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Résistance face à la violence économique, sociale, politique et policière

Pour l’organisation d’un forum "Anti-Villepinte"



En octobre 1997, lors du "colloque de Villepinte", Lionel Jospin, accompagné de plusieurs ministres, annonçait sa ferme intention de "lutter contre l’insécurité et la délinquance". Ce faisant, le Premier ministre officialisait le ralliement définitif de la gauche gouvernementale à un discours sécuritaire jusque-là plus assumé par la droite.

Depuis, cette orientation sécuritaire n’a cessé d’être réaffirmée. Des élections municipales à la campagne présidentielle qui s’amorce, en passant par "le contexte de l’après 11 septembre", tout est bon pour justifier la surenchère : CLS, plan "Vigipirate renforcé", inculpation des parents... Ce discours sécuritaire a également pour effet d’occulter, voire d’excuser toute une série de violences, en particulier les violences policières, qui ne datent pas d’hier mais qui semblent se multiplier ces dernières semaines.

image 315 x 228À la suite de l’acquittement du policier Hiblot, responsable de la mort de Youssef Khaïf à Mantes-la-Jolie en juin 1991, un réseau s’est rassemblé autour d’une pétition de protestation. C’est ainsi qu’est née l’idée d’organiser une journée en banlieue parisienne, une rencontre qui permette à toutes les personnes déjà mobilisées de témoigner, de se rencontrer, et surtout d’échanger des expériences (formes d’action, échecs, réussites), afin d’ouvrer à l’émergence d’un contre-pouvoir de plus grande ampleur.

Cette initiative n’aurait pas pour seul but de réfuter, une fois de plus, l’argumentaire sécuritaire : nous sommes tous convaincus de la violence concrète qu’il alimente et des reniements qu’il tente de masquer. Nous sommes tous convaincus aussi qu’une posture uniquement défensive rencontre très vite ses limites, ne serait-ce que parce que nous ne disposerons jamais des moyens médiatiques dont disposent les promoteurs de la surenchère sécuritaire.

Nous estimons au contraire que seule une posture affirmative et offensive a le pouvoir de mettre en crise le discours et les pratiques sécuritaires.

Il ne s’agit donc plus de réfuter, mais d’accuser et de rendre visibles les vrais problèmes :
- la véritable violence, celle qui est faite aux "jeunes" des quartiers populaires, et plus particulièrement à ceux qui sont "issus de l’immigration" ;
- la véritable insécurité, celle que vivent, au quotidien, tous les précaires de ce pays.

Il s’agirait aussi de donner une visibilité aux acteurs des banlieues, qui sont l’objet de nombreux discours, mais auxquels la parole est systématiquement refusée. Le mouvement des sans-papiers, après bien d’autres exemples, l’a amplement démontré : rien n’est plus efficace, pour neutraliser les discours de stigmatisation, que la prise de parole intempestive de ceux qui sont stigmatisés. C’est pourquoi il nous paraît important de redistribuer les rôles en proposant aux militants des banlieues, habituellement absents ou relégués à la place du "témoin", d’assumer le rôle d’orateur, d’analyste et de force de proposition.

Nous souhaitons préparer cette initiative avec tous ceux et toutes celles qui sont déjà mobilisé(e)s sur ces questions.

Pour le réseau " Fabrique de la haine " : L. Bonelli, Jànos Borovi, F. Goldbronn, O. Henry, P. Tevanian, S.Tissot, F. Weissman


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