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Retour sur Bruxelles


C’est par un froid glacial que le contre-sommet de Laeken en Belgique a débuté mais aussi dans un contexte marqué par les événements de Gênes et les attentats du 11 septembre.


Du côté des organisateurs, qui composent l’ensemble de la sociale démocratie (les D14), ce sont des signes d’hostilité, de peur qui se sont dirigés de façon récurrente vers ce qu’ils appellent les "casseurs". image 315 x 211 Leurs discours sont ceux des médias et de nos gouvernements. Pour eux, le contre-sommet n’est une réussite que si la manifestation internationale du vendredi 14 décembre est pacifique. Les discours au sujet des services d’ordre vont bon train. Chaque cortège doit être "sécurisé" par un SO dont le rôle consiste à protéger les manifestants des dits "casseurs". On se demande qui agresse qui ? Les peace keeppers (personne dont le rôle est de s’interposer entre les flics et les manifestants pour empêcher tout débordement et affrontement) doivent aussi faire leur apparition lors de la manifestation internationale.
.Au-delà de cet état de peur mais aussi de fascination qu’ils ont des composantes émeutières, c’est une véritable fracture politique et culturelle qui domine. Stratégiquement, tout le monde comprend que la sociale-démocratie cherche à se positionner comme l’interlocuteur privilégié dans les négociations futures avec nos gouvernements. Pour ce faire, elle se démarque des autres mouvements anti-globalisation en participant à leur criminalisation (comme cela est d’ailleurs déjà le cas à ATTAC).

L’ancienne gare Léopold, lieu de convergence pour la scène radicale européenne

Dans le quartier d’Euroland, qui regroupe les bureaux de la Communauté Européenne, on ressent une curieuse impression de ne pas être à sa place. Tous les immeubles sont colossaux, faits de verre et d’acier. Tous ? Non, car une poignée d’irréductibles résiste encore et toujours à la déshumanisation du quartier. Le collectif BRUXXEL a squatté depuis le 13 octobre l’ancienne gare Léopold. Du côté de l’ancienne gare Léopold, le monde commence à affluer de toute part. La gare est devenue le point de convergence de toute la scène radicale européenne.

Massalia Indymédia

Le décor est surréaliste, il faut le voir pour le croire. La gare juxtapose les gigantesques bâtiments de l’assemblée européenne, tous droits sortis des projets mégalomaniaques de nos dirigeants. Nous sommes tous à nous demander si ce lieu de résistance à l’Euroland, à l’Europe Capitaliste, va survivre à l’installation des zones neutres (en Belgique, la zone rouge est appelée zone neutre) car la gare se trouve dans le quartier européen.
La pression se fait de plus en plus forte, lorsqu’au soir du mercredi 12, les forces de répression opèrent des mouvements importants pour mettre en place le fameux dispositif policier tant attendu, qui va déterminer les zones "neutres". C’est un dispositif policier plus qu’à la hauteur des événements que nous allons voir surgir et qui nous donne très vite à penser que la ville est en état de siège (plus de 5 000 policiers). Les fameux chevaux de frises (croix entourées de barbelés) font leur apparition avec tout le matériel qui va avec.
Dans l’ancienne gare Léopold, c’est l’effervescence : réunion pour la legal team, medical team, préparation de street party, débats et bien entendu la question récurrente de l’hébergement.
En effet, depuis plusieurs mois, des négociations se sont engagées entre les organisateurs, collectifs et autorités bruxelloises pour obtenir des lieux. Tout au long de ces négociations l’attitude des autorités a été de ne concéder aucun lieu d’hébergement afin de dissuader les manifestants de se rendre au contre-sommet. D’après RADIO-BRUXXEL, 4 000 personnes n’ont pas d’hébergement.

Le plat pays n’est pas accueillant :

Face à cette situation, bon nombre de groupes (dont le réseau NO PASARAN) et individus s’organisent pour ouvrir un lieu pouvant accueillir jusqu’à 1 000 personnes. Décision est prise de squatter le lieu le mercredi soir afin d’être en capacité d’accueillir les camarades le jeudi.
50 à 70 personnes se retrouvent dans un immeuble en très bon état (chauffage, électricité, eau) appartenant au Fonds du Logement. L’organisation se met en place jusque tard dans la nuit. Vers 7 h du matin, l’alerte est donnée, les flics arrivent. C’est la panique. Tout le monde dort. Malgré tout, un groupe de personnes réussi à s’enfuir en franchissant un mur se trouvant derrière l’immeuble. Pour certains, c’est un véritable parcours du combattant pour retrouver la liberté (voir témoignage sur Indymédia : une personne qui marchait sur un toit, voit celui-ci céder sous ses pieds, elle fait une chute de 3m et rebondit sur le toit d’une voiture. Heureusement, elle s’en sort avec quelques égratignures).
Pour ceux qui n’ont pu s’enfuir, c’est une décharge d’adrénaline qui nous attend. Nous voyons les flics entrer pistolets et matraques aux poings. Les pistolets sont braqués sur nous, nous sommes au sol membres écartés, les insultes pleuvent. Une quarantaine de personnes (dont 5 membres du réseau NO PASARAN) sont interpellées et mises en arrestation administrative pendant 12 h. Tout le monde est embarqué à la caserne d’Etterbeek. Le contrôle d’identité se passe mal. Les militants sont les uns après les autres pris en photo (alors que cette pratique est interdite dans ce genre d’arrestation) par une police qui n’hésite pas à utiliser la force (claques et coups de poing) image 211 x 315pour arriver à ses fins. Nous sommes installés dans de grandes cellules qui ne sont pas chauffées. Après être passés au "peigne fin", les flics changent totalement leur façon de procéder en jouant la carte de la police "versionétat de droit", histoire de nous laisser entendre qu’ici ce n’est pas Gênes. Nous obtenons des couvertures et de quoi nous nourrir, etc.
Après s’être littéralement gelés pendant 10 h, nous recevons un formulaire d’ordre de quitter le territoire avec décision de remise immédiate à la frontière, notifié, bien sûr, par l’office des étrangers (via le Ministère de l’Intérieur Belge). Les grecs, slovaques, suisses et irlandais sont expulsés alors que les australiens sont mis en centre de rétention pendant 3 jours avant d’être expulsés. Quant à nous, un car nous attend avec vitres teintées. Nous sommes expulsés au motif de troubles à l’ordre public. Une heure et demi plus tard, nous sommes accueillis à la frontière de Halluin par la PAF, qui se contente de faire l’appel.
C’est un sentiment de liberté qui anime le groupe de 29 personnes, mais aussi de rage et de ténacité car à peine libérés, nous sommes déjà sur le pied de guerre pour nous organiser de nouveau, afin de revenir sur Bruxelles dans la nuit. Par cet acte, nous avons voulu affirmer notre retour sur le territoire belge pour plusieurs raisons. Rien ne nous empêchera de manifester et d’affirmer notre résistance à l’ordre social, économique, politique européen et mondial. Nous ne reconnaissons pas le droit aux Etats de dire qui doit circuler ou s’installer. Nous revendiquons la liberté de circulation et d’installation pour toute et tous comme un droit inaliénable.

Après la tactique de l’intimidation et de la terreur, mise en place à Gênes, la stratégie de l’étouffement à Bruxelles

Polices et gouvernements européens ont su tirés les enseignements des différents sommets qui ont eu lieu ces dernières années et plus récemment, celui de Gênes. Après la vague de répression sans précédent qui s’est abattue sur le contre-sommetde Gênes, il n’était plus concevable pour les Etats et les chefs de gouvernements européens de donner au citoyen landa, l’image d’une "démocratie" qui réprime dans le sang et assassine. Pour le gouvernement belge, l’enjeu du sommet européen de Laeken est de taille. Il lui faut redonner l’image d’une Europe à visage démocratique et non d’un Etat policier comme ce fut le cas à Gênes. Montrer qu’il pourrait et/ou aurait les capacités d’organiser un sommet tous les 3 mois, à partir de 2004 (en 2004, tous les sommets auront lieu à Bruxelles). Le déploiement policier qui se met en place sur la ville, aux alentours et aux endroits stratégiques est impressionnant. Néanmoins, il reste discret mais prêt à intervenir.

Pas de jeunes des quartiers sensibles aux manifestations

Plusieurs semaines avant le déroulement du sommet, les autorités vont porter leur attention (via les courroies de transmission : Communes, associations de quartier, travailleurs sociaux) sur les jeunes issus de l’immigration, susceptibles pendant les manifestations du contre-sommet de se mêler aux "perturbateurs".

image 315 x 208

C’est une campagne de propagande qui est menée auprès de jeunes afin de les dissuader de se déplacer. Il leur est expliquer que les difficultés qu’ils éprouvent dans leur quartier, dans leur ville et dans leur pays (la Belgique) sont dues à leur problème d’identité. Rien à voir, donc avec les revendications des "extrémistes" et des "casseurs". Evidemment, tout lien est soigneusement évité et l’on peut imaginer qu’un travail en amont a été effectué. Le Ministre de l’Intérieur Belge consacre un paragraphe au sujet de la prévention de la violence : "Si la prévention de la violence lors des sommets européens est avant tout un problème de maintien de l’ordre, un volet préventif non policier y sera toutefois adjoint. D’abord, il sera demandé aux communes concernées, qui toutes bénéficient d’un contrat de sécurité et de prévention, d’accorder dans ce cadre, une attention particulière aux jeunes des quartiers sensibles afin que ceux-ci ne viennent pas grossir les rangs des groupes extrémistes et autres casseurs qui tenteront de perturber les manifestations pacifiques. En outre, mes services collaboreront avec les autorités communales pour assurer une bonne communication et informations des manifestants afin d’éviter que certains d’entre-eux ne se retrouvent disséminés à travers la ville." (document chambre 1448/012 du 6 novembre, page 18)
Ce qui explique sans doute pourquoi les flics ont été vus en train d’éloigner les jeunes, leur disant que ce n’était pas leur manif (le 15 décembre, à la street party - source : Indymédia belge).

Un avant-goût de la répression à la mode belge...

Les véritables festivités démarrent mercredi matin avec l’occupation d’un lobby de la chimie par des écolos radicaux hollandais. Pour une occupation qui se passe dans la calme, les autorités vont d’emblée sortir l’artillerie lourde. Arrestation judiciaire pour certains, expulsion pour les autres. Vers 7h30, le mercredi 12 décembre, une cinquantaine d’éco-activistes, hollandais-es et flamand-e-s essentiellement, se ruent dans le bureau bruxellois du CEFIC, la puissante organisation de lobbying de l’industrie chimique européenne. Ils se barricadent au quatrième étage en 10 minutes, après avoir invité les quelques employés déjà présents à sortir. Simultanément, un autre groupe de plus de 50 personnes arrive devant le bâtiment avec déguisements et percussions. Les policiers anti-émeute parviennent à pénétrer dans le bâtiment en brisant fenêtres et portes. Ils se sont entre-temps déployés devant le bâtiment, face aux manifestant-e-s "du dehors". Après que les occupants aient été expulsés avec une certaine violence, huit activistes restent enchaîné-e-s avec un nouveau image 315 x 211modèle de "lock-ons" (tubes en métal destinés à s’enchaîner les un-e-s aux autres et impossible à ouvrir sans risquer de blesser les manifestants). Vers onze heures, les policiers parviennent finalement à ouvrir un premier lock-on avec beaucoup de précautions. Le procédé utilisé pour le suivant est plus sadique : un activiste enchaîné est tiré vers le haut par des points de pression sur le cou, et les policiers disent que cette torture s’arrêtera seulement après que sa compagne de chaîne le détache. Les dernières personnes sont amenées à la gendarmerie encore enchaînées après une occupation de quatre heures. Au commissariat, une manifestante doit subir quelques violences (elle est projetée contre les barreaux de sa cellule). Dans l’après-midi, la police entreprend de reconduire les manifestant-e-s hollandais-es à la frontière. Ceux-ci, sans nouvelles de certains des leurs (de nationalité espagnole, italienne et argentine mais vivant en Hollande), refusent de partir. Les policiers les forcent à entrer dans le bus, mais les activistes montent sur le toit, et empêchent le départ. Ils retournent donc en cellule, pour être finalement reconduits à la frontière hollandaise dans des vans de police séparés. (Information : www.aseed.net/cefic-action) Le gouvernement belge vient de donner le ton. Nous sommes surpris par l’ampleur de la réponse et pourtant ce n’est qu’un début.
Vient ensuite l’ouverture du squatt, rue du Trône, qui ne vivra qu’une dizaine d’heures (Nous apprendrons plus tard que notre expulsion était prévue). Les autorités, confiantes, avaient annoncé le principe de tolérance zéro. Ils sont jusqu’ici en totale cohérence. Deuxième fournée d’expulsion. Toute forme de contestation est très vite étouffée. image 315 x 276Heureusement, les militants présents sur les lieux peuvent très vite donner l’alerte et témoigner. Les contre-attaques restent malgré tout très difficiles dans un pays où le mouvement social est peu existant voire quasi nul. Peu de mouvements sont structurés, ce qui rend l’aspect organisationnel et offensif encore plus difficile. Il est clair que nous savions depuis bien longtemps que la construction de contre-sommet de Bruxelles relevait du défi car nous n’avions aucun rapport de forces.
Nous sommes jeudi 13. Une solution d’urgence se met en place pour héberger la centaine de militants du réseau NO PASARAN (nous remercions au passage certains individus du Centre Libertaire pour leur courage et leur solidarité). D’autres ne vont pas avoir la possibilité d’arriver à Bruxelles. C’est le cas des 150 allemands qui sont arrêtés à Liège puis embarqués par les flics dans l’ex-prison de Saint-Léonard. Ils sont expulsés sur simple décision administrative, comme cela se pratique en Belgique depuis quelques jours (source Indymédia). A la frontière allemande d’Aix-la-Chapelle, une présence policière très importante filtre le passage. Car et individus sont systématiquement fouillés et/ou expulsés.

Vendredi 14. Les rescapés de l’Europe forteresse se sont tous donnés rendez-vous au Petit Château pour la première manifestation internationale. Le parcours a été savamment étudié par les forces de l’ordre et l’on peut se demander ce que les organisateurs ont pu négocier ou concéder ? ou collaborer ? Le parcours ne présente aucun intérêt particulier. Sur le chemin quelques banques du groupe Fortis et un vieux commissariat sont voués à la destruction, ce qui n’est pas sans nous réjouir. Cependant, nous avons l’impression que tout cela a été sciemment étudié pour une raison très simple : il ne fallait absolument pas que la manifestation explose dans le centre ville, ce qui aurait fait des dégâts considérables et aurait signé l’échec du sommet européen et ainsi créé des retentissements néfastes sur la construction de notre chère Europe capitaliste. Les flics en civil sont très nombreux dans la manif. Certains sont reconnus et virés à grands coups de pompes. La manifestation est surveillée d’en haut, d’en bas et contenue par une flicaille extrêmement nombreuse mais discrète dans les rues adjacentes. Nous arrivons à Tour et Taxi, où se trouve le grand centre de convergence. Pour le réseau No Pasaran, le moment est venu de partir sur une action, néanmoins celle-ci est annulée au dernier moment because présence policière partout dans la ville. Le portable du Réseau No Pasaran est bloqué par les autorités belges via la collaboration entre les polices.
Le dispositif policier s’est soudainement refermé sur l’entrée de Tour et Taxi. Ceci sans aucune raison apparente. S’engagent quelques affrontements à coups de jets de pierres. Les autopompes pleuvent … La situation est tendue. Environ 2 000 personnes sont prisonnières à l’intérieur. Les forces de répression autorisent les gens à sortir mais à la condition qu’ils acceptent d’être fouillés. Ils sont principalement intéressés par les black bloc qui se sont réfugiés dans le centre de convergence. Des négociations s’engagent et au bout de quelques heures, les flics cèdent le terrain. Entre-temps, les civils ont réussi à confisquer du matériel vidéo. Samedi 15. On n’en fini plus ! Encore des arrestations administratives le matin, juste avant la manif anarchiste. Peut-être à la différence des autres jours, nos camarades seront libérés le soir sans être expulsés. Normal … ils ne représentent plus aucun danger pour l’Etat, le sommet est terminé. Que dire de la manif anarchiste et de la street party, sans trop se répéter. Les mêmes stratégies sont employées à quelques exceptions près. Toute la contestation a été soigneusement contenue, maintenue et étouffée en périphérie du centre ville. Pendant ce temps, tout près de nous, à quelques pas le décor est tout autre. Les vitrines de la rue Neuve, la rue la plus commerçante de Bruxelles, regorge de victuailles et de produits de consommation. Pas de grille anti-émeute mais une population droguée et manipulée, qui s’affaire croyant trouver son bonheur dans la société de consommation.

Tentative d’intimidation et attaque politique contre le travail des legal team :

Les legal team, par leur présence et leur soutien juridique ont réalisé un très bon boulot. Elles ont pris des risques physiques pour être témoins des violences policières, parfois en se faisant elles-mêmes malmenées (par exemple, l’inculpation d’un avocat qui tentait de venir en aide à des personnes ou encore, deux étudiants, membres de la legal team se sont vus confisqués leur carte SIM et leur portable.). Le travail de sensibilisation sur les droits des manifestants a pour le moins porté ses fruits, cela a permis aux flics de se souvenir qu’ils ne vivent pas dans un Etat policier. C’est toujours ça de gagner. De la bouche d’un flic, une legal team s’entend dire : "vous avez dit n’importe quoi sur nous aux manifestants, vous avez gêné notre travail."

Gil

Apportez vos témoignages aux legal teams : de France 0032 473 73 12 77, 0032 495 99 94 73, 0032 473 54 53 15, e-mail : legalteams.belgium@hotmail.com

Succès des mobilisations à Bruxelles
Jeudi 13 décembre, plus de 80.000 manifestants à l’appel de la CES (confédération européenne des syndicats)
Vendredi 14 décembre, près de 30.000 personnes à l’appel du D14 (regroupement de toutes les organisations anti-globalisation). Au sein de cette manifestation le bloc libertaire - avec d’un côté les syndicats anarcho-libertaires européens SAC, CNT, CGT espagnole, FAU allemande...et de l’autre les mouvements FA, Alternative libertaire, collectifs libertaires, collectifs auto-organisés représentait plus de 3.000 personnes, avec un gros cortège No Pasaran. A noter que l’entente ne s’est pas faite sans éclats avec certains militants syndicalistes-révolutionnaires
Samedi 15, début d’après-midi, manifestation anarchiste sans la CNT avec près de 3.000 personnes, mais qui pêchait par un manque de structuration collective et d’expression politique. La CNT ayant choisi de défiler avec la "gauche de la gauche". Puis gros succès de la Street Party qui a pu reprendre une partie de la ville en imposant un rapport de forces avec les forces de répression.

Jeudi 13 décembre, après une marche nocturne deux cent personnes se sont retrouvées, aux abords du centre de rétention 127bis, situé juste aux abords des pistes de l’aéroport. Après quelques alternances bruit/dialogue, nous nous déplaçons pour nous adresser aux sans-papiers qui se trouvent du côté de la route. Peu après, quelques militants se mettent à passer au travers d’un petit grillage, puis se mettent à s’attaquer ouvertement à la première enceinte, avec un grand morceau de ferraille. La réaction policière ne s’est pas faite attendre : du chemin où nous nous trouvions précédement, surgissent une colonne de véhicules, dont une auto-pompe !!! (Je suis toujours en train de me demander si, étant donnée la température ambiante, nous aurions reçu de l’eau, de la neige, ou des grêlons...). Inutile de dire que nous n’attendons pas que les policiers soient tous sortis de leurs véhicules pour décider de quitter les lieux...

J.Belin-Infozone


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