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AccueilJournalNuméros parus en 2008N°66 - Février 2008 > Régularisation !

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Non aux rafles et aux expulsions

Régularisation !


Chasse au faciès, rafles, dénonciations, délations, l’immigré est la cible n°1 du gouvernement Sarkozy. Quand un gouvernement et des politiques n’ont plus rien d’autres à proposer que de s’en prendre à des êtres humains, bouc-émissaires d’un système économique qui produit chaque jour des inégalités de plus en plus criantes, l’histoire nous enseigne où cela conduit, même si le dire aujourd’hui peut entraîner des condamnations judiciaires comme le rappelle le procès de Romain Dunand, Sanclaudien de 35 ans (Saint-Claude est une ville du Jura), militant de la confédération nationale du travail (C.N.T.) et du Réseau d’éducation sans frontières, le vendredi 25 janvier (rendu du jugement le 14 février). Mais la résistance prend de l’ampleur ces dernières semaines, notamment devant les centres de rétention où s’entassent des centaines d’immigrés en voie d’expulsion pour atteindre le quota des 25.000, cher à Mr Hortefeux. Dans les écoles, les universités et dans les quartiers, de multiples collectifs voient le jour et laissent entendre que nous ne resterons pas ans réagir ! Si le rapport Attali souligne la nécessité d’une main-d’œuvre étrangère très importante pour les prochaines années, nous rappelons que les êtres humains ne sont ni des marchandises, ni des esclaves et que nous nous battons pour la libre circulation et installation dans un monde solidaire.


Fermeture immédiate des centres de rétention administrative
Nous étions nombreux à avoir répondu à l’appel de la mobilisation nationale, ce samedi 19 janvier. A Paris, c’est une foule de plusieurs milliers de personnes qui est partie du Musée de l’Histoire de l’Immigration pour rejoindre le Centre de Rétention Administrative (CRA) de Vincennes. Devant la taule, sur le parking on allume les fumigènes, on lance des slogans et quelques cailloux. A l’arrière, d’autres associations et groupes politiques prennent le thé, sans s’engager dans la confrontation. Lorsqu’un copain se fait reprocher ses jets de projectiles, sa réponse est immédiate : " Il faut respecter la diversité des tactiques ! ". Les flics, présents en nombre devant le CRA ne tardent pas à faire usage des matraques, des gazeuses et autres grenades lacrymos. Faut dire qu’ils avaient été échaudés par la dernière manifestation contre le CRA de Vincennes... Le samedi 5 janvier, nous étions déjà plus de 1000 devant le même centre de rétention. A la fin de la manif, résolus à ne pas rester parqués devant l’entrée principale du centre, une vingtaine de personnes avait réussi à s’engouffrer sur le parking alors gardé par une petite poignée de CRS. C’est le seul endroit qui permet de communiquer avec les sans-papiers détenus. D’abord surpris, les CRS n’ont cependant pas tardé à réagir en se précipitant sur le petit groupe et en interpellant un camarade (il restera en garde à vue et sera relâché le lendemain vers midi). Mais très vite une centaine de personnes se regroupe sur le parking et reprend le slogan des détenus inscrit sur un drap blanc " liberté ".
Quelques fumigènes sont allumés et des slogans échangés. De l’autre côté des grilles, les sans-papiers nous répondent et lancent des bonnes années. Les flics se préparent à une charge, mais finalement ils ne bougent pas : faudrait pas amocher les belles bagnoles des clients de l’hippodrome de Vincennes... Restés sur leur fin cette fois-ci, les flics se rattraperont donc ce samedi 19 janvier. Enfin façon de parler : en chargeant certains keufs laisse tomber leur casque, un autre se tire une grenade dans les pattes ! Salut l’artiste. Entre deux arbres, dans le ciel gris, derrière les hautes grilles du CRA, les retenus lèvent le poing, agitent les bras à notre attention. Comme nous souhaitons nous aussi qu’un jour ces murs tombent pour de bon !
Salut à tou-t-es celles et ceux qui luttent, dedans comme dehors, ici comme ailleurs.

BdF

Ni rafles ni centres de retention : manifestation pour la " liberté " au CRA de vincennes.
Dans le cadre de la journée d’action du 19 janvier pour la fermeture des centres de rétention et pour la régularisation de toutes et tous les sans-papiers, le collectif de soutien aux sans-papiers du Maine-et-Loire avait choisi d’organiser une manifestation dans le centre d’Angers. Réuni-e-s devant la Bourse du Travail, nous partîmes 150 à 200 à l’assaut de la rue Lenepveu, une des principales artères commerçantes d’Angers, noire de monde en cette période de solde. Nous remontâmes la rue dans un joyeux brouhaha, criant à tue-tête des slogans anti-enfermement et pour la régularisation de toutes et tous les sans-papiers puis nous fîmes une pause de quelques minutes, le temps pour nous de bloquer une partie de la rue avec des ganivelles pour symboliser la difficulté voire l’impossibilité qu’il y avait à franchir les frontières de l’Europe forteresse. Ensuite nous rendîmes une visite de courtoisie à la permanence de “notre” très cher président du conseil général, le sieur Béchu, qui convoite la mairie d’Angers. Dix minutes nous suffirent pour lui témoigner toute notre antipathie et surtout redécorer très légèrement une de ses affiches de campagne, cette grenouille de bénitier ayant bien plus fière allure munie d’une moustache de mousquetaire et de crocs de vampire. A noter que ce sinistre individu, umpiste aux dents très longues, s’était illustré il y a quelques mois par la suppression de l’aide à l’enfance aux familles de sans-papiers.
Après tant de réjouissances, sur le chemin du retour, nous décidâmes d’aller saluer le maire, afin de lui préciser que les charters qu’ils soient de gauche ou de droite nous n’en voulions pas et qu’en matière de lutte contre l’immigration les socialistes n’avaient rien à envier à leurs confrères de l’UMP. Le lendemain, Jean-Claude Antonini, maire d’Angers, s’empressa de condamner par voie de presse les dégradations commises devant la permanence de Béchu, étrangement il n’avait pas fait preuve d’autant de célérité pour dénoncer la suppression des aides à l’enfance, acte qui me semble bien plus grave que quelques modestes graffitis sur une tête d’ampoule... Aux dernières nouvelles, il semblerait que l’UMP est porté plainte contre le collectif de soutien, affaire à suivre !
Le plus intéressant au final c’est de voir qu’il y avait plein de nouvelles têtes lors de cette manif et que les copains sans-papiers ont répondu présent. Il est néanmoins regrettable que RESF49 ne se soit pas joint à nous et ait préféré organiser une exposition en même temps que notre manif...

Une chose est sûre, rien n’arrêtera notre détermination, parce que tant qu’il restera des Etats, des frontières, des papiers et des nantis, nous nous battrons, la rage au ventre. Rendez-vous à Rennes le 8 mars au rassemblement contre le centre de rétention.

Création du collectif de lutte, d’aide et de soutien aux étudiants étrangers à Nantes

La création de ce collectif, qui s’appelle “ collectif de lutte, d’aide et de soutien aux étudiants étrangers - RUSF 44 ” n’est pas isolée. D’autres RUSF (réseau université sans frontière) existent à Paris, Rennes, Lille, Grenoble... et se développent depuis quelques années. Il ne s’agit pas d’un réseau, chaque groupe étant autonome. Il y a le groupe parisien regroupant largement les organisations de jeunesse (SUD, UNEF, MJS, JCR...) et des groupes locaux. Aucune unité n’existe entre eux car ces groupes sont soit “ gérés ” par des cogestionnaires, soit par des individus inscrits dans la lutte (comme c’est le cas à Nantes). SUD, la CNT et l’UNEF-TUUD en sont parties prenantes, mais nos militants et militantes sont majoritairement non-organisés (c’est là une spécificité nantaise). Il n’y a par ailleurs aucun liens, hiérarchiques ou politiques avec le RESF.
Le texte suivant est notre texte fondateur.
Face à l’intensification des politiques répressives à l’égard des immigré(e)s (mise en place des quotas, multiplication des rafles, encouragement de la délation, harcèlement policier et administratif...) il est nécessaire de s’organiser pour revendiquer l’égalité des droits pour toute personne vivant en France. Les étudiant(e)s étranger( e)s ne sont pas épargné(e)s par ces politiques.
En effet nous dénonçons les quotas dans les cités universitaires pour les étranger(e)s, les cités-u internationales, qui ghettoïsent les étudiants étrangers, l’ingérence de plus en plus marquée des préfectures dans les domaines relevant de la compétence de l’université (Centres d’Études en France, renouvellement des titres de séjour...).
Ainsi nous revendiquons :

- que la carte d’étudiant donne droit au titre de séjour et à l’autorisation de travail

- une égalité entre les étudiant(e)s français( es) et étranger(e)s (travail, aides sociales, frais d’inscription, logement...)

- faciliter la procédure de changement de statut notamment de passer du statut “ d’étudiant étranger ” à celui de “ travailleur immigré ”

- la régularisation de toutes et tous les sans-papiers

- la liberté d’installation et de circulation des étranger(e)s

- la fermeture et la destruction des centres de rétention
C’est pourquoi nous avons décidé de créer un Collectif de Lutte d’Aide et de Soutien aux Étudiants Étrangers Nantais (RUSF 44).
Ce collectif a pour vocation :
- d’assurer régulièrement des permanences juridiques sur l’université

- d’être un soutien dans les démarches auprès des institutions (université, CROUS, préfecture...)

- de sensibiliser la population aux problèmes des étudiant(e)s étranger(e)s

- de promouvoir l’autonomie des luttes des étudiant(e)s étranger(e)s et celle des immigrés en général

- d’empêcher les expulsions d’étranger(e)s en général

Contact : rusf@nantes.fr


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