No Pasaran - Solidarité internationale contre les OGM

D’après une note de presse de Via Campesina Le 21 octobre à 13h30, un groupe armé d’environ 40 sicaires a attaqué le campement de la Via Campesina sur les champs de recherches d’OGM de la multinationale Syngenta Seeds, à Santa Tereza do Oeste (Paraná). Le membre de Via Campesina Valmir Motta, 42 ans, père de trois enfants, a été exécuté de deux balles dans la poitrine. Les blessées, Gentil Couto Viera, Jonas Gomes de Queiroz, Domingos Barretos, Izabel Nascimento de Souza et Hudson Cardin ont été amenés à l’hôpital de la région ; Isabel est dans le coma et risque la mort. La lutte continue pour transformer les champs d’expérimentation OGM en cultures paysannes respectant les humain-es et la biodiversité.

Les champs de recherche d’OGM de la Syngenta ont été réoccupés le matin du 21 octobre par environ 150 agriculteurs de Via Campesina. Les champs avaient déjà été occupés auparavant par des familles paysannes en mars 2006, afin de dénoncer, auprès des autorités et de la société civile, que la Syngenta reproduit illégalement des semences génétiquement modifiées de soja et maïs en plein champs. L’occupation avait rendu publics les crimes de la Syngenta au monde entier. Après 16 mois de résistance, les 70 familles ont quitté les champs le 18 juillet de cette année, pour monter le campement provisoire « Olga Benario », situé aussi dans la commune de Santa Tereza do Oeste.

Le 21 octobre, pendant la réoccupation des champs, les paysan-nes ont brûlé des feux d’artifice ; les agents de sécurité qui étaient sur les champs de l’entreprise étaient partis. Vers 13h30, un petit bus s’est arrêté devant l’entrée principale de la propriété et un groupe d’environ 40 sicaires fortement armés est sorti et a tiré sur les paysan-nes. Les sicaires ont cassé le portail de l’entrée, exécuté de sang froid Valmir Motta de deux balles dans la poitrine ; ils ont tiré sur cinq autres paysans et ont tabassé Isabel do Nascimento de Souza, qui se trouve actuellement à l’hôpital, gravement blessée.

La Syngenta avait engagé des services de sécurité qui agissent illégalement dans cette région, organisés par la Sociedade Rural da Região Oueste (SRO) et le Movimento dos Produtores Rurais (MPR). Au début de ce mois, un des directeurs de cette entreprise de sécurité, nommée « NF », a été arrêté, et le propriétaire s’est enfuit pendant une opération de la police fédérale, qui a trouvé à leur siège des munitions et des armes illégales.

Il y a des indices qui montrent que cette entreprise est sous un contrat de façade, engageant illégalement d’autres agents de sécurité pour ses opérations, pour former un groupe armé qui mène des expulsions violentes, ainsi que des attaques contre des campements de paysans sans terre dans la région. Jeudi dernier (18/10), une dénonciation contre les actions des groupes armés en relation avec le SRO/MPR et la Syngenta dans la région de l’Ouest, a été renforcée pendant une audition publique, coordonnée par la Commission des Droits de l’Homme et des Minorités de la Chambre Fédérale des Députés, organisée à Curitiba.

Via Campesina exige une enquête sur cette attaque contre les paysans du campement qui, avec les familles du campement Olga Benário, luttent contre les champs de recherche OGM qui contaminent leur production de semences créoles et nuisent à leur alimentation, à leur santé et à l’environnement. Ils veulent transformer ces champs de recherche OGM en un Centre d’agriculture organique et de multiplication de semences créoles, pour l’agriculture familiale et la réforme agraire.

Pour un autre Grenelle de l’environnement

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