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Anniversaire de Mai 68 à la X Rousse

La Commune de la Colline


« 31 jours d’initiatives sociales, artistiques, poétiques, politiques, ludiques, environ - nementales et révolutionnaires ! » C’est sous cet appel qu’un collectif lyonnais a organisé en mai dernier « La Commune de la Colline », un mois d’occupation de l’espace public, des places, des rues et des jardins, pour expérimenter de nouvelles formes de luttes et d’alternatives, régler son compte au capitalisme et lancer le début de la révolution par la « Reconquête civique mondiale ».


Achaque journée un thème : le logement, la consommation, l’information, la fête du travail libéré, la fête du corps, ... Pour commencer la révolution, rien de tel qu’une criée collective sur la grand-place de la Croix-Rousse, avec le lancement de la nouvelle monnaie locale et contrôlée démocratiquement : l’Eureu !!!

(Presque) chaque jour voit s’organiser l’agora, l’échauffement révolutionnaire, les brigades rousses, les débats autogérés, les ateliers populaires d’expression, la buvette, ainsi que des actions décalées, qui permettent de se rencontrer et d’imaginer d’autres solidarités.

Parmi les moments forts de ces foisonnantes initiatives, on peut citer la manifestation de droite qui a réuni plus de mille personnes, le procès de Jacquard (inventeur du métier à tisser), le Sacre de l’Empereur Nicolas 1er, où l’empereur en prend pour son grade, un week-end sur « l’Autre » où pour la première fois le RESF, la Cimade, le Collectif Tchétchénie et Médecins du Monde se rencontrent autour d’un projet commun, la journée des enfants (avec une criée d’enfants : rêves, révoltes et revendications, une fête, des jeux, une manif d’enfants, etc.), ainsi que l’occupation insolite de passage piétons pour se réapproprier la rue, la location de places de parking pour faire la sieste, chanter, jouer, discuter, le lancer de pavés (en mousse) sur des banques, et puis du bricolage et de la création, un concours de baisers, des siestes collectives, des étendages à poèmes... Et puis des enseignants ont réalisé leur premier « freezing », happening politique dans lequel on pouvait venir regarder, comme dans un musée, les derniers spécimens de « profs », espèce en voie d’extinction. À l’heure du bilan, la réussite réside sans nul doute dans la synergie qui s’est établie entre les participant(e)s et dans le réseau élargi qui s’est ainsi créé, générant des envies d’agir localement, en inventant de nouvelles formes de luttes, en se réappropriant les codes qu’on nous propose et en les décalant. Ainsi, les Enjoliveuses, brigade de redécoration poético-politique du quartier, sont nées à cette occasion et poursuivent à l’heure actuelle leur action, mais aussi Terra Roussa qui est un projet de fabrique d’idées politiques, de réflexion et d’élaboration démocratique, tourné vers des propositions concrètes. Pour finir, si les « Brigades rousses » sont prêtes à aider les indigènes à déménager, elles se mobilisent aussi contre les expulsions de logements, en empêchant les huissiers d’entrer. Si la révolution n’est pas arrivée à la fin du mois de mai comme prévu, peut-être est-elle quand même en marche ?

Pour plus d’informations : www.commune-colline.fr


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