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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°5 - Janvier 2002 > Edito

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Edito

Chronique d’une hacienda 



Au début du siècle, l’Argentine était appréhendée comme un Eldorado potentiel, et elle a d’ailleurs bien "failli", ce terme va revenir, le devenir... Peu avant le crise de 1929, son Pnb égalait celui de l’Italie et ses produits agricoles trouvaient preneurs bien au delà de l’Amérique du Sud. Elle s’était même hissée au rang de troisième puissance économique de la planète ! Comment un pays aux ressources si impressionnantes a-t-il pu s’enfoncer aussi irrémédiablement dans le chaos ? Pour trouver des responsables pas besoin de remuer ciel et terre, les apprentis-sorciers du Fmi sont à portée de main...

A la fin des années 80, le pays doit faire face à une hyper-inflation qui atteint les 5000 % ! Les "émeutes de la faim" explosent un peu partout dans le pays, déjà les supermarchés sont pillés, Alfonsin au pouvoir est démissionné. Son successeur, le péroniste Menem propulse alors le très libéral Cavallo aux commandes d’une économie exsangue. Ce dernier privatise à tours de bras et impose également la parité fixe peso-dollars...on connaît la recette. L’inflation semble jugulée durant les années 90. Les classes moyennes consomment joyeusement... Le Fmi verse une petite larme de joie en observant l’Argentine, bonne élève, s’adonner à sa thérapie de choc favorite : que du bonheur en perspective ! Mais au milieu des années 90 l’équilibre est rompu : la balance commerciale est déséquilibrée, la petite bête dollars qui monte, qui monte... Ainsi, depuis quatre années, l’Argentine traverse à nouveau une lourde crise et se (re)trouve au bord de la faillite (tiens, que ce qu’on vous disait...). Les chiffres "réels" du chômage avoisineraient aujourd’hui les 40%. Comment s’étonner alors de la violence de toutes ces émeutes qui ont fait 26 morts et des centaines de blessé(e)s ? Il est même plutôt étrange que tout cela ne se soit pas produit plus tôt. Si le gouvernement est renversé, les problèmes sont loin d’être résolus.

D’autres responsables, c’est-à-dire les décideurs du Fmi continuent de mitonner leur programmes d’austérité ("zéro-déficit"), leurs plans de privatisations, etc. Leurs cervelets tordus continuent de donner naissance à des projets tous plus débiles les uns que les autres, qui ne réussissent que sur un seul point : écraser un peu plus durement la gueule des pays du Sud et de l’Est, les rendre totalement dépendants des pays riches. L’Argentine n’est aujourd’hui guère qu’une hacienda de plus pour le Fmi et les peones peuvent toujours crever la gueule ouverte... Aussi, affirmer qu’un Capitalisme à visage humain est possible nous fait penser au Père Noël : il n’y a que les "pitits-zenfants" qui y croient... Ceux qui s’évertuent à défendre son existence font preuve d’une naïveté attendrissante, on aurait presque des remords lorsque l’on casse leurs beaux rêves. Le Capitalisme ne s’aménage pas, il se détruit et basta !


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