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Réactions dans le monde Arabe

"Non au terrorisme américano-sioniste"


Les différents régimes arabes semblent très embarrassés face à l’ampleur des manifestations qui animent les rues des grandes capitales arabes depuis les premières heures de l’offensive militaire israélienne contre les Palestiniens dans les territoires occupés. En effet, les populations dans les pays arabes sont sorties massivement dans les rues, criant leur colère et leur indignation. Colère contre le gouvernement sioniste du général Sharon dont les précédents actes criminels lors de l’invasion du Liban en 1982 sont encore dans les mémoires. Colère contre le gouvernement américain de G.W. Bush qui confirme de façon encore plus arrogante la collusion d’intérêts qui a toujours existé entre les Etats Unis d’Amérique et la politique coloniale et oppressive de l’état d’Israël envers le peuple palestinien. Enfin, colère contre les différents gouvernements arabes accusés de lâcheté, si ce n’est de complicité, étant donné l’incroyable immobilité qu’ils affichent, à quelques exceptions près, face au massacre d’un peuple "frère".


Mais la nouveauté de ces cris de révolte, de plus en plus perçants, est qu’ils émanent dans la plupart des cas de pays traditionnellement alliés de l’Amérique, comme les pays du Golf, ou image 227 x 111qui ont signé des traités de paix avec Israël, à savoir la Jordanie et l’Egypte.
A Manama, à Bahreïn, une petite monarchie du Golf ou les manifestations sont généralement peu tolérées, et à plusieurs reprises, de violentes manifestations regroupant à chaque fois des milliers de personnes ont eu lieu. Notamment devant l’ambassade américaine contre laquelle les manifestants ont lancé des bouteilles incendiaires et des pierres. Un restaurant de la chaîne McDonald’s a également été attaqué par un certain nombre de manifestants avant que les forces de l’ordre n’interviennent violemment, blessant des dizaines de jeunes à coup de balles caoutchoutées. La cinquième flotte de l’US Navy est stationnée dans ce petit pays.
En Arabie Saoudite, le plus important allié des Etats Unis, la police a dû intervenir plusieurs fois pour empêcher des centaines de manifestants de se diriger vers l’ambassade américaine à Dahran en vue d’un rassemblement. On parle de dizaine d’arrestations à ce jour.
Aux émirats arabes Unis, selon l’AFP, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Abou Dhabi, capitale des émirats, en scandant des slogans anti-américains et de soutien au peuple palestinien.
Le plus surprenant a eu lieu au Koweït ou environ 10 000 personnes ont défilé dans la capitale Koweït City dans un vaste mouvement pro-Palestinien. On se rappelle pourtant de la position pro-irakienne prise par l’OLP lors de la guerre du Golf.
Des manifestations pro-palestiniennes ont aussi eu lieu à Oman, autre petite monarchie dans le giron de l’Arabie Saoudite.

Par ailleurs, les manifestations les plus violentes se sont déroulées en Egypte et en Jordanie, pays qui ont des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu.
Au Caire, beaucoup de manifestations ont eu lieu depuis le début de l’agression du Tsahal dans les territoires occupés. Les plus importantes ont eu lieu dans les universités ou devant la mosquée d’El Azhar ainsi qu’au Sinai, près des frontières avec Israël. Les manifestants réclament notamment la fermeture de l’ambassade et l’expulsion de l’ambassadeur. Ils protestent également contre le silence du gouvernement égyptien qu’ils accusent de ne pas faire autre chose que protéger le traité de paix. Les manifestations n’ont pas cessé de se multiplier et de grossir jusqu’à atteindre un million de personnes selon des témoignages. Mais malgré leur ampleur, les autorités du Caire n’ont pas hésité à utiliser tous les moyens pour empêcher les cortèges de manifestants de s’approcher des ambassades américaine et israélienne ou des lieux représentant des intérêts américains. On compte malgré ça quelques restaurants américains saccagés par la foule. Plusieurs arrestations ont été dénombrées ainsi que beaucoup de blessés suite aux nombreux accrochages dans les rues du Caire avec les manifestants.
Pour calmer la colère de la rue, le gouvernement égyptien a ordonné le gèle momentané de ses relations gouvernementales avec l’état hébreu et la suspension de tous les vols aériens vers Israël.
La gène des autorités de Jordanie est encore plus intenable étant donné le nombre important de réfugiés palestiniens (environ 2,5 millions) dans le royaume Hachémite et des liens historiques particuliers entre ce pays et la Palestine.
Quotidiennement des heurts opposent des dizaines de milliers de manifestants qui veulent marcher vers l’ambassade américaine à Amman. Et Tous les jours les brigades anti-émeutes tirent des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui appellent à stopper tout contact avec Israël et à boycotter les produits américains.
Le roi Abdallah ainsi que sa femme la reine Rania participent personnellement au chargement des vivres qui doivent être envoyés en Palestine. Histoire de démontrer sa solidarité active avec les victimes des attaques israéliennes.
D’autres manifestations tout aussi massives ont eu lieu dans d’autres pays arabes dont la plus importante a eu lieu à Rabat, au Maroc, où plus de 3 millions de personnes ont marché le long de quelques kilomètres appelant également au boycott des produits américains.
Dans le même pays, plusieurs journalistes se sont mis en grève de la faim pour trois jours afin d’exprimer leur soutien à Yasser Arrafat et au peuple palestinien.
Au Liban, des milliers de personnes sont sorties dans les rues ainsi qu’en Syrie et en Irak. En Algérie et en Tunisie se sont les artistes, les journalistes et les intellectuels qui se sont levés pour crier leur solidarité avec le peuple palestinien. En Tunisie, des personnalités syndicales et des juristes mènent actuellement une campagne pour le boycott des produits américains et de ceux fabriqués par des entreprises ayant des liens avec Israël. En Algérie, quelques hommes politiques du courant démocratique ainsi que des journalistes se sont rassemblés plusieurs fois à Alger dans un élan de solidarité avec la Palestine. Ils ont également dénoncé la passivité et l’immobilisme du gouvernement algérien.

Lotfi Hamdaoui


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