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AccueilJournalNuméros parus en 2009Janvier-Février 2009 Numéro 72 > Non à l’Ayraultport Notre-Dame des Landes !

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Non à l’Ayraultport Notre-Dame des Landes !


Serons-nous en mesure de faire de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame Des landes, un symbole du combat contre le productivisme à l’instar de ce qu’a été le Larzac dans les années soixante-dix. Depuis plus de trente ans, la population locale se bat contre ce projet pharaonique qui n’a d’autre objet que de satisfaire les ego de quelques monarques comme Ayrault ou Fillon.


Les raisons de cette opposition sont multiples et se sont renforcées au cours des trente années de lutte. La collectif contre l’aéroport fort de plus d’une vingtaine d’associations a multiplié les débats, les informations et les espaces de sensibilisation autour de la zone où celui-ci doit se faire ainsi que sur Nantes. « Ce projet entraînera une modification totale de l’espace. En effet au-delà des nuisances sonores, il s’accompagne de toute une infrastructure : nouvelles routes et voies rapides, échangeurs routiers, voies ferrées, entrepôts et zones industrielles « périphériques  ». C’est l’invasion d béton et la disparition de la campagne et de la vie de village, ou leur transformation en enclaves cernées de « zones d’activité » d’une « banlieue industrielle et sans âme ».... Les inconvénients ne sont pas minces : le bruit, tout d’abord. On a bau dire qu’aujourd’hui les avions longscourriers sont conçus pour être moins bruyants, ils le sont tout de même beaucoup, quiconque a pu se promené près d’un aéroport a pu le constater. La pollution qu’il génère : les rejets de Kérosène, fréquents au dessus des zones survolées, qui font de l’avion, le plus gros pollueur de l’atmosphère et toute la pollution annexe d’une forte activité industrielle : poussières, fumées nocives, pollution des eaux et des nappes phréatiques par des produits divers (hydrocarbures, détergents, etc.).... On nous dit que cela va procurer une pépinière d’emplois, mais l’on sait très bien que cela va donner surtout du boulôt à de grosses entreprises de BTP et que les commerces créés au sein de l’aérogare sont liés à des chaînes internationales ; et que cela se fera par un déménagement des actuels commerces installés à l’aéroport de Bouguenais. »

Un autre point essentiel est la disparition de plus de 2000 hectares de terres cultivées. Dans le même temps où la Mairie de Nantes et le Conseil général se targue d’être des pionniers en matière de respect de l’environnement et d’agriculture de proximité, cela veut dire encore moins de terre pour nourrir la population locale ; cela veut dire moins de paysans, moins de rapports entre une production et une consommation de circuit court. Alors que l’on pourrait s’attendre à voir la Confédération paysanne très en pointe dans ce combat, et mener des actions d’éclat comme elle le fait par ailleurs dans d’autres luttes, là, elle dénonce des actions de désobéissance comme l’entartage d’un élu local. Il est vrai que financé par le Conseil général, la Confédération paysanne 44 - ou plutôt sa direction locale - malgré les pages entières de son mensuel consacré au combat pour le maintien d’une agriculture paysanne, ne veut pas couper avec celui qui la nourrit. Acheter le silence des élus au nom du progrès et de l’emploi nous laisse dire que le Parti socialiste du saigneur local Ayrault n’a toujours pas saisi la crise écologique et sociale en cours. Il est vrai que les courtisans Verts ne sont pas eux non plus très offensifs et à l’instar de la Confédération paysanne ne veulent pas soutenir les désobéissants ; on avait cru comprendre que les Verts soutenaient les actions des faucheurs volontaires et l’idée de la désobéissance civique comme moyen d’action... à Nantes, il est vrai que leur chef de file François de Rugy, est un adepte de l’économie libérale ayant voté avec la droite pour la réforme du code du travail... Alors la mobilisation malgré ses avatars se poursuit. Depuis le 22 octobre l’action des Citoyens-vigilants Notre-Dame des Landes consiste à une présence quotidienne sauf le dimanche devant le Conseil général avec banderoles et tracts pour exercer une pression permanente et rappeler aux élu-e-s que leur choix se fait sans l’avis de la population (pour des socialistes qui défendent par ailleurs la démocratie participative !). Plus de deux cent personnes ont déjà participé à cette initiative, qui, selon les initiateurs se poursuivra tant que le projet n’aura pas été stoppé.

D’autres militants ont mené des actions d’éclats pendant le tour de France 2008 lors de l’étape à Nantes (montée sur le podium de l’arrivée), accrochage d’une banderolle sur l’Eléphant de Royal de Luxe (grande attraction nantaise).

Et il est sûr que l’opposition doit savoir se faire entendre et ne pas se laisser endormir par des paroles soporiphiques des élus et experts. C’est ainsi que le mercredi 1 Octobre 2008 à la mairie de Notre Dame des Landes lors d’une présentation présidée par Claude Bricaud devant 9 maires concernés par le projet, des entreprises missionnées par le Conseil Général (géomètres et experts), 200 militants se sont mobilisés pour dire NON à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Claude Bricaud a pris la parole avant d’entrer dans la salle de réunion, laissant entendre que cette réunion ne portait en aucun cas, sur le projet d’aéroport. Et se lavant les mains en disant que « c’est une décision d’Etat » ! Foutaise ! La foutaise s’est confirmée ! Dès le début de la présentation du diaporama , toutes les explications étaient en rapport direct avec le projet de l’aéroport.

Devant ce mépris quelques personnes de l’assistance sont sortis achetés quelques tartes qu’ils ont ensuite lancés sur Claude Bricaud  : « c’était sa représentativité qui était visée : Le Conseil Général un des fanatiques du projet. Et ce pour mettre en évidence que cette réunion était grostesque voire burlesques puisque toutes les décisions étaient déjà prises au préalable ». Si ce dernier n’avait pas paru outragé de cette action, il n’en a pas été de même au sein des aficionados de l’aéroport au sein du PS qui l’ont poussé à porter plainte. Ce qui s’en suivit est maintenant classique dans notre Etat policier : perquisitions, gardes à vue et sûrement mise en examen courant janvier... Comme le dit une affiche pourtant : « l’aéroport, ce n’est pas de la tarte ! Cette répression intervient dans le même temps où les travaux de forage pour tester le terrain sont envisagés. Il n’y a pas de hasard et le message est clair : attention à vous opposant-e-s à l’aéroport si vous sortez des sentiers battus ! Pour autant, la solidarité et le refus de se laisser intimider ainsi que le refus de ce projet reste intact... la suite au prochain numéro.

Ker Ozene


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