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Les paysans au coeur de la lutte...


Ce texte a été publié comme Edito au Hors-Série du journal No Pasaran sur l’Ecologie

Comme d’autres secteurs de la production, l’agriculture est soumise à l’emprise de la mondialisation. Cela ne va pas sans conséquences quant au devenir de celle-ci, mais aussi des paysans et des consommateurs. Le productivisme bat son plein avec les conséquences néfastes qu’il engendre : vache folle, poulets à la Dioxine, OGM, dépendance des agriculteurs par rapport aux semanciers (Mausanto…), destruction de l’environnement…


Tout d’abord, il faut casser un mythe, construit par la plupart des courants marxistes, les paysans ont très souvent été au cœur des révolutions, en particulier en Espagne en 36, mais aussi en Russie en 17 où Lénine a dû s’appuyer sur eux en leur proposant une réforme agraire fondée sur la redistribution des terres. De même en Chine, le P.C. s’est vu contraint, dans un premier temps de mobiliser les paysans si il voulait accéder au pouvoir. Actuellement des multiples luttes paysannes ont lieu de part le monde comme au Chiapas, au Brésil (paysans sans terre), mais aussi dans d’autres parties du monde : en Inde, dans le continent africain.

De manière générale, le prolétariat n’a pu assumer son rôle de sujet révolutionnaire que lui avaient assigné Marx et consorts. Il ne faudrait pas tomber dans les mêmes impasses développées au XIXéme siècle : pas plus que les ouvriers, les paysans ne pourront être les nouveaux sujets révolutionnaires de cette fin de siècle ! Pour inverser les rapports de domination, il faut que TOUS les dominés luttent contre elle et formulent et concrètisent d’autres conceptions d’organisation sociale afin d’en finir avec le capitalisme !

Actuellement ce sont essentiellement des mouvements de paysans qui luttent contre le productivisme, alors qu’au niveau des entreprises industrielles, les travailleurs font grandement défaut par rapport à ce combat.

Cette lutte contre le productivisme agricole ne pourra aboutir si on n’interroge pas également la division du travail, tant au niveau local/national qu’international. En effet, tant qu’on maintiendra – voire renforcera – un tel déséquilibre entre ceux qui produisent la nourriture, d’un côté, et ceux qui la consomment, de l’autre, il n’y aura pas d’autre solution pour nourrir la population que de recourir au productivisme avec toutes ses conséquences : OGM, utilisation intensive de produits chimiques, productions hors sol… Cela ira de pair avec une marchandisation liée avec la mondialisation de plus en plus importante de la production agricole à l’échelle de la planète. Ce sont les paysans des pays du Tiers Monde qui souffrent le plus de cette situation. En effet, les programmes du F.M.I., de la Banque mondiale ou de l’OMC imposeront toujours plus des cultures rentables sur les marchés internationaux au détriment de cultures vivrières. Cela participe à la famine dans le monde. On ne peut guère se nourrir avec du coton, du café, de l’arachide…Il en va de même pour les petits paysans en occident. Ils sont condamnés à disparaitre, car peu rentables.

Ce n’est pas un « contrôle citoyen » de l’OMC qui endiguera ce processus. Au mieux, nous pourrons constater si les spéculations sont bonnes ou pas (pour qui… ? en tout pas pour les exploités, qu’ils soient paysans, ouvriers, précaires, chômeurs…Le capitalisme à visage humain n’a jamais existé et n’existera jamais !). Contrôler ne remet pas en cause les logiques spéculatives ; cela peut conduire, dans le meilleur des cas, à négocier les investissements et les mouvements de capitaux, mais pas remettre en cause la mondialisation capitaliste. Vouloir contrôler un système qu’on refuse revient en fin de compte à l’accepter au plus grand profit des capitalistes. Ils n’auront plus à faire face à une remise en cause du système.

Si nous voulons rompre avec cette évolution, il importe dans l’immédiat de remettre en cause concrètement la division du travail, mais aussi de laisser les personnes cultiver ce qu’elles ont besoin ou envie. Dans l’immédiat, il faut réduire la disproportion entre les producteurs agricoles et les consommateurs. C’est pourquoi, comme tous le pans de la production, il faut sortir l’agriculture de l’OMC ; qu’elle ne soit plus régie par des logiques capitalistes dont les seules finalités sont la recherche de profits à l’infini.

Au contraire, nous devons développer la notion « d’activités socialement utiles ». C’est-à-dire des activités déterminées par les personnes qui composent les groupes sociaux, dont celles participant à notre nourriture. Autrement dit, ce sont les êtres humains qui, collectivement, déterminent ce qu’ils doivent produire, comment, avec quels moyens et à quelles fins. Cela va vers une remise en cause de l’économie marchande. Cette dernière aura réellement disparue lorsque nous en aurons fini avec la valeur d’échange !

JC RESEAU NO PASARAN


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