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Edito

Ni escroc, ni facho

Chirac-Le Pen au deuxième tour des présidentielles 2002 !
Ce mauvais scénario prévu par personne est devenu réalité et la population se réveille en plein cauchemar. Le cauchemar le voilà : voter Chirac pour faire barrage à l’extrême droite !!!
Chirac, représentant d’une droite dure et arrogante, cerné de tous côtés par les affaires de la Mairie de Paris, "garant de la démocratie en France". Pince-moi, s’il te plait, dis-moi que je rêve !!!
Le soir même des résultats, des dizaines de milliers de personnes descendaient spontanément dans les rues pour exprimer leur colère et leur désarroi dans tout l’hexagone. Depuis, la mobilisation s’amplifie, tous les jours, des rassemblements finissent en manifestations contre l’extrême droite tandis que la gauche dans son ensemble (extrême gauche exceptée) fait resurgir le front républicain et en appelle à voter Chirac. Les législatives, bien sér, se profilent à l’horizon et les dirigeants de gauche espèrent mobiliser le peuple de gauche pour gagner l’Assemblée Nationale.
Cohabitation le Retour.

Pendant que la droite rigole, la gauche, PS en tête, accuse les abstentionnistes et l’extrême gauche de la chute de Jospin (Adieu, Jospin, j’t’aimais pas bien, tu sais...).Personne ne peut, bien entendu souhaiter la venue de Le Pen au pouvoir et nous sommes bien placés, en tant qu’anti-fascistes radicaux, pour savoir que l’extrême droite utilise la démocratie pour la détruire. Mais, il ne faut tout de même pas oublier les évidences. C’est le P.S. qui est le premier responsable de son propre échec. C’est Mitterrand qui a joué avec la flamme bleu blanc rouge pour diviser la droite, ce sont les gouvernements pluriels, PS, PC, Verts, qui ont pris les mesures économiques prônées par les capitalistes libéraux, c’est toute la gauche qui a repris à son compte ou endossée la propagande politique et médiatique du discours sécuritaire et fascisant de la droite et de l’extrême droite. Ils ont beau jeu de paraître, aujourd’hui, consternés, d’accuser, de culpabiliser toutes celles et ceux qui n’ont pas votés Jospin quand la gauche a été jusqu’à oublier l’idée de réformer la société, pieds et poings liés au capitalisme et à l’Europe des entreprises. Et, je ne crois pas être d’humeur à supporter bien longtemps de m’entendre dire que notre combat anti-fasciste radical ainsi que nos luttes de transformation de la société et d ’émancipation sociale font le lit du Front National. La gauche est pleinement responsable du coma démocratique de ce premier tour de présidentielle et la France est à deux doigts d’une dictature fasciste.

Contrairement à ce que l’on a voulu nous faire croire, à savoir considérer l’extrême droite comme un accident électoral que l’on élimine le temps d’une frayeur et d’un vote, il serait temps de développer la résistance à la lepénisation des esprits. C’est bel et bien un courant politique qui a une histoire, des origines, une évolution, des stratégies qui s’inscrivent durablement dans le champs politique français. C’est, en particulier, un parti, le Front national, qui se joue des système de représentations politique pour prendre le pouvoir. Il est temps, également de prendre conscience qu’il ne peut y avoir de lutte contre l’extrême droite sans luttes sociales contre le capitalisme qui le produit. Si vous continuez à croire, démocrates et gens de gauche, qu’il faut combattre Le Pen et poursuivre une politique économique libérale, nous n’avons pas, alors, encore atteint le fond du naufrage.
Grève générale contre le Front National !
Grève générales contre le Capital !
Résistances.