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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°36 - Janvier 2005 > A Vitrolles : LES OBINADES

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A Vitrolles : LES OBINADES



Le bon docteur Obino est vraiment un joyeux drille. Vous le connaissez bien ce gai luron, c’est ce sympathique praticien de famille qui assure avoir délivré la moitié des parturientes vitrollaises au temps où il se contentait de faire de la médecine !
Oui, oui, ce citoyen très BCBG qui aurait fait ses débuts politiques chez les bonapartistes, puis un peu moins à l’extrême droite, ensuite à la démocratie chrétienne pour prendre sa carte au parti socialiste quelques mois avant d’être élu triomphalement maire de Vitrolles sous les couleurs de la rose, à l’automne 2002 avec l’aide de la justice qui établit que Mme Mégret avait fraudé aux élections !!
Allons, vous l’avez bien vu au travail quand même quelquefois Guy Obino lorsqu’il était adjoint à la culture de Jean-Jacques Anglade, le maire qui s’est fait sortir par Mâme Mégret. Ce qui l’a tant épuisé maître Obino qu’il a usé ses dernières forces en résistant vaillamment à la politique de Catherine Mégret. A tel point que son grand ami Jean-Noël Guérini, président PS du Conseil Général 13, a dû en prendre grand soin et lui ménager une convalescence bien méritée, avec une sinécure à la clé, bien au chaud dans son beau bateau bleu du Conseil général à Marseille.
Voilà, vous voyez bien à présent qui est le bon docteur Obino. Eh bien, cet aimable édile a décidé de fêter le deuxième anniversaire de sa mandature dans la joie et l’allégresse en offrant à tous ses chers administrés la réouverture du cinéma Les Lumières à Vitrolles. Tout un symbole, n’est-ce-pas ?
Le seul cinéma vitrollais, qui plus est d’art et d’essai, a été fermé en 1997, immédiatement après le licenciement fracassant de sa directrice, Régine Juin, pour refus d’obtempérer (sic !) à l’ordre de la très intégriste catholique, Brigitte Marandat, adjointe à la culture de C. Mégret, d’annuler la projection d’un programme de courts métrages contre le sida, et non point du tout sur l’homosexualité, comme le prétendait cette Marandat-là.
Ce cinéma, un des rares lieux culturels de la ville, a été réouvert pendant peu de temps sous la direction d’un projectionniste de films pornos de Marseille sans aucune expérience de la programmation cinématographique (et c’est un vrai métier, oui, oui !). Puis, il a successivement été fermé de nouveau, puis utilisé comme salle de conférences bizarres (sur l’ésotérisme, les civilisations indo-européennes,) pour finir saccagé par des acculturés de la bande aux Mégret.
Dame Mégret, pas trop confiante dans sa réélection, avait démagogiquement fait entreprendre quelques travaux en amputant d’ailleurs l’espace pour les spectateurs et vaguement annoncé à plusieurs reprises sa réouverture, mais
finalement peau de balle et en fin de compte exit les Mégret, retour à Saint-Cloud (bon voyage, bon vent, la paille au cul et le feu dedans, comme le disent les gentils scouts de chez nous !).
C’est donc avec une détermination sans faille que Seigneur Obino se fait plaisir le 6 octobre en ré-inaugurant les trois salles du cinéma Les Lumières, toujours amputées de leur espace initial depuis les Mégret. Alors, c’est sûr, les locaux sont prêts depuis le printemps, selon le maire, mais il a préféré l’automne pour faire la fête. Encore une décision autoritaire du maire qui commençait tout de même à sérieusement indisposer les cinéphiles vitrollais privés de l’excellente programmation professionnelle de Régine Juin depuis sept longues années et qui la savaient au travail depuis plus d’une année pour préparer cette réouverture avec la bénédiction de l’équipe municipale. Et puis, patatras ! La procédure légale s’éternise, se complexifie et s’obscurcit brusquement. Le maire, qui clamait même jadis que son épouse tenait Régine Juin en haute estime pour sa grande compétence, tourne casaque au cur de l’été et fait voter avec le soutien total et complet des neuf élus d’ex
trême droite, trop contents de l’aubaine, et sa majorité publiquement explosée sur cet ukase, la nomination d’un ex-directeur de salle de cinéma de Bollène, dans le Vaucluse, aussi compétent en programmation que le fifre projectionniste marseillais des Mégret, ainsi qu’une équipe de bras cassés pour faire bonne mesure. Le tsar Obino déclare sur cette affaire, dans son journal municipal, que le copinage est terminé et que seul compte le mérite. Quand on pense au nombre de fascistes, de fascistoïdes et de bons à rien mais prêts à tout qu’il a gardés pour, se justifie-t-il, réconcilier tous les Vitrollais ! Tiens, la mère Mégret avait déclaré exactement la même chose au début de son mandat !!!
Il y a donc fort à parier qu’une fois de plus Les Lumières feront long feu dans ces circonstances malsaines : quelques mois, une année de réouverture ? Obino s’en fout, il n’a pas besoin de cinoche, il se fait le sien tout seul. Quant à Régine, elle n’aura été licenciée que deux fois dont la seconde sans indemnité aucune à cause du manque de figure d’un drôle de maire socialiste et de la pleutrerie de ses courtisans.
Une fois de plus, le proverbe vitrollais reste hélas de saison : Avec la méthode Obino, plein d’enfants dans le dos  !

Ras l’front Vitrolles-Marignane

P.S. : un petit pincement au cur, quand même, sachant que Robert Guédiguian, le célèbre réalisateur marseillais de l’Estaque, qui monte, se monte tellement la tête qu’il participera à la mascarade obinesque bien qu’il ait assuré Régine Juin de tout son soutien. Statut social oblige !


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