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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°36 - Janvier 2005 > Borloo-raffarin : La cohésion anti-sociale

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Borloo-raffarin : La cohésion anti-sociale




Sans titre - 1
On ne peut pas dire que les manifestations du 4 décembre organisées dans plusieurs villes de l’hexagone par les organisations de chômeurs et précaires (AC !, APEIS, CGT chômeurs...) aient attirées les foules. Ce constat d’échec n’est d’ailleurs pas à mettre au seul compte de cette initiative car c’est l’ensemble du mouvement social qui est atteint d’anémie en cet hiver. Et pourtant les attaques contre le monde salarié continue de plus belle ; c’est au tour de la loi sur les 35 h - quoi que l’on puisse en dire par ailleurs - d’être vidée de sa substance pour le plus grand plaisir du MEDEF.
On en connaît les raisons : absence de perspectives, sentiment d’échec après les défaites de ces deux dernières années, difficultés à définir des axes politiques et revendicatifs, perte du collectif, etc. Mais pour autant des irréductibles, issus de différentes composantes militantes continuent d’affirmer que seule la lutte paie. C’est ainsi que le mardi 7 décembre à Paris, Nantes, Valence, Dijon ou Troyes se sont déroulées des actions d’occupation pour dénoncer le plan Borloo.
A Nantes, c’est le SCRE (Service de Contrôle de Recherche de l’Emploi) de la Direction Départementale du Travail et de l’Emploi, au 4ème étage de la tour Bretagne à Nantes qui a été occupé par La CIP LA (Coordination des Intermittents et Précaires de Loire-Atlantique, membre de la Coordination Nationale), soutenue par des militants d’AC  !, de la CGT Anpe, d’autres structures associatives et syndicales, des précaires, chômeurs et salariés.
Voici le communiqué Alors que se vote actuellement à l’Assemblée Nationale la loi Borloo, nous sommes là où se décide déjà le sort de milliers de bons et mauvais chômeurs, seuls face à un collège paritaire d’une dizaine de personnes représentantes du Medef, des Assedic, de l’Anpe, de la DDTE et de syndicats à la présence aléatoire. Avec le renforcement des obligations et des sanctions contre les chômeurs, c’est autant qui viendront attendre leur tour. Grâce à l’article 7 du plan Borloo, ils pourront aussi se voir réduire plus subtilement leurs allocations jusqu’à plus de docilité de leur part.
Le protocole d’accord du 26 juin 2003
des annexes 8 et 10 des intermittents du spectacle procède de la même logique d’exclusion en confortant les plus aisés et en expulsant les plus précaires, soit disant moins volontaires, moins professionnels.
Nous prenons cependant acte du rapport gouvernemental Guillot rendu publique mercredi dernier et qui dénonce enfin :
oune réforme qui ne semble pas permettre de réduire le déficit du régime d’un secteur dont la valeur ajoutée est d’un peu plus de 11 milliards d’euros, soit autant que celle de la construction aéronautique, navale et ferroviaire et dont 80 % des indemnisés ont un salaire annuel de référence inférieur à 1,1 Smic .
la mauvaise volonté des partenaires sociaux à renégocier un nouvel accord, et donc la responsabilité du gouvernement à les y inciter si nécessaire, par la contrainte avec une future proposition parlementaire de loi.
la nécessité du retour à une date anniversaire fixe , comme nous l’avons toujours légitimement réclamé et le rôle de remplacement et non de complément des allocations chômage, comme nous l’avons toujours si justement dit.

Nous restons vigilant quant à une politique volontariste de l’emploi dans le secteur censé réduire la précarité et qui ne prendrait pas en compte la mobilité inhérente à ces professions et contraindrait à l’excès à la permanence, cependant nécessaire et cohérente pour une partie du secteur, en particulier dans la production audiovisuel.
Le débat d’orientation consacré à l’emploi culturel du 9 décembre à l’Assemblée Nationale sera encore une fois prétexte à professionnalisation , les experts s’appliquant à dessiner un portrait de l’artiste en excellence culturelle, se traduisant par des dispositifs nouveaux de sélection et d’exclusion.. A cela nous répondons :

A emplois discontinus, revenus continus
Alors que la précarisation devient norme d’emploi, il est urgent d’obtenir de nouveaux droits collectifs pour toutes les formes de chômage.
Renaud Donnedieu de Vabres a beau jeu de reconduire sur 2005 un Fond Spécifique Provisoire de 80 millions d’euros dont seulement environ 2 millions auront été dépensés en 2004 de part l’incompétence avérée des Assedic à informer les allocataires qui auraient pu y prétendre.
D’autre part, l’absence de transparence de l’Unedic, organisme dont dépend le quotidien de millions de salariés et dont nous réclamons légalement depuis plusieurs mois la base de données chiffrée, est un indéniable déni de démocratie et cache potentiellement une fatale incapacité de gestion.
Nous n’oublions pas la CFDT et le MEDEF qui collabore activement à l’écrémage d’une profession sous couvert de sauver un régime avec une réforme inadaptée et injuste. Ceci étant à présent, de fait, incontestable.
Nous refusons le principe de capitalisation qui nous est actuellement imposé et nous revendiquons la mutualisation comme fondement à tout nouveau système.
Nous exigeons toujours :
le déblocage de quelques 30 000 dossiers Assedic, sous traités de façon irresponsable par l’Unedic
ol’abrogation du protocole d’accord du 26 juin 2003
la réouverture de négociations avec les partenaires sociaux de l’Unedic sur la base du Nouveau Modèle d’indemnisation chômage pour les emplois discontinus de la Coordination Nationale des Intermittents et Précaires, avec notamment remise en cause du paritarisme de l’Unedic et recherche de nouvelles sources de financement
le retrait de la loi Borloo de coercition sociale

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