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Juin-Juillet-Août 2002
> Un forum contre les violences policières et sécuritaires réussi

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Un forum contre les violences policières et sécuritaires réussi



A l’initiative du Réseau contre la Fabrique de la haine, du MIB (Mouvement de l’immigration et des banlieues), du réseau No Pasaran et de différentes autres associations, organisations et groupes de quartier se tenait le 26 mai à la bourse du travail de Saint-Denis le forum « Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires ». Prévu de longue date, cette rencontre avait pour objectif de donner la parole à différents collectifs locaux et non d’être un colloque de spécialistes de la question sécuritaire. Environ 400 personnes y ont participé. Le public était diversifié : jeunes issus de l’immigration, militants politiques, professeurs, etc.
Le matin, le secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM) expliquait l’état d’esprit qui règnait du côté de la justice. Cette institution au cœur du dispositif répressif cède aux sirènes les plus alarmistes. On assiste au développement de la liberté d’action de la police et à la confusion grandissante entre maintien de l’ordre et traitement de la délinquance. L’intervenant du SM est revenu sur la question du contrôle d’identité qui s’apparente à un délit de faciès. Il s’est transformé en véritable harcèlement générateur de conflits entre contrôlés et policiers. L’institution judiciaire a légitimé ces pratiques illégales. Il constatait aussi que les magistrats sont aujourd’hui incapables de contrôler la police. La séparation des pouvoirs se fait de plus en plus floue. Dans le cas de « bavures », la justice n’enquête pas et fait appel aux... services de police pour le faire (IGS et IGPN). Son intervention s’est conclue par quelques pistes de résistances. Il a rappellé l’importance de constituer des collectifs de lutte capables d’exercer des pressions sur la justice et de dénoncer la confusion police/justice. Il s’agit de traiter collectivement des affaires, de porter plainte systématiquement lors de violences policières, de montrer son désaccord lorsqu’on assiste à des contrôles d’identité...
Après un débat avec la salle, un film documentaire a été projetté « Justice pour Zamani ». Il raconte la mobilisation qui a suivie la décès en février 2000 d’un jeune à la prison de Nantes suite à un tabassage par des matons.
L’après-midi était consacré aux interventions des collectifs locaux. Des personnes de Dammarie-les-Lys ont exprimé leur rage suite à deux meurtres de jeunes commis par la police la semaine précédente. Xavier a été tué par balles et Mohammed a sans douté été percuté par une voiture de la BAC (Brigade anti-criminalité) alors qu’il s’enfuyait en scooter. Le frêre de Mohammed est intervenu pour rappeller les faits et sa détermination à ce que justice soit rendu. Le lundi 27 mai, une manifestation a réuni plus de 1000 personnes à Melun. L’avocat chargé de l’affaire s’est aussi exprimé. Madame Khaïf, mère de Youssef tué par la police en 1991 à Mantes-la-Jolie nous à fait part de la tristesse d’avoir perdu son fils et de son dégoût de la justice française. Des membres de la famille d’Ali, tué par un policier en 2000 à Grigny ont pris le relais. Ces proches de victimes se sont exprimés dans le dignité et ont ému la salle. Des militants anglais ont amené une dimension internationale. Ils ont expliqué leusr actions contre les violences policières dans la ville de Greenwich. Puis Pierre Didier de l’association Agora de Vaux-en-Velin a fait une intervention très politique et a souligné l’importance de s’organiser et de mener une lutte collective. La journée s’est terminée par un débat avec la salle et par des propositions. Quelques initiatives comme le camp No border qui aura lieu à Strasbourg au mois de juillet ont été présentées. Mettre en réseau les divers collectifs locaux, monter un pool d’avocats, mener des actions contre les parquets, faire un travail accru de sensibiliation sont quelques unes des idées qui ressortent. Vue la situation actuelle, nous sommes de toutes façons obligés de nous organiser et de strucurer la résistance. L’Etat renforce son arsenal juridique et policier, nous devons nous préparer à mener des luttes dures, ésperons que ce forum en a posé les jalons.

Cdric


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