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Revenu minimum : Attention aux contrefaçons


Le mouvement des chômeurs de l’hiver dernier a posé le problème du revenu. Revenu garanti, revenu minimum, revenu d’existence, revenu citoyen..., derrière ces divers appellations peuvent se cacher des visions antagonistes. Alors que les libéraux avec l’impôt négatif et l’allocation universelle d’un montant très faible souhaitent en finir avec les conventions collectives et la réglementation du marché du travail, l’objectif du revenu garanti est de pouvoir donner des moyens d’existence décents pour tous et toutes, et ne plus être soumis aux caprices du marché du travail.


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La conception libérale du revenu minimum.

L’économiste américain Milton Friedman a développé l’idée de l’impôt négatif. Un revenu minimum socialement acceptable (ou plus simplement seuil de pauvreté) est fixé, et les personnes ayant un revenu inférieur à ce seuil reçoivent une allocation complémentaire. Ce système permettrait de supprimer le salaire minimum, et vu la faiblesse du seuil, d’imposer n’importe quel travail avec des salaires extrêmement bas. Cette allocation serait financée par les masses financières qui servent actuellement à la protection sociale, d’où l’obligation de souscrire une assurance privée pour ses vieux jours, en cas de maladie ou d’invalidité. Les personnes percevant juste le revenu minimum pourront toujours crever en regardant les patrons accumuler toujours plus de profits.

La version libérale de l’allocation universelle a été développée entre autre par G. Standing du bureau international du travail, les britanniques K. Roberts et H. Parker. Pour eux, l’accroissement de la productivité et de la flexibilité du marché du travail engendre un chômage et un sous-emploi chronique, d’où l’idée d’un revenu universel pour rendre socialement supportable le chômage et le précarité. Ce serait donc le prix que les libéraux seraient prêt à payer pour obtenir une paix sociale. Il n’y aurait alors plus d’entraves à la flexibilisation du travail. Le financement repose sur la même idée que l’impôt négatif. En France, cette allocation est estimée à 1500 francs.

L’approche libérale du revenu minimum consiste donc au remplacement des transferts sociaux par le versement d’une allocation unique et permettrait de justifier la privatisation des services publics.

Le "deuxième chèque"

Pour Guy Aznar, le travail est un droit fondamental qu’il faut partager équitablement. Mais pour cet auteur travailler partiellement, c’est recevoir un salaire partiel. Pour compenser la perte de revenu, il propose une indemnité de partage de travail ou "deuxième chèque". Le financement serait assuré par les gains de productivité, une répartition différente de la masse monétaire actuellement consacré au chômage et une augmentation de l’impôt sur le revenu.

Le RMI " bis "

Alain Caillé propose un RMI " bis " à conditionnalité faible qui serait automatiquement accordé aux personnes ne disposant pas d’un demi-SMIC.

Le revenu d’existence et le revenu citoyen

Les propositions suivantes diffèrent plus dans leur approche que dans leur mise en oeuvre. Même si elles visent à l’instauration d’un revenu inconditionnel, elles n’ont pas pour but de fournir des moyens d’existence suffisants. En effet, le niveau se situerait entre 1500 et 2000 francs.

- Selon Yoland Bresson, le temps étant identique pour tout le monde, la valeur de l’unité de temps doit être la même pour chaque individu. Mais ce temps peut être utilisé de différentes façons. Ainsi, chaque revenu monétaire comporterait deux parts. L’une, appelée revenu d’existence, correspondrait à la valeur du temps (identique à tout le monde), l’autre correspondrait à la valeur d’échange liée à la performance et à l’utilité reconnue par le marché.

- L’allocation proposée par Jean-Marc Ferry serait un revenu social primaire distribué égalitairement de façon inconditionnelle. Pour Ferry cette allocation se justifie d’un point de vue d’une refondation d’une communauté politique, d’où son nom, revenu citoyen.

Le revenu garanti

L’intérêt du revenu garanti tient dans son niveau et dans sa dépendance par rapport à l’emploi. Il doit être déconnecté de l’emploi, et son montant doit être assez élevé pour donner des moyens décents d’existence et justement permettre l’autonomie vis à vis de l’emploi. De plus, la lutte pour un revenu ne doit pas se dissocier de la lutte contre la dégradation des conditions de travail et de la lutte pour la défense et la gratuité des services publics. L’obtention du droit à un revenu ne doit pas se solder par la perte d’autres droits, mais doit s’accompagner par l’obtention d’autres droits comme ceux de se soigner, se cultiver ou voyager gratuitement.

Thierry


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