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AccueilJournalNuméros parus en 2003N°16 - Janvier 2003 > Mobilisations pour les libertés

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Mobilisations pour les libertés


Après les rassemblements du 26 octobre contre les lois sécuritaires organisées en autre par les « ravers » à Lyon, Marseille, Paris, une nouvelle journée de mobilisation a eu lieu le 15 décembre. Cette dernière n’a pas eu tout le succès escompté, mais démontre qu’il n’est pas question de baisser les bras devant les lois Sarkozy et les projets en gestation du Ministre de la Justice, Perben.


Alors que les « bavures » se multiplient et que la politique « média-com’ » du Ministre de l’Intérieur a l’air de satisfaire tous les médias (de France Inter(ieur) à Libération) et que les socialistes, à l’instar de Chevénement trouve peu à redire des dispositions liberticides et anti-pauvres, il nous faut sur ce terrain comme dans bien d’autres être capables de continuer à nous associer avec les forces vives et ayant l’esprit clair vis-à-vis de la gauche plurielle gestionnaire pour résister à la mise en place d’un régime autoritaire.

RASSEMBLEMENT A NIMES



L’initiative d’un rassemblement devant la mairie de Nîmes à l’occasion du conseil municipal pour protester contre la politique sécuritaire et anti-sociale de la ville, pour l’abrogation de la L.S.Q. et du retrait de la L.S.I., a été lancé par le SCALP- No Pasaran et soutenu par la F.A. et la C.N.T. Ce rassemblement a réuni plus d’une cinquantaine de personnes durant environ 2 heures. Comme nous étions sur la place de la mairie nous avons crié quelques slogans et chansons afin de perturber (un tout petit peu !) la séance du conseil municipal et déployer une banderole "Le tout sécuritaire ne nous fera pas taire". Il faut dire que la présence policière bloquait l’accès à la mairie, nous empêchant ainsi de rentrer (même si ce n’était pas notre but).

Avec ce rassemblement, nous voulions dénoncer le climat politique actuel qui permet aux municipalités (de droite comme de gauche) de multiplier les dispositifs, les politiques et les arrêtés sécuritaires. Ainsi à Nîmes, après l’arrêté anti-mendicité de décembre 2001, la municipalité met en place une extansion de la vidéo-surveillance : les 46 premières caméras seront installées entre mars et juin 2003 (1). Et comme le maire (J.P. Fournier -UMP) et son adjoint chargé de la sécurité (R. Tiberino -UMP) veulent montrer leur côté social et humaniste qui les caractérisent, le centre de vidéo-surveillance sera géré, en partie, par des personnes handicapées ! De plus, on assiste a une augmentation massive du budget sécuritaire et des effectifs de policiers municipaux : 74 en 2000, 102 en octobre 2002 pour arriver à terme à 134 policiers municipaux en 2003. Ainsi avec cette augmentation et celle des policiers nationaux, il y a aujourdh’hui à Nîmes un policier pour 1500 habitants, tout en sachant que l’objectif de la municipalité est d’arriver à un policier pour 1000 nîmois-es.
A cela s’ajoute un projet de couvre-feu pour les jeunes, une suspicion de la municipalité à l’égard des mariages mixtes (2), une stratégie d’urbanisme anti-SDF (suppression des bancs publics, projet de fermeture des espaces abrités des Halles de La Coupole au centre ville où se réfugient les SDF,...), la demande de J.P. Fournier à Sarkosy d’une présence permanente d’une quarantaine de CRS, la demande d’accueil d’un Centre Educatif Fermé qui n’est rien d’autre qu’une prison pour enfants,...

De plus le choix de cette politique, par ailleurs très coûteuse et dont l’efficacité n’est pas démontrée (3), s’accompagne d’une baisse drastique des budgets culturels (à l’exception de la tauromachie, jeu de torture considéré comme culturelle !) et sociaux : du désengagement de la mairie auprès de dizaines de personnes employées en C.E.S., du retrait de subventions aux Maisons de Quartiers (soutien scolaires, loisirs périscolaires, aides aux personnes en difficulté,...), à l’absence totale de lieux de culture populaire.

Gérald -Scalp Nïmes-

(1) Le delire sécuritaire n’est pas réservé aux grandes villes. Ainsi à Bellegarde, ville tranquille de 5600 habitant-es à côté de N"mes, la mairie a demandé l’installation de 20 caméras de vidéo-surveillance. Et l’une de ces caméras est reservée pour le cimetière, afin de lutter contre le vol de fleurs dans cet endroit ! De la clinique au cimetière : Big Brother is watching you !

(2) Si l’on croit les déclarations de R. Tiberino "sur cent mariages que j’ai fait l’an passé, j’en ai suspecté vingt d’être des mariages blancs". Et d’ajouter, qu’il est fatigué "de voir des gamins de 25 ans avec des femmes de 60 et de nationalité française" (La semaine de Nîmes -14/11/02). Sans commentaire !

(3) Alors que certains veulent nous faire croire que le tout sécuriatire fait reculer l’insécurité et que les "anti-sécuritaires" font le jeu du F.N., l’exemple de Beaucaire (Gard) est assez révélateur. Ainsi J.M. André, maire de cette ville et bien connu pour ses positions anti-immigrées et de droite extrême, a été surpris d’apprendre que c’est dans sa ville que le taux de délinquance a le plus augmenté dans le département. Et ceci "malgré" tout une série de dispositifs sécuritaires, liberticides et racistes : augmentation des flics, vidéosurveillance, arrêté anti-mendicité, milice illégale pour interdire aux jeunes d’être dans la rue le soir, réduction massive des autorisations d’accueil des étrangers,.. Une politique séduisante pour l’electorat raciste et réactionnaire, ce qui n’empêche pas au F.N. de faire dans cette ville les résultats électoraux les plus importants du Gard (municipales, présidentielles et législatives).

Avignon : un peu plus d’une vingtaine de personnes se sont rassemblées à Avignon dimanche 15/12 à l’appel du Scalp 84, pour protester contre le projet de Loi Sarkozy et pour l’abolition de la Loi sur la Sécurité Quotidienne. Très vite l’initiative a été prise de faire une petite manifestation dans le centre ville et d’effectuer plusieurs blocages de la circulation à différents carrefour. Toutefois ce type d’action n’a pas pu se faire très longtemps : très vite les policiers sont intervenus pour chasser les manifestant-es. Malgré cette forte présence policière, plusieurs passant-es ont soutenus nos actions et nos revendications, ce qui a permis d’entamer une série de discussions sur les thèmes du sécuritaire, et plus particulièrement sur le sentiment d’insécurité. De prochaines initiatives seront mises en place sur Avignon et dans le Vaucluse, notamment avec d’autres groupes libertaires, pour continuer à lutter contre toutes les mesures sécuritaires et liberticides.

Montpellier, 200 personnes ont manifesté le vendredi 14 décembre pour demander le retrait du projet Sarkozy et l’abrogation de la Loi Sécurité Quotidienne, " le sécuritaire ne nous fera pas taire ! ; Sarkozy partout, justice nulle part" et même " mort aux cons.. mort.. aux condés ! vive les enfants de Cayenne à bas ceux de la sureté " était scandés par les manifestants.

Une partie est restée sur place après la manifestation, tchatcher autour d’une soupe organisée par le " carnaval des affamés " .

Deux cents personnes c’est pas mal pour Montpellier mais très peu pour s’opposer au tout sécuritaire, très peu quand on pense aux nombreuses orgas présentes dans le collectif.

Vincent (A-infos)

Lille : une manifestation dimanche 15/12 en lien avec ce qui se passe à Calais et ailleurs a rassemblé plusieurs centaines de personnes à l’appel de APU Moulins - Chiche - CSP59 - CNT - Comité de Défense des Droits des Sans Papiers 59 - FA - JCR 59 - LCR 59 - Melt assoc - MRAP CL Lille - Ras l’front 59 - SUD Education 59-62...

avec pour principaux mots d’ordre :

- Dissolution de la brigade anti-criminalité : trop de violence, trop de " bavures ". ça suffit !

- Abrogation de la LSQ : elle criminalise les plus pauvres et les jeunes (peine de prison pour les fraudes répétées dans les transports, pénalisation des rassemblements dans les halls d’immeubles, des rave parties) ; elle viole la vie privée de chacune et chacun (informatique, fouille, perquisition)...

- Abrogation de la double peine

- Abrogation des arrêtés anti-mendicité et des CLS

- Abrogation de la loi Perben qui abaisse la majorité pénale, recréé les centres fermés et créé de pseudo juges de proximité

- Régularisation de tous les sans papiers

...

Paris 15 déc. L’insécurité, les zones de non-droits, c’sont la police et les commissariats !

Le 15 décembre, à Paris, a marqué une étape dans la mobilisation contre le projet de loi de sécurité intérieur. A l’appel du Réseau Liberté, de Résistons Ensemble (No Pasaran s’inscrit dans les deux démarches), de France prostitution et d’autres organisations - et malgré la pluie - se sont retrouvés entre 1000 et 1500 personnes. Si nous comptions sur une mobilisation plus importante, on ne peut malgré tout que se réjouir de la forte présence libertaire. Nous sommes partis de la gare du Nord et avons rejoint la Bastille, puisque la préfecture souhaitait nous contenir dans les quartiers est. Les dépôts de parcours aboutissant aux alentours du ministère de l’intérieur ou près des grands magasins avaient systématiquement été refusés. La présence au début du parcours d’un hôtel de la chaîne Accord a permis de dénoncer le rôle de cette chaîne dans l’exploitation et l’expulsion des immigrés. Si, en tenant compte de la faible mobilisation dans l’ensemble, on ne peut parler de réussite, on peut noter que l’effort de mobilisation du réseau No Pasaran a été bien suivi. Il faudra bien plus de motivation et encore beaucoup de mobilisation pour démonter le discours sécuritaire. La politique mené en ce moment par le gouvernement Raffarin et par Sarkozy en particulier, nous promet encore de nombreuse manifestation contre cette déclaration de guerre faite aux exclus de ce pays et contre l’organisation d’un contrôle social de plus en plus omniprésent. N’oublions pas que cette politique sécuritaire est une arme de classe que manie avec dextérité le pouvoir droitier du moment, dans la continuité de la Loi de sécurité Quotidienne de la défunte gauche plurielle.

Abrogation de toute les lois visant à criminaliser des pans entier de la société. « Cessons de subir l’instauration de ce régime guidé par la peur Construisons nos alternatives, basées sur la solidarité, l’égalité sociale et l’anti-autoritarisme. »

SECURITE - Comme si le projet de loi ne leur suffisait pas certains députés de droite veulent encore le durcir... Une trentaine d’amendements, dont certains vident de sa substance la loi Guigou du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence, seront présentés demain en commission des lois. Christian Estrosi veut frapper fort. Le député UMP des Alpes-Maritimes, rapporteur à l’Assemblée du projet de loi sur la sécurité intérieure de Nicolas Sakozy, que la commission des lois examinera demain, va présenter une trentaine d’amendements, dont certains vident de sa substance la loi Guigou du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence.

Déjà, le Sénat, qui a adopté le texte en première lecture le 19 novembre, avait ferraillé pendant 27 heures sur ce projet emblématique du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, en durcissant son contenu, notamment en ce qui concerne les gens du voyage ou la mendicité en bande organisée.

AVEC OU SANS TICKET, NOUS SOMMES TOUS DES USAGERS

La Sncf a entamé une campagne virulente contre la fraude. Elle repose sur un seul et unique argument : la fraude coûte chère, 200 millions d’euros. La campagne publicitaire - dont on ne connaît pas le coût - pose les fraudeurs comme responsables d’un moindre confort (absence de bancs, d’escalators, etc.) Pour la Sncf, il paraît évident que nous préférons plus d’escalator plutôt que de permettre à des personnes de voyager sans titre de transport ?
En martelant la somme de 200 millions d’euros, la Sncf joue sur des chiffres démesurés pour chacun d’entre nous. Une somme qui représente moins de 1% de son budget. Elle nous fait passer pour un coût la fraude, alors qu’il s’agit d’un manque à gagner.
Depuis quelques mois, des personnes vont en prison pour ne pas avoir payé leur titre de transport. Ces personnes paieront-elles désormais les transports ? Eu égard à leurs ressources financières, il semble plus que probable qu’elles arrêtent de payer les transports en commun. Pourquoi la Sncf ne présente t-elle pas le débat d’une autre manière : êtes-vous d’accord pour 200 millions d’euros que la Sncf permette aux plus pauvres d’entre nous de voyager ? La première mission d’un service public n’est-il pas de permettre à toutes et tous d’y avoir accès ? En outre, il est surprenant de voir que la Sncf fasse subitement appel à l’opinion des usagers, en présentant une alternative fraude contre confort. Lorsque la Sncf supprime des lignes ou des arrêts, augmente les tarifs s’enquiert-elle de l’avis des usagers ? Cette campagne n’est donc pas là pour nous interpeller, mais entre dans un processus réel de privatisation de la Sncf, de marchandisation des transports en commun. Il n’y a plus d’usagers, il y a des clients-rois et des fraudeurs. La SNCF entend dresser les premiers (dont le confort est spolié) contre les autres. Refusons cette catégorisation des voyageurs (les bons et les mauvais). Solidarité entre fraudeurs et non-fraudeurs !

Réseau pour l’Abolition des Transports Payants

145, rue Amelot - 75011 Paris

http://ratp.samizdat.net - gratuit@samizdat.net


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