Retour accueil

AccueilJournalNuméros parus en 2004N°35 - Décembre 2004 > Pourquoi on vous parlera pas de Bush ou de Kerry

Rechercher
>
thème
> pays
> ville

Les autres articles :


Pourquoi on vous parlera pas de Bush ou de Kerry




Ben, honnêtement, on voyait pas trop l’intérêt de passer du temps sur ces deux turlutos et leur élection à la con. Pour un petit rappel : quand Bush fait des bisous aux fondus extrêmement chrétiens, Kerry précise qu’il va à la messe au moins tous les dimanches. Bush est pour la peine de mort. Kerry aussi, si on lui pose la question. L’Irak ? C’est très vilain de la part de Bush - dit Kerry - et moi, je suis fier d’avoir fait le Vietnam. Mais j’ai été à la tête des Vétérans Pacifistes. Mon signe de reconnaissance, un petit salut militaire discret et de bon goût au début des meetings.
Alors : jeu... Il y en a un qui n’aime pas la pizza aux anchois, sauras-tu deviner lequel ? Les électeurs de Bush boivent de la bière, les électeurs de Kerry du pinard. La femme de Bush a fait de beaux enfants, la femme de Kerry est milliardaire. Bruce Springsteen soutient Kerry, TcheuK Noriss, Bush. Bush n’était pas bon étudiant, Kerry était un fayot. C’est un peu le vieux monde contre le nouveau monde. C’est un peu con les élections. M’enfin, faut arrêter de dire du mal parce que nous, en France, on... enfin... ils ont bien réélu Chirac à 82% des suffrages.
Voilà pourquoi on vous en parle pas.
Il y a quand même des endroits sur terre où la démocratie participative et directe existe. Tiens, dernièrement on était à la coordination de No Pasaran. Mais si, tu sais Gérard, celle où contrairement à Strasbourg y’avait du monde... Et pourtant on a mal mangé.
De retour de la coordination, avec encore des débats plein la tête, on se fait arrêter par la douane. Moment intense où le monsieur en bleu te demande de vider tes poches sur le capot de la Twingo (y a-t-il réellement un capot sur une Twingo ?) Tout ça avec les questions désopilantes, pour savoir par exemple si en mettant ses paluches dans nos poches, nos fonctionnaires armés ne vont pas se couper ou se piquer. Bref, on a guinché l’improbable tango que t’apprennent les gabelous  : mettez-vous devant la roue, en avant de la voiture, un pas en arrière, videz vos poches et saluez votre partenaire.
Et Bijou, le bon gros labrador qui te renifle avec un air désolé ? S’il avait pu choisir il aurait fait un autre métier.
- Il est à vous ce sac ? Je peux fouiller dedans ?
- Je vous enlève les chaussettes sales ?
- Euh, non, c’est pas la peine...
Là on se dit c’est bon, on peut repartir. Grossière erreur. A ce moment là, le douanier, avec le regard gourmand d’un enfant devant une pâtisserie, nous intime l’ordre d’ouvrir le coffre. Une pointe de déception devant l’absence de crack et de fusil à pompe. Cela dit, son regard s’est tout de même mis à pétiller un tantinet lorsqu’il a rencontré le carton contenant le matériel de propagande fraîchement acquis. Ricanement attendu devant l’autocollant La jeunesse emmerde le Front National, qu’il exhibe à son collègue blasé... C’est alors que notre enthousiaste garant du bon droit s’est emparé d’un numéro du beau fascicule que tu tiens dans tes mains, l’ouvrant allègrement - et du premier coup s’il vous plaît - à la page d’un article contre l’Europe forteresse, au titre... ma foi... particulièrement bien senti, puisque : Le poulet nouveau vient d’arriver ... (là si tu ne possèdes pas le numéro de novembre, tu comprends rien).
- Alors, qu’est-ce que vous racontez sur les poulets ?
Ben que ce paisible gallinacé ne m’a jamais emmerdé avec des questions à la con. Et que traiter un flic de poulet est un insulte à la condition aviaire, c’est pas les antispécistes qui me contrediront.
Pour conclure, Bush ou Kerry, je ne suis pas allé voter. Par contre je remercie mes copains, collègues, connaissances, amis, voisins, canaris, camarades, compagnons de misère ou de bar, ma boulangère (salut Yvette), pour s’être déguisés le temps d’une élection en politologues avertis. Vous pouvez vous rendormir pour 4 ans.
Bonne lecture. Si l’édito vous a paru étrange vous pouvez toujours réclamer : on a le mandat pour trois mois !!!!!!

Des Libéraleuses de Strasbourg


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net