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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°7 - Mars 2002 > La violence des soldes

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La violence des soldes



Sur l’affiche pour les soldes des Galeries Lafayette, Laetitia Casta sourit en brandissant un petit cœur. Ce sourire ne peut effacer les signes de violence qu’elle porte : œil entouré d’une grosse tache bleu foncé, col de chemise arraché aux deux tiers, cheveux ébouriffés, vêtements froissés, poignet déboutonné, lacet dénoué.

Les autres photos de la série due à Jean-Paul Goude utilisent la beauté ou la nudité de Laetitia Casta en illustrant d’autres clichés sexistes. L’affiche pour les soldes joue sur le thème de la violence : on veut nous faire croire que des clientes se sont arraché des marchandises à coups de poing. De même, un autre grand magasin, C & A, a choisi une publicité avec deux femmes se battant pour un vêtement. Quel mépris pour leurs clientes dans cette image de mégères, dans cette mise en scène de violences entre femmes !

Dans le métro, dans la rue, des milliers d’affiches banalisent ainsi des images de femmes agressées. Ces campagnes, qui nous sont imposées dans le paysage urbain, sont en elles-mêmes une violence.

image 123 x 227La réalité : il y a en France au moins deux millions de femmes victimes d’un mari ou d’un compagnon violent ; combien de femmes aussi sont victimes de viols ou de violences commis par d’autres hommes ! Combien de filles brutalisées par des garçons à l’école ou dans la rue ! Pour toutes celles qui subissent des violences sexistes, pour toutes les personnes qui dénoncent celles-ci, un œil au beurre noir ou des vêtements déchirés ne sont pas un sujet de plaisanterie. Il est inadmissible de les utiliser comme argument commercial. L’humour ne peut pas servir de prétexte pour faire passer un message qui banalise la violence et qui renforce des clichés sexistes.

Le 24 avril 1999, une manifestation était organisée devant les Galeries Lafayette, à Paris, qui exhibaient dans trois vitrines des mannequins vivantes en sous-vêtements.

Le samedi 9 février 2002, le Collectif Contre le Publisexisme et La Meute ont organisé un rassemblement devant les Galeries Lafayette. Cette manifestation demandait l’arrêt de la campagne publicitaire sexiste de ce magasin. Plus de 200 personnes sont venues participer à ce rassemblement, scandant slogans et chansons pour dénoncer la banalisation des images de violences et les clichés sexistes de la campagne. Une banderole, accompagnée de fumigènes, a été déployée sur le bâtiment du magasin.

Cette initiative s’inscrit dans notre action contre les publicités sexistes, au même titre que nos interventions dans des centres d’art ou de commerce, contre la publicité Lavazza.

Ni à prendre ni à vendre, les femmes ne sont pas des objets. Publisexistes, gare à vous, on vous rendra les coups.

Collectif Contre le Publisexisme


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