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AccueilJournalNuméros parus en 2001N°4 - Décembre 2001 > Contre l’Europe du fric et des flics

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Contre l’Europe du fric et des flics


Le sommet des chefs d’États européens, qui se déroulera à Bruxelles du 13 au 16 décembre 2001, sera décisif pour l’avenir des 15. Dans la continuité des sommets précédents, les points mis à l’ordre du jour seront notamment la Charte des droits fondamentaux et le sécuritaire.


la charte des droits fondamentaux

C’est une charte adoptée à Nice par les États membres de l’Union. Selon eux, elle a été créée pour " réaffirmer les droits fondamentaux qui fondent la constitution européenne après le traité de Maastricht en 92 ! ! Et toujours selon l’UE, " la société civile a été largement consultée " (sic) pour son élaboration ! ? Les points qu’elle aborde sont la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la citoyenneté et la justice ; que de belles choses sur le papier !
La duplicité des gouvernants saute aux yeux ; il s’agit pour eux de donner une image positive d’une Europe, en réalité sécuritaire et capitaliste qu’ils sont en train de nous construire. Car cette Charte n’offre aucune garantie et n’a aucune contrainte. Et à voir les licenciements et les mesures libérales qui sont adoptées dans tous les pays de l’Union, on ne peut que dénoncer toute l’hypocrisie des mots quand les actes ne font qu’affaiblir les droits des travailleurs, des précaires et des sans-droits. De plus, la finalisation d’Europol montre qu’ils n’ont aucune intention de respecter ces droits.

Europol : un big brother à l’échelle européenne

Europol est un office de police criminelle intergouvernemental qui vise à faciliter l’échange d’informations entre les polices nationales, notamment en matière de stupéfiants, de terrorisme et d’immigration clandestine. Cela sous-entend un flicage à outrance, grâce à un système informatisé qui regroupera les informations de chaque police nationale. Pour obtenir des données, ils vont entre autres se coordonner pour mettre en place un système de surveillance des télécommunications (téléphone, Internet) à l’échelle européenne. Parallèlement, un autre organisme est mis en place : Eurojust, équivalent judiciaire d’Europol. Le but avoué de ces deux organismes est de réduire les obstacles juridiques à l’action policière. Même si nous ne faisons pas confiance en cette justice institutionnelle, comment ne pas voir là une porte ouverte à encore plus d’arbitraire policier ? Les conséquences prévisibles seront un contrôle accru sur la vie privée des individus et un nouveau recul des libertés publiques. On peut en voir la traduction immédiate avec la décision du mandat d’amené européen qui vient d’être pris au nom de la lutte contre le terrorisme - et de la confusion voulue entre terrorisme et militantisme radical - qui va accroître la répression sur les mouvements sociaux. Enfin la volonté de lutter contre l’immigration clandestine renforcera encore cette Europe forteresse contre laquelle nous nous battons et qui rappelons-le se solde, par exemple, par des milliers de morts par an dans le détroit de Gibraltar au sud de l’Espagne.
Bref, de l’hypocrisie, du sécuritaire, du liberticide, rien de bien nouveau ! D’où la nécessité de nous rendre tous à Bruxelles, d’exprimer notre refus d’un monde inique qui nous est imposé sous couvert de démocratie.

Pierre et LN


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