|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rechercher > thème > pays > ville Les autres articles :
|
DroguesContre la criminalisation de l’usage
D’ailleurs, ce dernier point intéressera sûrement les plus septiques d’entre nous quant à l’importance de la lutte pour la légalisation : en effet elle permettrait de libérer 15000 détenu-es (rien que ça) et d’économiser annuellement (que pour la France) 4.5 milliards de francs employés à la répression. Une répression inégalitaire puisque annuellement près de 90000 personnes sont interpellés dont 90% de ceux-ci concernent des affaires de cannabis, les 3/4 sont des hommes de moins de trente ans et la moitié d’entre eux sont sans emploi… Pendant ce temps, le marché de la drogue représente des milliards de francs (d’après le Monde Diplomatique d’avril 2000 le marché de la drogue dépasse la puissance financière des banques centrales) et a peine 2% de l’argent est identifié. Et pourtant les noms sont connus comme ceux de deux ministres de l’intérieur des années 80 (Deferre et Pasqua), comme les banques européennes ( BCI de Genève, la Banco Popular, la Citibank, la Finabank…), comme Total qui blanchit l’argent de la drogue en Birmanie par l’intermédiaire d’un immense chantier (oléoduc), comme les casinos de la côte… La prohibition n’est donc pas le résultat d’une politique sanitaire (sinon on arrêterait les responsables du blanchiment) ou d’une politique scientifique (on sait et les derniers rapports officiels le confirment, il n’existe aucune logique scientifique et médical dans le classement entre produits licites et illicites). Par contre la prohibition fournit un outil idéal à la politique sécuritaire. La classe sociale des précaires est en croissance depuis les années 80, et du fait qu’elle n’ait rien à perdre dans une société où la richesse, la possession reste la valeur fondamentale ; elle est l’objet de toutes les attentions de la part de la police et de la justice. La dernière loi de sécurité quotidienne en est le parfait exemple en criminalisant (pouvant donc faire l’objet dans certaines conditions des tribunaux pénaux) la fraude des transports collectifs par exemple. Au fil des années, nous connaissons une banalisation du traitement pénal des tensions liées au creusement des inégalités sociales : l’Etat policier est le complément institutionnel de la politique patronale. La loi de 70 (voté un 31 décembre à 22h00) est donc un outil pour réprimer, contrôler les banlieues, maintenir une loterie sur la jeunesse…Et Johnny Hallyday, comme la bourgeoisie branchée, peut toujours consommer tranquillement sa cocaïne dans certaine boite branchée parisienne. La lutte contre la prohibition n’est pas qu’une lutte de fumeurs de joints mais une lutte contre l’oppression, l’inégalité, la répression, le capitalisme. Un livre à découvrir pour posséder quelques arguments anti-prohibitionnistes. AL. •Drogues - Contre la criminalisation de l’usage. Théo Simon - Ed. du Monde Libertaire 7 euros. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net |