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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°7 - Mars 2002 > Malgré la répression, la lutte doit s’intensifier !

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Anti-prohibition et cannabis

Malgré la répression, la lutte doit s’intensifier !



Le CIRC (Collectif d’Information et de Recherches Cannabiques), né en 1991 suite à des rencontres entre quelques usagers, a connu ses heures de gloire dans les années 93/94. A cette époque le livre " Fumée Clandestine " se vend bien, le nombre d’adhérent-es dépasse les quelques milliers, une journée internationale est organisée dans la salle du Trianon, le 18 joint est relancé avec succès. Parallèlement des espoirs institutionnels naissent : la commission Henrion nommée par Pasqua suggère d’essayer une dépénalisation du cannabis...

A cette même époque, les premiers procès pointent leur nez au nom du L.630 (rebaptisé L34 21-4) qui condamne tout propos qui pourrait montrer sous un jour positif des stupéfiants illicites. Et pourtant le but du CIRC n’a jamais été de faire du prosélytisme (comme on le dit souvent " Nous ne faisons pas de pub et d’ailleurs c’est parfaitement inutile” mais d’informer sur les réalités objectives du cannabis et surtout de condamner la politique prohibitionniste qui est un fiasco depuis plus de 30 ans.

Galland en prison ?

image 222 x 314Les premiers procès concernent le logo du CIRC, le détournement de la Vache qui rit, une émission de "ça se discute", puis quelques années plus tard ce sera au tour des rassemblements du 18 juin interdits sous la droite comme sous la gauche plurielle, suite à l’opération des pétards envoyés aux députés. Les amendes pleuvent sur Jean Pierre Galland (responsable légal de la fédération des CIRC) à la même vitesse que les procès : 10000 francs, 20000 francs, 90000 francs, 300 journées amende à 300 francs. "Finalement , ils n’ont fait qu’appliquer lourdement mais logiquement une loi absurde et d’essence totalitaire qui punit l’expression d’une opinion hérétique sur la question des drogues" explique Jean Pierre Galland dans une récente lettre où il explique son choix d’arrêter de payer ses amendes. Refuser l’absurde parce que le CIRC n’est pas plus provocateur que Libération qui publie une feuille de chanvre à sa Une, ou la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) qui relativise le danger du cannabis par rapport à l’alcool, au tabac ou à certains médicaments et affirme qu’une société sans drogue ne peut pas exister.

Le refus de payer de Jean Pierre Galland est à la fois un ras-le-bol suite à une dernière amende (novembre 2001 à de 90000 francs alors qu’il lui restait encore plus de 65000 francs à payer), mais aussi un pari. Normalement, le 27 février, en pleine période électorale, Jean Pierre Galland est convocable par le juge d’application des peines. Campagne suicidaire : l’objectif est de médiatiser le débat et que les politiques soient contraints de prendre position. Suicidaire ? Au moins périlleuse quand on connaît l’éthique que peuvent avoir la majorité de ces professionnels parlementaires. Et même si nous pouvions aboutir, il ne faudrait pas oublier que la loi de 70 n’est qu’un outil judiciaire parmi d’autres avec comme fonction centrale : le contrôle social des défavorisés.

Mais c’est peut être " Le moment ou jamais " : "Du rapport Henrion en passant par le rapport Roques, des sportifs pris la main dans le sac de beuh aux marins du porte-avions Foch fumant des pétards, tout indique pourtant que l’usage du cannabis est intégré dans nos mœurs et que la loi doit changer... La prohibition a tenu le choc, mais il ne tient qu’à nous de lui donner le coup fatal. Nous vivons une époque paradoxale. Le discours gouvernemental, à travers la Mildt, a évolué, mais aucune consigne claire - à l’exception d’une circulaire bidon enjoignant les tribunaux à ne plus incarcérer les simples usagers - n’ayant été donné aux policiers, ils continuent de s’acharner sur les jeunes consommateurs. Dans le même temps, alors que nous encourageons les amateurs à autoproduire et que nous leur donnons des conseils pratiques, la justice (pour l’instant) se tient à l’écart, sans doute parce que nous avons de solides arguments à opposer à la politique de l’Etat. Peut-être parce que l’autoproduction est plus qu’un phénomène de mode, une réalité.” (extrait d’une lettre du CIRC Ile de France)

Une campagne est en cours de préparation avec, l’édition de deux doubles CD produits par Productions Spéciales, un meeting le 9 mars au Trianon (Paris) de 16h00 à minuit sous le titre "Sortez les du placard, Journée de soutien aux prisonniers du cannabis", une manifestation internationale en préparation le 4 mai (Paris, veille du 2ème tour des Présidentielles) et le 18 joint (Paris, Nantes, Rennes, Montpellier, Toulouse...).

Régis


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