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AccueilJournalNuméros parus en 2008N°71 Novembre-Décembre 2008 > Longo Mai : l’Eté fut

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Réponse à l’article de No Pasaran n°70

Longo Mai : l’Eté fut


Vous avez, sans nul doute, fidèle lecteur de No Pasaran, lu dans le précédent numéro l’article « Longo mai, une mise en pratique de l’autogestion » qui narrait la rencontre que nous avons faite avec ce réseau de coopérative l’été denier. Nos camarades longos nous ont fait un petit texte en retour qu’ils ont publié dans leur journal avec notre texte. C’est un peu comme un échange entre les rebelles du bitume et les rebelles de Provence. Alors, luttons pour que cette rencontre se transforme en échanges et pourquoi pas en coopération. Et surtout, n’oubliez pas lorsque vous lirez ces quelques lignes, d’écouter le chant des cigales qui vous appellent à la lutte...


L’article de miss Puck paru dans No Pasaran sur nos us et coutumes, me ramène à l’été, tel un regard qu’on jette vite en arrière, avant de prendre un nouveau virage, celui de la rentrée, de l’automne, à nouveau une sorte d’été indien dont l’indolence tranche avec nos agitations organisationnelles... Que reste-t-il de ce moment à travers le filet d’une mémoire aléatoire ? C’est la saison des passages à Longo maï et Radio Zinzine. On ne la voit pas toujours venir avec enthousiasme mais reconnaissons que si plus personne ne passait on serait bien emmerdés. Rien que pour les framboises c’est vrai, ça soulage. On ne va pas pour autant évaluer les nouveaux à leur force de travail et à la qualité de leurs dents. Le travail n’a jamais été l’étalon de notre considération. Et la convivialité continue de nous habiter.

De là à s’ouvrir tels des fleurs au dernier venu, ce n’est pas toujours évident. Pour ma part c’est selon, il peut arriver qu’un être m’inspire illico et que je me livre sans condition, ou que je croise quelqu’un ou quelqu’une de passage sans les « calculer ». Car nous vivons une époque de plus en plus flexible et mobile, y compris dans les marges, ce qui fait que beaucoup de « migrateurs » passent en coup de vent parmi nous. Cette tendance à attendre de voir si la personne s’engage plus durablement est une des explications de la lenteur à la détente que l’on peut sentir dans nos murs en matière d’accueil. Une parmi d’autres. Le reste est souvent de la fatigue ou un manque de disponibilité. D’autant que nous sommes également nous même en proie à la bougeotte, eu égard aux trente six projets qui nous animent les uns, les unes et les autres. Ce qui a donné l’idée d’aller à contre-courant à des gens de Longo maï, Guillaume et Joelle notamment, qui ont lancé l’initiative : « mobilité zéro », un excellent ciné-club du vendredi soir pour faciliter des ancrages maison le soir. La mobilité des êtres qui passent butiner chez nous n’est pas forcément inintéressante.

Elle correspond à une mouvance libertaire, soucieuse d’autonomie et ryzomathique. En ce sens Puck a bien vu à Longo maï que le refus d’une société dominante n’est pas forcément le repli vers un bien être nombrilesque... Quant à la question de l’État, pour moi, elle est plutôt dans la capacité de s’organiser autrement que dans la surenchère rhétorique contre les moulins à vent étatistes. Et là on a encore du chemin à faire...Soit dit en passant je trouve que tu as raison Puck, Hervé Kempf ne me paraît pas plus « citoyenniste » que Benoit XVI. J’ai l’impression par ailleurs que cette expression devient fourre-tout en prêtant à des militants des croyances envers l’État qu’ils n’ont pas toujours, même s’ils se servent de l’État de droit dans leurs luttes concrètes. Mais ça se discute, je vous l’accorde, au repas du soir de préférence, entre deux claques aux moustiques...


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