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Sommaire numéro 82



SOMMAIRE N 82 (Février-Mars 2011)

Un dossier spécial de 12 pages : " ALTERNATIVES : NOUS POUVONS VIVRE SANS CAPITALISME "

AU PROGRAMME :

ACTUALITES
- Tunisie, Egypte, monde arabe, révoltes pour la liberté

ANTISECURITAIRE
- Abrogation de la loi LOPPSI II

ANTIFASCISME
- Marine Le Pen hérite de la PME
- L’antifascisme est mort ! Vive l’antifascisme !

MOBILISATIONS
- Annecy 2018 : Halte à la gabégie
- Ne plus éduquer, mais apprendre à se connaître

DOSSIER : " ALTERNATIVES : NOUS POUVONS VIVRE SANS CAPITALISME "
- Construire l’alternative au capitalisme
- EcoSeny : construire des modèles d’économie libre pour une société plus libre
- Robin des banques ou cocu du capital ?
- Un écovillage de l’écoréseau
- La coopérative intégrale, c’est quoi ?
- Dans l’hexagone : Expérience alternatives en Bretagne

Ecologie
- Expériences du jardin des 400 goûts
- Concarneau, le CRADE, kezako ?

CONTRIBUTION
- Le spectre qui nous hante

INTERNATIONAL
- Palestine : quelle place à l’éducation populaire ?
- Chili : répression contre les Mapuches
- Mayotte : une départementalisation qui fait couler du sang

DISQUES ET LIVRES


EDITO DE NO PASARAN NUMERO 82 :

La rue secoue les tyrans !

“En relevant la tête, le peuple reconstruit son histoire à la manière de celles et ceux qui résistent à travers ce Monde contre le règne de l’exploitation capitaliste, destructrice des hommes et de la nature. Lutter, Vivre, Exister !’ Tel était la fin de l’édito du précédent No Pasaran. Il va sans dire que la réalité a dépassé nos espérances en Tunisie et en Egypte, et que dans le reste du monde arabe, les peuples se réveillent et refusent de continuer à courber l’échine sous les dictatures, soutenues par les puissants de ce monde. Les épisodes, Alliot-Marie, entre escapades au soleil en jet privé de son ami tunisien pendant que le peuple se faisait massacrer et son offre de coopération pour mater la révolte, et Fillon en Egypte, sont la pointe immergée d’un soutien sans faille aux régimes les plus abjects de la part de l’Etat français, mais ne nous y trompons pas, de tous les pays occidentaux, pour leurs intérêts économiques et géo-stratégiques. Car les “guerres” entre pays occidentaux pour agrandir leur pré-carré ou sauvegarder leurs dernières miettes d’un gâteau sur lesquels ils se sont goinfrés pendant des dizaines d’années au travers du pillage des ressources énergétiques sont des éléments centraux pour analyser ce qui se passe en Afrique depuis une vingtaine d’années.

Entre les chinois, les américains et les français, les luttes se sont multipliées pour asseoir leur autorité sur des espaces, qui dans les années futures, seront autant de moyens de domination et d’exploitation d’un continent, qui, reste un pion sur l’échiquier des affrontements entre grandes puissances. Le soutien des Etats-Unis à la révolution tunisienne n’est pas un ralliement à la cause des démocrates ; sinon pourquoi soutenir avec autant d’entrain les régimes dictatoriaux dans l’Afrique des grands lacs -voir l’excellent livre de Pierre Péan Carnages - ou avoir approuvé le coup d’Etat au Honduras en juin 2009, pour ne pas parler de l’Irak. En l’occurrence, la révolte du peuple tunisien tombait à point nommé pour affaiblir la France comme les USA l’avaient fait auparavant au Zaïre. Cette guerre, qui ne dit pas son nom, opposant des pays du “monde libre” se sert des contradictions internes dans les pays en appuyant telle ou telle faction et dans le cas de la Tunisie par une alliance avec l’armée de la part des Américains. Ce qui est en jeu c’est la place de l’Union européenne à travers la France en Afrique. En effet la “crise” du système capitaliste financiarisé met les Etats-Unis dans une situation de devenir en quelques mois un pays ruiné - voir ses dettes -, s’il ne maintient pas son hégémonie militaire et donc sa domination sur les réserves énergétiques.

Pour autant, cette révolution tunisienne a de quoi rendre heureux et rappel que rien n’arrête un peuple en marche et que la rue, n’en déplaise à Mr Raffarin et consorts, si souvent méprisé, gouverne quand une classe politique s’est arrogé tous les pouvoirs et traite la population comme des serfs, asujetti aux bons vouloirs des princes. Ces révolutions ne sont pas dénuées de contradictions entre des courants “progressistes”, défendant des idées de liberté et de justice et d’autres “réactionnaires, fascisants liés au fondamentalisme religieux”. Elles sont la conséquence de la crise du système capitaliste, qui n’a plus grand chose à partager pour les pays périphériques et qui continue sous la houlette du FMI dirigé par Dominique Strauss Kahn - qui avait félicité Ben Ali pour ses réformes économiques- leurs politiques d’ajustement structurel. En l’absence d’alternatives sociales et de remise en cause du sacro saint marché libéral, de forces progressistes de gauche affaiblies -en dehors de la Tunisie-, la possibilité de nouveaux régimes théocratiques n’est pas à écarter.

Et ici pendant ce temps ? Nous pouvons mesurer la différence entre une population qui n’a plus rien à perdre dans le monde arabe et des classes moyennes en Occident qui hésitent à engager un combat frontal contre la régression de leurs droits, espérant toujours sauver un petit quelque chose... Et après un mouvement social défait, ce sont évidemment les idées et les discours populistes qui refont surface, non seulement chez la dynastie Le Pen, mais aussi au gouvernement avec en tête le Président Sarkozy, qui s’en prend une nouvelle fois à la Justice et aux magistrats. Aurait-il quelque chose à se reprocher ?

A la détérioriation des conditions économiques, sociales et écologiques s’ajoutent une société éclatée, sans repères idéologiques ni vision de l’avenir. Comme le dit Edgar Morin dans son nouvel ouvrage La Voie* :”la globalisation, l’occidentalisation, le développement sont les trois aliments de la même dynamique qui produit une pluralité de crises inter-dépendantes...la gigantesque crise planétaire est la crise de l’humanité qui n’arrive pas à accéder à l’humanité”. Mais comme il le rappele : Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut désormais énoncer. Il ne suffit pas de rappeler l’urgence. Il faut aussi savoir commencer, et commencer par définir les voies susceptibles de conduire à la Voie.” Reconstuire nos espaces de pensées et d’autonomie sociale sont un des éléments mis en avant dans l’expérience d’Enric Duran autour de la coopérative intégrale en Catalogne. A partir d’expériences concrètes, en étant capable de les articuler autour d’un projet de transformation sociale, écologique et politique, en liant résistances et alternatives, le mouvement de contestation, au-delà de l’indignation salutaire**, s’ouvrira des chemins pour reconquérir l’espoir d’un autre futur !

- *La Voie. Edgar Morin, Ed. Fayard.
- ** Indignez-vous. Stéphane Hessel, Indigène Editions.

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