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Individu, échange et gratuitéDossier du mois
Le but ultime de toute personne est de maximiser son bien-être. Le but de tout individu est d’avoir le plus de bonheur possible. La société n’est que le regroupement de toutes ces volontés individuelles qui tendent à optimiser leur bien-être. La société n’est donc qu’un vaste champ de bataille où tout le monde est en concurrence pour avoir le plus de bonheur possible. Tels sont les présupposés à partir desquels la théorie libérale se déploie. Le bonheur est matériel et quantifiable. Les échanges économiques sont basés sur une saine et émulatrice rivalité. Mais ce que les penseurs libéraux veulent faire passer pour naturel, pour universel, c’est-à-dire l’individu comme seuil à partir et autour duquel on analyse et interprète le monde existant n’est pas une démarche scientifique mais bien doctrinale. Les relations économiques, humaines ne peuvent pas se comprendre en dehors de l’organisation sociale. Les échanges économiques ne sont pas source de compétition, de conflits, mais bien de relations sociales. L’idéologie libérale est centrée sur l’individu comme entité radicalement séparée de toute appartenance. Ce concept se nourrit de la philosophie utilitariste née au XVIIIème siècle qui fait l’hypothèse que ce qui est bon pour l’individu est bon pour la société dans son ensemble. "L’égoïsme de chacun conditionne la prospérité de tous" explique Mandeville dans la Fable des abeilles (1723). Smith, père du libéralisme économique, développe la théorie de la main invisible, selon laquelle "l’individu, en ne pensant qu’à son propre gain, est conduit par une main invisible qui le fait agir dans l’intérêt général" (1776). La pensée utilitariste est aussi la source d’inspiration des théories néo-classiques du début du XXème siècle qui se fondent sur l’individualisme méthodologique : démarche consistant à analyser les phénomènes sociaux à partir des comportements individuels. La personne est réduite à un "homo oeconomicus", c’est-à-dire un individu rationnel qui maximise sous contrainte budgétaire sa satisfaction, ou pour employer le langage des économistes, son utilité ; les autres, la nature, les biens, les plantes, ne sont qu’un décor pour que s’y déroule sa vie. Ce dossier sur la gratuité se propose, en explorant les questions d’échange et de production, d’être une pierre angulaire pour penser autrement l’économie, pour penser autrement les rapports sociaux, pour penser autrement la vie, notre vie. Il se veut une pierre supplémentaire dans l’élaboration de perspectives anticapitalistes. Enfin, il s’agit aussi pour nous de dénoncer l’idéologie définissant la société comme une simple somme d’individus. ![]() |
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