes « Avorter c’est tuer » sont distribuées, une des grandes banderoles de la procession étale sans vergogne « Avortement = Génocide », et les tracts et brochures sont à l’avenant.

Cette stratégie fonctionne visiblement bien : la marche est regardée avec indifférence par les passant-e-s et les commerçant-e-s qui prennent les tracts sans sourciller. Ce n’est pas cette année que la quinzaine de petits fafs tournant autour de la manif pourront jouer à la guéguerre. C’est donc sans dommage qu’après deux heures de marche et de prière, la cohorte arrive à la basilique, et s’offre le luxe d’une messe. Entassé-e-s dans la basilique, les soldat-e-s du petit jésus prient pour nous, ajoutant le poids de leur bonne conscience à l’insulte collective qu’ils/elles viennent de lancer à la gueule des femmes, et plus généralement de tou-te-s ceux/celles pour qui la liberté de disposer de son corps n’est pas négociable. Amen, et à l’année prochaine.

Sam


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