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AccueilJournalNuméros parus en 2008N°65 - Janvier 2008 > Faisons bloc !

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Libéralisme, autoritarisme

Faisons bloc !


Après un automne de luttes, la fin d’année a donné lieu à une distribution de cadeaux pour le MEDEF. Sarkozy, qui, après sa visite du Pape nous fait dans la nécessité du renouveau de la civilisation, applique son programme sans discernement : fin des 35 H, retraites à 40 puis à 41 ans..., démontage du Code du travail. En ce début d’année 2008, où l’on fêtera l’anniversaire d’un Mai rebelle, les raisons de se révolter ne manquent pas. Et comme il y a 40 ans, nous n’aurons que ce que prendrons !


Les pantomines de la CGT en ce mois de décembre appelant à la grève à la SNCF et à la RATP avant de se rétrac- ter, sont le signe d’un profond mécontente- ment de la base militante vis-à-vis de la stra- tégie de cette dernière. En sonnant l’ordre de la retraite lors de la grève en novembre, la CGT, se rangeait derrière les diktats libéraux. Comment peut-elle ensuite vouloir jouer les matamores alors qu’elle a été responsable de l’arrêt du mouvement ? Comment peut- elle se plaindre que le gouvernement fasse semblant de discuter alors que les décrets sont déjà prêts, laissant entendre que les négociations sont pour du beurre, pour amu- ser la galerie en quelque sorte ? Et comment penser qu’elle va s’opposer à la casse du code du travail alors que l’on apprend que c’est sur la question de la représentation syn- dicale et du financement de ceux-ci que le gouvernement va mettre dans la balance.

L’intégration des bucreaucraties syndicales à la jet-set politico-médiatique n’est pas une critique tout-à-fait nouvelle mais ces derniers temps elle reprend toute son actualité. A l’instar du 20 novembre, le 24 janvier, une grève de la Fonction publique va avoir lieu pour le pouvoir d’achat. Et là encore, qu’at- tendre d’une journée de grève sur les salai- res quand tout le discours du pouvoir sur le Travaillez plus pour gagner plus ! est en train de servir de fer de lance pour enfoncer un nouveau coin dans les conquêtes sociales sur le temps de travail (35 H, travail le diman- che, etc.). La question centrale est celle de la Réquisition et du Partage des richesses, pas d’une nouvelle exploitation encore plus for- cenée pour quelques miettes ! Du côté des étudiants et des lycéens, le retour aux études n’est pas marqué par un sentiment d’amertume ; la volonté de repren- dre le combat dès que l’occasion se présen- tera est bien présent. Dans de nombreuses facs, c’est autour de la question de la répres- sion que se constituent des Collectifs, où tou- tes les réflexions sur les agissements d’une police politique aux ordres du Pouvoir des dominants sont menées ; c’est aussi autour des notions d’autonomie et d’auto-organisa- tion vis-à-vis de l’UNEF, de la place de l’uni- versité et des études dans un univers où on ne parle plus d’éducation mais de projet pro- fessionnel.

Alors en ce début 2008, on pourrait se laisser aller à espérer que les regains de cet automne vont entraîner de belles pousses de printemps. En parlant de semences, le com- bat contre les OGM et pour une autre agriculture entre- pris en ce début janvier par les gré- vistes de la faim démontre s’il en était besoin que seul le rapport de force social peut permettre de faire reculer le gouvernement. Ceux qui ont cru -Alliance pour la Planète ou France Nature Environnement entre autres- lors du Grenelle avoir gagné face à un pou- voir lié aux lobbys industrialistes en sont pour leur frais. Des lobbys où droite et gauche sont encore une fois main dans la main comme le démontre l’accord entre Fillon (1er ministre pour ceux qui ne le sauraient pas...) et Ayrault (maire de Nantes) pour la cons- truction d’un aéroport international pharao- nique à Notre-Dame-des-Landes (30km de Nantes). Avec un baril à 100 euros, il faudra inventer des avions à pédales pour rentabili- ser les milliards d’investissements pour le plus grand bonheur des industries du BTP. Désobéir, S’insoumettre, Résister aux lois iniques est donc toujours d’actualité comme le démontre les sans-papier et celles et ceux qui sont solidaires. Comme nous sommes en période des vœux, on peut espérer que la rencontre des organisations libertaires* en décembre soit un premier pas pour renouer des fils disten- dus depuis le VAAAG et la CLAAAC 2003**. Toutes les raisons poussent à dire que des convergences, notamment en ce qui concerne la répression, sont nécessaires pour faire bloc face au pouvoir autoritaire actuel.

Chanceix


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