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> Pourquoi on vous parlera pas de Bush ou de Kerry
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Pourquoi on vous parlera pas de Bush ou de Kerry
Ben, honnêtement, on voyait pas trop
l’intérêt de passer du temps sur ces deux turlutos
et leur élection à la con. Pour un petit rappel :
quand Bush fait des bisous aux fondus extrêmement
chrétiens, Kerry précise qu’il va à la
messe au moins tous les dimanches. Bush est pour la peine de
mort. Kerry aussi, si on lui pose la question. L’Irak ? C’est
très vilain de la part de Bush - dit Kerry - et moi, je
suis fier d’avoir fait le Vietnam. Mais j’ai été
à la tête des Vétérans Pacifistes.
Mon signe de reconnaissance, un petit salut militaire discret
et de bon goût au début des meetings.
Alors : jeu... Il y en a un qui n’aime pas
la pizza aux anchois, sauras-tu deviner lequel ? Les
électeurs de Bush boivent de la bière, les
électeurs de Kerry du pinard. La femme de Bush a fait de
beaux enfants, la femme de Kerry est milliardaire. Bruce
Springsteen soutient Kerry, TcheuK Noriss, Bush. Bush
n’était pas bon étudiant, Kerry était un
fayot. C’est un peu le vieux monde contre le nouveau monde.
C’est un peu con les élections. M’enfin, faut
arrêter de dire du mal parce que nous, en France, on...
enfin... ils ont bien réélu Chirac
à 82% des suffrages.
Voilà pourquoi on vous en parle
pas.
Il y a quand même des endroits sur
terre où la démocratie participative et directe
existe. Tiens, dernièrement on était à la
coordination de No Pasaran. Mais si, tu sais Gérard,
celle où contrairement à Strasbourg y’avait du
monde... Et pourtant on a mal mangé.
De retour de la coordination, avec encore
des débats plein la tête, on se fait arrêter
par la douane. Moment intense où le monsieur en bleu te
demande de vider tes poches sur le capot de la Twingo (y a-t-il
réellement un capot sur une Twingo ?) Tout ça
avec les questions désopilantes, pour savoir par exemple
si en mettant ses paluches dans nos poches, nos fonctionnaires
armés ne vont pas se couper ou se piquer. Bref, on a
guinché l’improbable tango que t’apprennent les gabelous
: mettez-vous devant la roue, en avant de la voiture, un pas en
arrière, videz vos poches et saluez votre partenaire.
Et Bijou, le bon gros labrador qui te
renifle avec un air désolé ? S’il avait pu
choisir il aurait fait un autre métier.
- Il est à
vous ce sac ? Je peux fouiller dedans ?
- Je vous
enlève les chaussettes sales ?
- Euh, non, c’est pas
la peine...
Là on se dit c’est bon, on peut
repartir. Grossière erreur. A ce moment là, le
douanier, avec le regard gourmand d’un enfant devant une
pâtisserie, nous intime l’ordre d’ouvrir le coffre. Une
pointe de déception devant l’absence de crack et de
fusil à pompe. Cela dit, son regard s’est tout de
même mis à pétiller un tantinet lorsqu’il a
rencontré le carton contenant le matériel de
propagande fraîchement acquis. Ricanement
attendu devant l’autocollant La jeunesse emmerde le Front
National, qu’il exhibe à son collègue
blasé... C’est alors que notre enthousiaste garant du
bon droit s’est emparé d’un numéro du beau
fascicule que tu tiens dans tes mains, l’ouvrant
allègrement - et du premier coup s’il vous plaît -
à la page d’un article contre l’Europe forteresse,
au titre... ma foi... particulièrement bien senti,
puisque : Le poulet nouveau vient d’arriver ...
(là si tu ne possèdes pas le numéro
de novembre, tu comprends rien).
- Alors, qu’est-ce
que vous racontez sur les poulets ?
Ben que ce paisible gallinacé ne
m’a jamais emmerdé avec des questions à la con.
Et que traiter un flic de poulet est un insulte à la
condition aviaire, c’est pas les antispécistes qui me
contrediront.
Pour conclure, Bush ou Kerry, je ne suis
pas allé voter. Par contre je remercie mes copains,
collègues, connaissances, amis, voisins, canaris,
camarades, compagnons de misère ou de bar, ma
boulangère (salut Yvette), pour s’être
déguisés le temps d’une élection en
politologues avertis. Vous pouvez vous rendormir pour 4 ans.
Bonne lecture. Si l’édito vous a
paru étrange vous pouvez toujours réclamer : on a
le mandat pour trois mois !!!!!!
Des Libéraleuses de Strasbourg
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