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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°21 - Juin, juillet, août 2003 > 31 juin - No border, no nation, no deportation

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31 juin - No border, no nation, no deportation


La rue est à nous, même dans le quartier institutionnel de Genève. C’est donc dans un environnement assez inhabituel pour la plupart des 5000 participant-es que, vendredi, s’est déroulée une manifestation dans la lignée de celles du camp no border. L’objectif était de "dénoncer le nombre croissant d’instruments transnationaux d’exploitation, de contrôle et d’exclusion". Et puis comme, l’OMC était sur la route, autant en profiter pour réaffirmer notre engagement anticapitaliste.


Vendredi, ce n’est pas à une manifestation à laquelle les militant-es ont participé, mais à plusieurs. Faut dire que les activistes genèvien-nes n’ont que l’embarras du choix quand il s’agit de trouver une cible pour leurs défilés. Ainsi côte à côte dans le quartier institutionnel, on trouve, l’OMC, les Nations Unies, des ambassades, des banques (etc.) et même un immense centre météorologique, des fois que le temps se mettrait du côté du capital.

Ce vendredi donc, trois cibles étaient privilégiées : L’OMC, L’IOM (une institution gouvernementale qui se proclame leader du "management migratoire global", en clair un paravent pour expulser ou recruter à bas prix plus facilement des immigré-es) et enfin l’OMPI, l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (à quand un copyright sur la connerie ?). Tout ça pour rejeter l’exploitation capitaliste ou encore les expulsions racistes.

Le départ du VAAAG pour se rendre à Genève était donc fixé à 8h. Evidemment, l’addition de tous les quart d’heures libertaires aidant, -et ce malgré un footing qui a certainement du rappeler à de nombreux/ses militant-es que fumer des cigarettes ou autres substances illicites n’est hélas pas forcément compatible avec la pratique d’un sport- l’arrivée à la gare pour les deux cents partcipant-es qui s’étaient levé-es aux aurores fut trop tardive (d’environ deux minutes, le temps de voir le train partir sous nos yeux). C’était sans compter sur la solidarité des syndicalistes de la gare d’Annemasse qui, à peine un quart d’heure plus tard, nous avaient affrété un train gratuit.

400 au départ, 5 000 à l’arrivée


On ne change pas une action qui gagne, à Genève ce sont deux tramways gratuits qui ont été réquisitionnés. Effectivement, deux tramways gratuits, même pleins, ça fait pas beaucoup de monde. En tout cas, quand le cortège a démarré, en fin de matinée, on avait du mal à croire que ce défilé de quatre cents personnes faisait parti de toute une série d’actions pour dénoncer ce sommet du G8. La manifestation, fut plutôt plonplon, comme le soleil d’ailleurs. Nous étions environ quatre cents au départ, cinq mille à l’arrivée.

Premier arrêt devant l’OMC. Quelques personnes entreprennent de rentrer à l’intérieur. A force de la secouer, la grille qui sépare le bâtiment et la route empruntée par les manifestant-es, se casse. Quelques dizaines de personnes se précipitent à l’intérieur de la cour. Plus que 50 mètres avant l’entrée du palais de l’OMC. 49, 48. Le symbole du capitalisme est à portée de bâton. 47, 46. On en restera là. La trentaine de CRS visibles freine les ardeurs de la cinquantaine de motivé-es. Reste à savoir si la situation aurait été différente, s’il y avait eu en face de la police suisse, des centaines de militant-es vraiment excité-es. Car il faut dire que la plupart des cagoulés, n’était souvent que des jeunes désireux de refaire, sans trop prendre de risques, ce qu’ils avaient vu à Gênes… depuis leur télé. "On peut casser une voiture, disait Bourdieu, mais en donnant une signification". La plupart de ces militant-es ont plus fourni des images pour les différents journaux télévisés (via les cameramen, véritables drogués aux vitrines cassées, faudrait un jour penser à les emmener en cure de désintoxication) plutôt que de réelles significations à leurs actions.

Deuxième arrêt devant l’IOM, puis un troisième devant l’OMPI avant un retour tranquille. Enfin, il faut avouer qu’il fut difficile de réprimer un sourire au moment ou les vitres du "centre international du commerce" (encore une autre institution présente à Genève) ont volé en éclat. Bilan du défilé. Eh bien, on a manifesté dans le quartier institutionnel de Genève sous les ordres d’un des camarades d’heildelberg qui s’est vite pris au jeu du chef et qui au final a agacé pas mal de monde. On a vu Genève et ses magasins barricadés derrière d’énormes planches de bois, l’OMC et les autres institutions. Et finalement, même si les manifestations de ce type sont importantes pour montrer que le pouvoir doit être dans la rue, le VAAAG, à mon avis disons, était vraiment plus intéressant.

Dude


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