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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°12-Septembre 2002 > Brunerie aurait voulu être un héros...

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Quand Combat 18 prend ses rêves pour la réalité...

Brunerie aurait voulu être un héros...


Le 13 juillet Maxime Brunerie avait laissé un message sur le site du groupe nazi anglais Combat 18 : " Regardez la télé dimanche. Je serais la star. Mort à ZOG, 88 ! " Combat 18 a tout de suite profité de la publicité. Dès le 15, on pouvait lire en première page du site : " À tous les leaders européens et leurs collaborateurs qui cherchent à faire passer C18 pour un groupe de racistes sans cervelle, nous espérons que les événements du 14 juillet 2002 leur rappelleront que C18 et ses sympathisants veulent et sont capables d’agir dans tous les pays d’Europe. Nous ne visons pas les gens pour leurs origines raciales mais nous continuerons à viser les capitalistes globalisés et leurs alliés qui se servent de la question de la race à leur propre fin. Nos ennemis sont de gauche comme de droite. Nous n’avons rien d’autre à dire sur ce sujet - les actes en disent plus que les mots. La lutte continue - Vive la France - Europe, réveille-toi ! "


Pas de panique, nous ne sommes pas en présence d’une toute puissante internationale fasciste mais d’une pauvre petite récupération médiatique. Rien ne laisse en effet penser que Brunerie avait des liens avec l’organisation. Il n’en reste pas moins que les deux messages montrent l’importance grandissante que prend le site de Combat 18 dans le petit monde des nazillons. Mais tout se passe comme si le site était déconnecté de la réalité. En effet, partout où Combat 18 a été un mouvement florissant, il n’est plus que l’ombre de lui-même. En Angleterre, concurrence sur la scène skinhead nazie, querelles internes, règlements de compte, arrestations et infiltrations ont quasiment détruit le mouvement. En Scandinavie, l’extrême droite a tourné le dos à la stratégie violente après une série d’arrestations. Sans compter que la mort d’un membre particulièrement actif dans la diffusion de musique NS, Schilf, et les querelles sur le contrôle de la musique qui ont suivi, ont mis un frein considérable au développement de C18 en Scandinavie mais aussi en Allemagne. Il s’est certes monté un groupe en Espagne et il existe une section aux États-Unis, mais ils ne réunissent que quelques individus. Un réseau existe donc bel et bien, mais il est très réduit. Cependant, le déclin de celui-ci ne doit pas cacher l’attraction que suscite le site internet sur les " nazis " du monde entier. Chaque semaine, on recense des messages de Nouvelle Zélande, de Suède, de Russie, des Etats-Unis, du Mexique, de Grèce, de Serbie et d’Irlande du Nord appelant à la guerre raciale, rapportant les actes violents dans leurs pays et les nouvelles des mouvements d’extrême droite. Il y a parfois même des débats. Le choix de Brunerie apparaît ainsi comme un indicateur du rôle du site au niveau international : il constitue le principal lieu d’expression pour ceux qui se considèrent comme " militants de la cause national-socialiste ". La mentalité " mytho " de nombreux contributeurs reflète celle de Brunerie. Un acte isolé, d’amateur, devient un acte international de guerre, une bataille contre ZOG - Zionist Occupation Government, l’imaginaire Gouvernement d’occupation sioniste selon la formule du nazi américain William Pierce. Brunerie voulait qu’on se rappelle de lui comme d’un héros de la race blanche et le site de Combat 18 correspondait parfaitement, de part son public international, à la mythomanie de ce nazillon français.

JJ, SCALP-REFLEX Paris (d’après l’article de Nick Lowles pour le magazine antifasciste international Searchlight)

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