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AccueilJournalNuméros parus en 2004N°34 - Novembre 2004 > Quelles pratiques alternatives ?

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Quelles pratiques alternatives ?



Interview d’Alain, membre de la coopérative participative nantaise, agriculteur/paysan par intermittence,
travailleur social et acteur dans différentes luttes sur Nantes (sans papier, travail social).
1) Depuis quelques années le concept de décroissance est en débat. En tant que producteur et consommateur développant des démarches sociales et économiques alternatives au libéralisme et au capitalisme, que désigne pour toi cette notion ? Comment définirais-tu les différents modes de production agricole ? Y-en t’il qui se rapproche du concept de décroissance ?
Alain. : C’est avec prudence que je me permettrais d’avancer un éclairage sur cette notion de décroissance , n’étant pas économiste moi-même.
En revanche il me semble plus commode pour mettre en exergue les différents enjeux d’une telle proposition en faisant un parallèle avec celui de croissance.
En effet depuis de trop nombreuses années il n’est pas un journal ou un média quelconque qui ne nous envahit pas avec la sacro-sainte croissance . Le discours est toujours le même, discours au service de la classe dominante, mais qui a malheureusement pénétré comme une évidence beaucoup d’entre-nous.
Pour ses prédicateurs, la croissance est synonyme d’amélioration de la condition humaine. Elle est pour ces derniers, le développement, le progrès social, la liberté individuelle d’entreprendre mais aussi de posséder. Bref c’est l’épanouissement de l’espèce toute entière,enfin c’est ce qu’on voudrait nous faire croire !
Cependant la réalité est tout autre, il n’est plus à démontrer la triste vérité qui entoure la croissance et ses effets pervers. Un pays comme la France avec une croissance relativement forte, a vue celle-ci s’accompagner (et là aussi en nombre croissant ! chiffre 2004, 12,4% de pauvres dans notre beau pays.) de son incommensurable lot de surnuméraires, de ceux dont on n’a pas besoin pour faire tourner la machine créatrice de plus value. Qu’ils soient exclus par choix, ou parce qu’ils sont victimes de leur incapacité à s’adapter aux modes de production actuels, ils n’en sont pas moins obligés de supporter la précarité et son
lot de souffrance ; question morale vite balayée par la classe dominante !
Le démagogique CANDESOUS (ancien président du FMI, et l’actuel co-organisateurs des semaines sociales européennes ) affirme haut et fort l’idéologie libérale suivante : On ne peut gaspiller l’argent de l’économie mondiale à venir en aide aux pauvres, ce serait contre-productif. Il est important que la classe dominante maintienne son niveau de richesse et fasse des investissements dans ce qui peut favoriser la croissance. Ce qui se résume par : Plus les riches s’enrichissent, plus les miettes pour les pauvres seront grosses.
Même si pour nos dirigeants les pauvres sont une menace pour la cohésion sociale, ils restent néanmoins bien pratique.
En effet, en stigmatisant les désaffiliés* de l’activité économique, ils servent à la fois de mauvais exemples pour les bonnes consciences (la classe moyenne peut ainsi s’accrocher aux branches) et de Bouc émissaire (justification d’une politique sécuritaire), bien utile tout cela
Face à ce désastre, il était logique que des individus se dressent contre l’idée de croissance et de développer en réponse le concept de décroissance .
Mais quelles sont donc les conditions d’application d’une telle idée ? Pour tenter une réponse, il me semble intéressant de dégager ce qui conditionne la croissance. Admettons schématiquement que la croissance repose sur trois socles : le capital humain, le capital financier et le capital structurel.
Le capital humain serait notre capacité à produire, et à consommer. En d’autres termes, plus nous produisons, plus nous consommons, plus la croissance augmente.
Le capital financier serait, de manière simpliste, la masse d’argent accumulée (trésorerie), plus sa capacité à en produire (spéculation). Une croissance forte dépend du rapport entre ces deux éléments.
Quant au capital structurel, c’est l’appareil de production
proprement dit. Pour qu’il y ait condition nécessaire à la croissance, l’appareil de production doit-être performant. Il faut donc l’apport du développement de la science au service de la technologie.
Une remarque s’impose, ces trois zones d’influence de la croissance ne sont pas à dissocier, car elles inter-agissent entre elles, de manière évidente le dénominateur commun étant l’être humain, lui-même. Et c’est bien lui encore qui agit sur l’ensemble.
Cependant ce découpage nous permet de mieux saisir les enjeux qui conditionneraient une décroissance . La décroissance serait donc une démarche volontairement inverse de la croissance. Qui se traduirait, par, d’une part le ralentissement effectif de la consommation (voir dans l’absolu sont arrêt), par voie de conséquence une nette diminution de la production.
D’autre part en ce qui concerne la masse financière, c’est l’arrêt de la spéculation et le maintien d’une trésorerie juste nécessaire à la liquidation des affaires courantes.
Enfin du point de vue du capital structurel, c’est la limitation au maximum des infrastructures servant à la production.
Prenons par exemple le cas d’un agriculteur, ce dernier ne consommera que ce qui lui est nécessaire, supprimera tous les artifices et besoins créés par notre actuelle société de consommation. Reste encore à définir ce qu’est le superflu ?
Quant à sa production elle devra être sur une surface réduite (pour limiter au maximum la mécanisation, la surproduction) et être en quantité juste nécessaire à l’alimentation de ceux qui en bénéficient.
Dit comme cela, nous avons deux niveaux d’action possible pour construire la décroissance . Un niveau individuel d’action se traduirait par un acte volontaire de non-consommation, donc d’une prise de conscience de chacun d’entre-nous de devoir se contenter du minimum, d’avoir une vie confinant à une sorte d’ascétisme. Cela repose donc sur le comportement et l’attitude de chaque citoyen-ne de cette planète face à l’acte de consommer.
Deux manières d’agir, soit on organise tout un travail de conscientisation auprès du peuple, soit on lui impose ce nouveau mode d’être. En ce qui concerne ce dernier point, on voit toutes les difficultés d’une telle entreprise, nous
ville.tif
savons toutes et tous combien il est difficile et long de conscientiser les foules sans forcément de résultats probants. D’autre part combien il serait néfaste d’avoir un système totalitaire qui nous obligerait à un comportement donné même s’il peut paraître légitime pour certains.
Enfin nous avons un niveau d’action sur le plan collectif, c’est à dire qu’il ne s’agit plus d’exercer un rapport de force interindividuel, mais de groupe d’individus face aux institutions porteuses du libéralisme. C’est le rapport de force que s’efforce d’appliquer les différents organes de la société civile face aux Etats et multinationales, autant sur le plan national qu’international comme le FMI. Ce dernier niveau d’action tente lui à modifier plutôt le rapport de production, que le mode de consommation lui-même.
Pour en revenir aux différents modes de production agricole, nous voyons bien que dans un tel schéma de conditionnement du libéralisme, il n’y pas d’agricultrices-eurs- ayant fait le choix de la décroissance . De sa production dépend sa survie. Quelque soit les choix de pro
duction, de définition du type de mise en valeur des terres, il n’y a pas un-e seul-e productrice-eur- qui ne souhaite tirer une plus-value pour faire bouillir la marmite, en somme consommer !
Bien sûr cette affirmation est à moduler. En effet, il n’y a pas commune mesure entre un paysan qui fait le choix de l’intensif, de celui qui choisit l’extensif. Autrement dit l’agriculteur de la Beauce sur ses centaines d’hectares de céréales est très loin des préoccupations de celui qui se contente d’une production visant la vente directe.
L’un viendra nourrir directement le lobbing de l’agroalimentaire, tandis que l’autre cherchera à développer une démarche sociale et environnementale.
Même si les deux cherchent à faire du profit, le premier a pour unique but d’enrichir son capital, mettant la chose sociale en arrière plan. Le deuxième lui va mettre en avant les fonctions sociale et environnementale de son travail. Ainsi il visera sans doute à enrichir son capital relationnel, accordera de l’importance aux liens (intéressés certes !)qu’il entretiendra avec
une clientèle locale, c’est à dire proche de son lieu de production. Il voudra valoriser, mais aussi préserver son environnement. On pourrait parler ici d’une démarche de développement durable. Si celle-ci n’est plus une simple concurrence entre collègues, mais de développer une production complémentaire, afin que chacun s’y retrouve (consommatrices-eurs- comme productrices-eurs- ).
Si l’on songe à l’agriculture biologique, il est clair qu’elle est plus proche de ce derniers choix de production. Cependant le tableau de ce qui a conditionné le label AB n’est pas si rose. En effet on peut-être productrices-eurs- en biologique et faire de la monoculture de légumes standardisés en intensif, et répondre ainsi aux exigences de la grande distribution. Et de n’y voir là qu’une occasion de plus de faire du profit, car un marché s’y développe. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la publicité qui est faite au label AB par les grandes marques de la grande distribution que je ne m’abaisserai pas à nommer ici.
Même si les productrices-eurs-
bio sont logiquement plus sensibilisés que les autres à la question environnementale et sociale, il n’en reste pas moins que des non-bio soient sensibles aux mêmes questions. Certains d’entre eux essayent d’assumer un mode de production qui ne soit pas la sempiternelle course à la croissance .
Sans parler encore de décroissance , il est clair qu’une démarche alternative repose avant tout sur la prise de conscience de tel ou tel individu, plutôt que sur tel ou tel label qui ne garantit en rien une réflexion sur le modèle capitaliste/libérale.

2) Tant sur les questions des rapports Nord/Sud que sur le retour à une agriculture paysanne, est-ce que la notion de décroissance est approprié pour déconstruire les schémas de pensées de progrès et de développement ?
Si les populations des pays du Sud ont à souffrir de la croissance, c’est parce que celle-ci leur est inaccessible et qu’ils n’en subissent que les effets pervers.
Les pauvres des pays du Sud sont néces
Dans le mougeonout est bon.jpg
saires à cette croissance , car ils fournissent une main d’uvre peu coûteuse, docile et malléable.
Quant au progrès et au développement, s’ils en sont exclus ce n’est sûrement pas parce qu’ils y sont opposés. Les paysans des pays des Sud ne seraient pas hostiles à un certain progrès si, par exemple, celui-ci leurs permettait d’obtenir une eau potable et des moyens sanitaires pour lutter contre les épidémies dont ils sont victimes.
Cette notion de décroissance telle qu’elle est née chez nous, ne peut s’appliquer aux réalités contextuelles des populations des Sud, qui ne peuvent consommer du fait d’un pouvoir d’achat trop faible. L’enjeu me semble-t-il, se situe plus autour d’une redistribution des richesses, que sur une véritable décroissance qui aurait sans doute pour effet de les plonger un peu plus dans la misère.
Le problème ne se joue pas temps dans le retour à une agriculture paysanne que dans la garantie pour les productrices-eurs- d’avoir la maîtrise de leur choix et moyens de production. Il faut pouvoir organiser les conditions sociales d’existence des paysan-e-s des Sud, comme celles et ceux des Nord.
A titre d’exemple, tant que ces derniers n’auront pas la liberté de produire leur propre semence, d’avoir librement accès à l’eau, ils resteront à la merci des gros monopoles industrio-financiers, du FMI, futures proies d’une quelconque AGCS (Accord général sur le commerce et les services) avide d’argent.
Tant que la majeure partie des productions des Sud seront conditionnées par les choix du marché mondial, les paysan-e-s resteront asservi-e-s et pour beaucoup d’entre eux la misère sera leur seul horizon. A titre d’argument rappelons que plus de 90% de la population des Sud tire ses moyens d’existence de l’agriculture.

3) Peut-on concevoir une remise en cause du modèle productiviste sans celle de notre mode de consommation, qui implique une transformation des méthodes de distribution et de l’habitat segmenté (entre pôles de travail, de consommation et d’habitation) ?
Comme je l’ai déjà exprimé si nous voulons changé le modèle productiviste, alors nous devons agir sur notre mode de consommation pour modifier les rapports de production.
Cela implique forcément des
modifications sur notre environnement. La question des grands centres urbains qui concentrent une grande part de la population, déterminent forcément les conditions de ravitaillement alimentaire pour suffire à la subsistance de ses habitants. Les productions agricoles se trouvent éloignées d’une bonne part de la population qu’elles nourrissent, obligeant un conditionnement pour du transport sur de longue distance, inventer des conservateurs, C’est en fait un projet de société, autrement dit une refonte de l’ensemble du corps social.
Malheureusement je crois que l’être humain par nature va vers la facilité, et dans une société où on nous apprend que vouloir c’est avoir, il ne va pas être facile d’organiser la résistance à la consommation.

4) Souvent les notions de décroissance sont réfléchis sous un mode de changement individuel, d’une simplicité volontaire ou encore Une conscience individuelle, une démarche collective (comme il est dit dans le dossier). N’est-ce pas faire abstraction de la nécessaire transformation sociale des rapports de production capitaliste pour créer les conditions d’une autre société ?
Pour ma part je pense que les deux démarches sont complémentaires, l’une du ressort de la stratégie individuelle et l’autre de la stratégie collective. Une prise de conscience et une mise en acte individuel est utile comme contre-exemple du modèle dominant et peut faire des émules. Cependant le risque aussi est de se trouver isolé ou marginalisé, comme étant un petit phénomène de société . C’est pourquoi il me semble nécessaire de modifier la nature-même des rapports de production, ce ne peut être l’affaire d’individus isolés, mais de minorités actives. Ces minorités actives n’ont de poids dans la transformation de la société que si elles ont un projet politique, au delà de la simple dénonciation d’un mauvais système.

5) S’il peut exister des ilôts où se vit la simplicité volontaire, face à la globalisation capitaliste forcée du monde, ne doit-on pas fédérer autour de nouvelles idées et pratiques sociales, les résistances ? Et s’agit-il de construire son monde en dehors du monde existant ou bien à la création d’espaces autonomes dans des domaines très divers de la vie sociale ?
Il est possible, a priori, d’observer deux principales attitudes face à la globalisation, d’une part la résignation et d’autre part la révolte.
Baisser la tête et continuer d’avancer à contrecur est le lot de beaucoup. Quant à l’attente ou l’espérance d’une révolution pour un monde meilleure, il y a encore du chemin à parcourir. A ce propos la révolution en géométrie spatiale, ce n’est jamais plus qu’un objet qui part d’un point donné pour en revenir à ce même point. Il n’est pas à souhaiter que cela s’applique pour la transformation de nos rapports de société.
Alors que faire me diriez-vous ? Sans doute trouver un entre-deux qui puissent nous permettre d’imposer nos valeurs tout en jouant avec les règles de notre société. Inventer dans l’espace de libre choix qui nous reste, serait une condition nécessaire pour mettre nos perspectives politiques en pratique.

6) L’acte de consommer est-il un acte anodin ou politique ?
Après tout ce qu’il a été dit je serais mal placé pour réduire à un fait anodin celui de consommer. Il est évidemment de porter politique, que l’on en soit conscient ou pas. Toutefois, si nous consommons par pur réflexe, il y a tout lieu de croire que nous servirons la grosse machine libérale à écraser l’émancipation de l’individu.. En revanche ce qui fait la véritable portée politique de l’acte de consommer, c’est de prendre conscience qu’il peut être un outil de lutte contre le système dominant. Un levier pour commencer à modifier notre propre rapport à la production.
Réfléchir et essayer de mettre en acte le fruit de ses réflexions, c’est aussi reprendre en main le cours de sa vie, et de ne plus être un simple maillon de la course libérale. De le dire est
facile, de l’appliquer cela demande quelques efforts, mais qui à terme devrait être générateur de lien social.

7) Dans le projet de la coopérative participative, il y a l’affirmation de renouer des liens directs entre producteur-trices et coopérateur-trices, de faire que l’échange redevienne un acte social et non plus simplement un acte marchand, d’inscrire cette initiative dans une démarche ancrée dans des réflexions et des pratiques anticapitalistes ? Comment êtes-vous accueilli par les producteurs ? Comprennent-ils votre démarche ?
Fort heureusement le monde agricole n’est pas un monde uniforme. Des agriculteurs conscientisés et politisés existent. Ils ne nous ont pas attendu pour vouloir eux aussi cesser cette course effrénée à la surproduction.
S’il y a une catégorie professionnelle qui a à souffrir de la difficile loi du marché mondiale, c’est bien l’agriculture. Les choix de filières intensives d’élevage pour répondre aux soit-disant besoins des consommateurs ont plongé bon nombre d’agricultrices-eurs- dans le surendettement et dans la faillite. Les remembrements de nos campagnes, l’intensification de la production au détriment de la main d’uvre, la pollution, et bien d’autres choses encore font que ce sont d’abord les paysan-ne-s qui en subissent les dommages. Il n’est donc pas étonnant que l’on soit compris de certains producteurs qui cherchent eux aussi à valoriser leur travail. Quant à la question politique, n’oublions pas que c’est une profession qui a connu de nombreuses luttes syndicales et progressistes.
Bien sûr, les paysan-ne-s ne font pas exceptions au reste de la population, la grosse majorité d’entre eux est conforme à l’humeur ambiante.
Il est à espérer que l’expérience soit suffisamment pertinente pour qu’elle donne envie à d’autres de s’y frotter. Il est clair qu’en bannissant les intermédiaires entre la productrice-eur et le consommatrice-eur, on instaure forcément d’autres rapports. Deux réalités se confrontent, s’interpénètrent pour enrichir l’une et l’autre de connaissances nouvelles. Consommer prend alors, un nouveau sens, ce n’est plus un acte uniquement dirigé vers soi et pour soi, mais vers d’autres et pour d’autres. Dans cet acte de consommation est mis en avant la volonté de changer les rapports sociaux en choisissant d’aller à la rencontre de producteurs respectant les valeurs que nous avons énoncées collectivement. Elles sont inscrites dans notre charte, ce qui est en somme notre projet politique.

8) l’autogestion et la participation sont affirmées comme des éléments incontournables. Y-a-t’il références à d’autres expériences historiques qui auraient évoluées vers une institutionnalisation ? Comment vivez-vous le concept de coopérative non déclarée ?
Les coopératives ne sont pas nées d’hier, les premières dont on connaît l’existence datent du XIII siècle. Elles ont connus un essor important au XIX siècle, face à la montée de l’industrialisation et des premières globalisations en Europe. Leurs formes ont évolué, mais leurs principes sont restés les même. C’est un regroupement de travailleurs associés, organisés en système démocratique dont la règle essentiel est : un homme (ou une femme !) égale une voix dans les prises de décision de la coopérative.


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