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Juin-Juillet-Août 2002
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Pour un Front social
anticapitaliste


L’élection – digne d’une république bananière – de Chirac ne le met pas à l’abri des problèmes auxquels tout gouvernement prochainement nommé sera confronté, aussi bien de droite ou de gôche, selon les résultats des élections législatives. Ainsi, un certain nombre de dossiers deviennent de plus en plus brûlants : les retraites, les 35 h dans la fonction publique, les privatisations, le sécuritaire. Bien évidemment les affaires vont encore polluer le débat et l’on ne peut exclure qu’une loi d’amnistie soit votée cet été. On ne peut plus faire l’impasse sur les conséquences des dégâts écologiques dûs au capitalisme. Ils posent la question de la survie de la planète et donc de l’humanité.


Au sommet de Barcelone, en mars 2002, les responsables politiques des différents pays composant la Communauté Européenne (CE), ont pris l’engagement de reculer l’âge de la retraite de 5 ans d’ici 2010. Jospin et Chirac ont signé ensemble ce texte, alors que ces tristes sires, pendant la campagne des présidentielles, clamaient haut et fort qu’ils feraient tout pour préserver le régime des retraites (no comment !.

Les retraites

Toujours est-il, qu’à plus ou moins brève échéance, le gouvernement devra s’attaquer aux régimes des retraites. Déjà pour les salariés du privé, le travail est déjà grandement avancé, en particulier avec l’augmentation du nombre d’annuités. Pour l’heure, le gouvernement va devoir remettre en cause les régimes spéciaux des retraites et aligner celles des fonctionnaires sur celles du secteur privé. En 1995, le gouvernement Juppé a eu à s’affronter à un fort mouvement concernant essentiellement les cheminots et d’autres entreprises de transport comme la RATP.
La gôche n’avait pas apporté un grand soutien à cette mobilisation, sachant qu’elle aurait été confrontée au même problème si elle avait été au pouvoir. La seule critique " de fond " qu’elle avait émise à l’encontre de Juppé c’est qu’il communiquait mal ; autrement dit, le premier ministre ne savait pas faire avaler la pilule ! La CFDT ne fut pas en reste et emboîta le pas du gouvernement d’alors.
Le gouvernement mis en place après les élections législatives ne pourra différer éternellement la question. Les exigences de la concurrence internationale (c’est-à-dire, faire en sorte que les conditions d’exploitation soient les plus avantageuses pour les capitalistes du monde entier, afin qu’ils investissent en France et plus largement dans la CE) conduisent à la disparition de tous les régimes spéciaux, dont bénéficient principalement les fonctionnaires et certaines catégories d’assimilés, comme les cheminots, le recul de l’âge de la retraites ; dans ce contexte, les directives européennes imposent aux responsables politiques de remettre en cause la retraite par répartition au profit de celle fondée sur la capitalisation. C’est la porte ouverte à la généralisation des fonds de pension !
On peut émettre l’hypothèse que de fortes mobilisations s’organiseront, mettant à mal Chirac et consorts. Comment le gouvernement va-t-il aborder ce problème ? Pour l’instant, il paraît difficile de discerner l’avenir. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’il faut nous préparer à intervenir dans ces mouvements éventuels, en revendiquant, dans l’immédiat, une retraite égale pour tous. Comment justifier qu’un retraité perçoive une allocation plus importante qu’un autre ? L’écart des revenus entre les retraités est justifié par le montant de leurs cotisations ; autrement dit, plus le salaire d’une personne est important, plus sa retraite l’est : plus on a d’argent, plus on en a ! Revendiquer l’égalité des allocations des retraites peut permettre d’introduire le débat sur l’égalité des salaires et remettre ainsi en cause les hiérarchies que l’on connaît dans les corridors de l’exploitation capitaliste.
Il faut en finir avec le calcul des retraites en fonction du nombre d’actifs. Si retraite il doit y avoir, elle doit se fonder sur le partage des richesses et devenir un revenu garanti. Ainsi on en termine avec le débat sur le supposé manque d’actifs dans les années futures ; mieux, on place les retraites au même niveau que la revendication d’un revenu garanti pour tous, revendication portée par le mouvement des chômeurs.
Plus fondamentalement, ce débat doit s’inscrire dans celui portant sur la crise de la valeur travail. En fin de compte, cette lutte sur les retraites ne doit pas nous faire oublier que nous ne concevons pas notre vie saucissonnée en fonction de notre âge (d’élève/étudiant on devient travailleur pour terminer, dans le meilleur des cas, retraité), laissant aux seuls décideurs le soin d’organiser nos vies en fonction de leurs intérêts. Notre but est encore et toujours de prendre nos affaires en mains et ce n’est pas en passant 35 h par semaine à s’user pour le profit de quelques uns qu’on pourra le faire !
A ce propos, l’application des 35 h dans la fonction publique est loin d’être résolue. Nous laisserons de côté les conséquences désastreuses de ces deux lois sur les 35 h, dites Aubry, dans le secteur privé. Pour résumer, elles ont servi à légaliser et systématiser l’annualisation et la flexibilité, conformément aux volontés de la CE. Elles se traduisent concrètement par une dégradation des conditions de travail et un renforcement de l’exploitation au profit des patrons.
L’application des 35 h dans les hôpitaux a soulevé un vaste mouvement. Il y a tout lieu d’espérer que la pause des agents hospitaliers pendant les élections connaîtra un terme et qu’on assiste à terme là aussi à de vastes mobilisations, d’autant plus que l’actuel gouvernement a déclaré qu’il satisfera les médecins généralistes demandant la revalorisation du prix des consultations.

Les privatisations

Pour rester conforme aux directives européennes et se soumettre aux diktats de la concurrence capitaliste, le futur gouvernement poursuivra la politique de privatisations des services publiques : EDF/GDF, SNCF, la Poste… On peut, dans une certaine mesure, parler également de privatisation de " morceaux " de l’Education Nationale. Le rapport Attali a grandement œuvré en ce sens.
Pour ce qui concerne la SNCF, le processus est engagé : séparation services voyageurs et marchandises, répartition du matériel roulant en conséquence. Déjà, les deux services se louent mutuellement du matériel lorsqu’ils leur en manquent, comme ils pourront le faire pour d’autres clients dans l’avenir. Le TGV occupe une place particulière car il génère des profits importants. Il devrait être privatisé de manière autonome. Les infrastructures resteront sans doute sous le contrôle de l’Etat ; elles ne sont pas rentables. Il serait fastidieux de rentrer dans les détails de l’éclatement de la SNCF. Toujours est-il, qu’il y a tout lieu d’être inquiet quant au devenir de ce service public, lorsqu’on observe la situation catastrophique des chemins de fer britanniques.
Il en va de même pour EDF/GDF. A Barcelone, les deux compères du gouvernement français, comme leurs collègues européens, ont signé un texte imposant la privation de ces deux entreprises : en 2004 libéralisation complète du marché (gaz et électricité) pour les entreprises (60 % du marché) et avant 2003, une décision devra être prise pour ce qui concerne les ménages (en raison de la campagne électorale en France, les responsables européens ont accepté d’échelonner un nouveau calendrier).
Aucune garantie n’a été prise pour assurer la sécurité d’approvisionnement ainsi que les investissements à long terme et la couverture territoriale. On ne peut être rassurer là aussi, lorsqu’on se réfère à l’expérience californienne, où la production électrique est totalement libéralisée : "pannes de courant de longue durée affectant jusqu’à la (…) Silicon Valley, augmentation des tarifs de 500 à 1000 %, ponction du contribuable à hauteur de 20 milliards de dollars (auxquels pourraient s’ajouter 43 milliards supplémentaires) pour financer les contrats que l’Etat a dû passer en catastrophe pour pallier aux carences du secteur privé, etc." (Est-il encore utile de voter après le sommet de Barcelone ? B. Cassen, Monde Diplomatique avril 2002).
De manière générale, nous ne pouvons défendre les services publics tels qu’ils existent actuellement. On ne peut admettre que le nucléaire soit la principale source de production d’électricité ; le gaz naturel que nous consommons provient en grande partie de la Russie et de l’Algérie, au détriment des populations de ces deux pays. Elles ne bénéficient quasiment d’aucune retombée de la manne générée par l’exportation de cette ressource naturelle. De même, on ne peut accepter que les transports soient payants, limitant la liberté de circulation des personnes.
Les services publics doivent être gratuits et accessibles à tous ; leur fonctionnement ne doit pas s’effectuer au détriment des populations du Sud et de l’Est. Pour ce faire, nous devons imposer de nouveaux rapports Nord/Sud/Est, fondés sur un nouveau partage des richesses, afin d’en finir avec la misère.
Ces services doivent être au service des personnes. C’est pourquoi il importe d’en finir avec la notion de rentabilité. C’est aux travailleurs de ces services ainsi qu’aux usagers de déterminer, ensemble, quels sont les besoins à satisfaire et déterminer les conditions de leur fonctionnement. Les réflexions et actions de ces comités devront porter sur les conséquences écologiques de leurs activités, le partage égalitaire des richesses, les conditions de travail…
Le gouvernement risque de favoriser le développement des prisons privées. D’une part, il aura besoin d’augmenter le nombre de places de l’institution carcérale si il veut œuvrer pour une impunité zéro (avec sans doute des centres de luxe, pour incarcérer les Présidents de la république et autres consorts du monde politique et économique !) ; d’autre part, ce nouveau marché rapportera des profits très juteux, comme le montrent les situations aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Ce seront les taulards qui feront, en premier lieux, les frais de cette opérations.

Le sécuritaire

Après deux semaines d’exercice, le gouvernement Raffarin affiche la couleur. Pleins feux sur le sécuritaire, allant vers "la tolérance zéro" ! Sarkosy dans telle cité une nuit, puis dans une autre au milieux des pandores. La création de Groupes d’Intervention Régionaux où sont regroupés des forces de police, de la gendarmerie, des agents du Fisc et des douaniers, pour lutter contre les réseaux de trafiquants, laisse songeur. Une des principales causes du trafic dans certaines cités est en partie due à la misère grandissante. Il est simple de comprendre que lorsque les revenus ne sont pas suffisants pour vivre, on a recours à des ressources complémentaires d’origine illégale.
Ces opérations spectaculaires risquent de déplacer les problèmes, mais n’apporteront pas les réponses escomptées. Déjà Pasqua, alors ministre de l’intérieur, avait tenté de s’attaquer à ces réseaux. A Marseille, par exemple, après avoir été à l’initiative de descentes policières spectaculaires afin d’éradiquer ces fameux réseaux de trafics dans certaines cités, il avait dû faire marche arrière. Il mit fin à ces interventions de la police, car ces trafiquants exerçaient leurs activités dans le centre ville, en particulier sur la Canebière, au grand dam des habitants. Lorsque cessèrent ses investigations dans lesdits quartiers, tout rentra dans l’ordre : les trafics continuèrent là où ils se déroulaient habituellement ; le centre retrouva sa sérénité.
Il y a tout lieu de penser qu’il en sera de même dans un avenir plus ou moins proche. Depuis des siècles, les gouvernants répriment les victimes de la misère, lorsque celles-ci se débrouillent pour vivre et non survivre ; il serait grand temps de tirer le bilan catastrophique de cette politique. Tant qu’on ne résoudra pas le problème de la misère, rien n’empêchera les trafics d’être organisés.
Les petits trafics n’ont aucune commune mesure avec ceux organisés par les délinquants en col blanc. L’exemple du Crédit Lyonnais est encore dans toutes les mémoires : 150 milliards ont été volés sans que les protagonistes de cette affaires ne soient inquiétés, à l’exception de Tapi. Ceux sont les contribuables qui remboursent ce vol !
Avec un tel battage médiatique et l’échec prévisible de la politique sécuritaire, il y a tout lieu de craindre qu’une part grandissante de l’électorat préférera " l’original à la copie " et se tournera vers le FN. Un des thèmes majeurs de la campagne des présidentielles, repris par la plupart des candidats, fut le sécuritaire. Ainsi, Le Pen a pu engranger des voix, comme le dit un de ses responsables "Nous n’avons pas eu besoin de faire campagne. Les autres l’ont fait pour nous." (B. Gollnisch)
Militant, depuis des années, pour la mise en œuvre de politiques autoritaires et sécuritaires, Le Pen a permis de déplacer le débat de l’insécurité sociale et économique vers celui sur l’insécurité des personnes et des biens. L’ensemble des gouvernements se sont engouffrer dans cette brèche, acceptant leur lepénisation, refusant toutes réflexions, condamnant toutes critiques, réprimant tous les mouvements, collectifs… luttant contre cette évolution du capitalisme. En effet, la politique sécuritaire est le pendant du néolibéralisme et de la globalisation. Au lieu de s’attaquer à l’insécurité sociale et économique, les gouvernements ont basculé vers une gestion pénale des populations paupérisées. Ils ne luttent plus contre la misère et transforment ses victimes en responsables de leur situation, confondant les effets et les causes. Ils font donc de plus en plus appel à la prison. " La tolérance zéro " (slogan importé des Etats-Unis) est devenu l’alpha et l’oméga de cette politique.
Dans l’immédiat, les flics ne se sentent plus de joie ; Sarkosy leur a quasiment donné carte blanche. Les " bavures ", plus ou moins graves, deviennent quotidiennes. Ce n’est pas le flash-ball qui arrangera la situation. Pire, on risque d’assister à une escalade de la violence dont les premières victimes seront les habitants des cités ghetto. L’apartheid social va se développer, renforçant "la fracture sociale" !

La question de l’amnestie

Chirac a beau être élu, les affaires courent toujours ! Il n’est pas le seul concerné. Juppé, construisant sa machine électorale (UMP) en vue d’être le futur candidat aux prochaines présidentielles, doit comparaître devant un tribunal en 2003. Il est mis en examen à propos des emplois fictifs du RPR. Donnadieu De Vabre, ministre des affaires européennes, est poursuivi à propos de financements douteux de son parti, le PR, dont il était trésorier.
Certains pensent, comme le Canard Enchaîné, que le gouvernement prépare une loi d’amnistie, votée cet été. Il lui faut en finir avec le climat délétère généré par les affaires ayant pollué la campagne des présidentielles (Chirac a été aussi élu sur le thème plutôt un escroc qu’un facho !). En outre, la mise en orbite d’un futur candidat pour les prochaines présidentielles démarre mal si elle commence par une condamnation. Raffarin a beau se retrancher derrière la présomption d’innocence, cela augure mal de la crédibilité du gouvernement, par rapport à l’impunité zéro, lorsque celui-ci comporte en son sein un personnage ayant plusieurs casseroles judiciaires.
D’ailleurs, on ne peut qu’être surpris par l’élasticité de la notion d’innocence. D’un côté, on la met en avant pour préserver un ministre et donc indirectement ne pas déstabiliser le gouvernement ; de l’autre, on maintient en prison, sans jugement, des militants nationalistes bretons depuis plus d’un an alors qu’aucun des faits qu’on leur reproche ne sont avérés ; ils devraient donc bénéficier également de la présomption d’innocence !
En tout cas, si cette loi d’amnistie est votée, cela renforcera le discrédit de la caste politique. Il y a tout lieu de penser que Le Pen en fera ses choux gras et qu’il aura encore gagné plusieurs électeurs. Que se soient les affaires d’ELF, de la MNEF, d’un maire de Paris qui bouffe pour 3000 à 4000 Frs par jour, la vache folle, le sang contaminé, et la liste est encore longue, plus toutes celles que l’on ne connaît pas, le pourrissement de la caste politique n’est plus à démontrer ! Elle ne pourra éternellement en appeler au civisme, dénoncer l’utilisation du "tous pourris" et en même temps utiliser tous les artifices juridiques pour se défausser.
Cela démontre, si besoin est, que la Justice est à deux vitesses, au grand bénéfice des possédants et décideurs politiques. Autre exemple, José Bové risque d’être incarcéré prochainement pour avoir participé au démontage du Mac Donald de Millau ; par contre, les militants de la FNSEA ayant saccagé les locaux du Ministère de l’environnement (occupé à l’époque par Voynet) n’ont jamais été inquiétés. Là encore deux poids et deux mesures !

Des criminels contre la nature ?

La planète donne de plus en plus de signes de faiblesses et l’avenir est de plus en plus inquiétant. "Au train (d’enfer !) où va le délabrement de la Terre depuis quelques décennies – déforestation, désertification, stérilisation des terres, réchauffement de la planète, épuisement des ressources naturelles, empoisonnement des nappes phréatiques, taux effarant d’extinction des espèces vivantes, paupérisation accrue d’une large fraction de l’humanité – personne ne peut dire si notre planète sera encore habitable à la fin de ce siècle et dans quelles conditions vivront nos petits-enfants en 2050." (SOS-Terre, Hubert Reeves, Le Monde du 11/05/2002). Autrement dit, si l’on n’arrête pas cette évolution, due au productivisme et au développement, le contexte naturel dans lequel l’espèce humaine vit, lui sera invivable. Cela pose fondamentalement la question de l’avenir de l’humanité et de la planète, au regard du capitalisme. Ainsi au XXème siècle, on inventa la notion de criminel contre l’humanité pour qualifié les responsables et exécutants de l’Holocauste (cette notion est trop restrictive. Il faudrait l’étendre à tous les génocides). Au XXIème siècle définira-t-on toute personne prônant le productivisme, la recherche du profit et/ou le développement comme criminelle contre la nature ?
En tout cas, nous risquons d’être confrontés à une alternative pouvant devenir dramatique, si l’on en croit H. Reeves : – soit l’humanité sera capable d’en finir avec ce système dans lequel tout est permis (détruire des peuples, des milieux naturels…) et construira d’autres formes d’organisations sociales, et l’on peut espérer que la planète sera encore pour très longtemps notre cadre de vie et celui des générations futures ; – soit la planète nous imposera d’en finir avec le capitalisme, et là il y a tout lieu de craindre qu’il soit trop tard pour que notre planète reste vivable pour l’ensemble des êtres vivants, se transformant en planète morte, du moins pour l’humanité.
Serons-nous capables d’inventer, de faire partager, de construire une société fondée sur la liberté, la solidarité, l’égalité ? Pourrons nous inventer de nouveaux rapports dans lesquels la domination, l’exploitation ne seront plus que de pales souvenirs et, ce tant entre les êtres humains qu’avec la nature ? Les réponses deviennent de plus en plus urgentes, si nous voulons léguer à nos petits-enfants une planète encore vivable !

JC


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