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Maquiladoras, Projet Emergence, Union méditerranéenne...
Une maquiladora, qu’est-ce que c’est ?
Une maquiladora, ou son abréviation maquila, est l’équivalent
latino-américain des zones de traitement pour l’exportation.
Ce terme désigne une usine qui bénéficie d’une exonération
des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des
marchandises assemblées, transformées, réparées ou élaborées à
partir de composants importés. La majeure partie de ces marchandises
est ensuite exportée (sauf dans le cas des maquiladoras orientées
vers la production nationale).
Les maquiladoras ont vu le jour en 1965 au Mexique, dans les
zones frontalières avec les États-Unis d’Amérique. Mises en place par
le gouvernement mexicain de Gustavo Díaz Ordaz par l’entremise
d’un programme d’industrialisation de la frontière, on en trouve de nos
jours également au Guatemala, au Salvador, au Honduras et au Panamá.
Elles fabriquent entre autres des vêtements, de l’électronique,
des pièces automobiles... La création des maquiladoras est en partie
due à la fin du programme bracero des États-Unis, qui autorisait les
Mexicains à faire des travaux agricoles saisonniers.
Cette stratégie économique prit place dans le but de contrer la
crise de l’emploi qui subsistait au Mexique suite à l’échec d’un accord
établi pour les travailleurs migrants mexicains, mais également suite à
un exode rural qui n’avait fait qu’augmenter la population des villes
telle que Mexico et Cancun, donc une augmentation des bidonvilles.
Par cette nouvelle idée, Díaz voulut augmenter l’investissement
étranger dans l’économie en exportant le plus de produits possibles.
Cette mesure devait améliorer l’emploi ainsi que le niveau de vie des
mexicains. Le gouvernement établit donc ces zones franches, mais
fixa une condition qui faisait en sorte que le PNB mexicain augmentait,
d’où une croissance économique et par ce fait même le niveau de vie,
théoriquement. Et l’écologie, compatible avec l’accroissement de la
consommation ?
Suivant le décret mexicain Maquila du 22 décembre 1989, ces usines
peuvent être entièrement propriété d’entreprises étrangères. Les
multinationales eurent « l’exemption du droit tarifaire sur les intrants
et les extrants, à condition que leurs produits finaux soient réexportés
».
Elles attirent les investisseurs pour leur main d’œuvre bon marché
(la quasi totalité des employés sont des femmes sous-payées), le peu
de régulation du travail (les employées perdent leur emploi si elles
tombent enceintes), les normes environnementales peu exigeantes et
bien sûr la faible taxation dont elles bénéficient.
En 2000, près de quatre mille de ces usines fonctionnaient dans
ce cadre, employant plus d’un million trois cent mille personnes et
représentant le tiers des importations.
Selon Juan Antonio Mateos, ambassadeur du Mexique au Maroc,
malgré l’espérance du Mexique, les maquiladoras n’ont pas été suffisantes
pour résoudre le problème social qui persistait dans le pays,
puisque à ce jour cinquante-quatre-millions de mexicains survivent
toujours dans la pauvreté bien que l’ampleur du PIB mexicain soit quatre
fois plus élevé qu’un pays tel que le Maroc.
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