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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°36 - Janvier 2005 > Palestine : culture de résistance

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Palestine : culture de résistance



Fin Novembre, peut avant l’annonce de la mort d’Arafat, une troupe de théâtre composé de plusieurs nationalités était invitée à Brest par le comité France Palestine de Brest. Parmi les acteurs, deux palestiniens, témoignage, rencontre, échange sur la situation politique en Palestine, mais aussi l’après Arafat.
palestine
1er mai Paris 2004. Tiré de 1 D - Photo. Aubert.
Bonjour, ma première question va être très simple, peux-tu te présenter et que viens-tu présenter ?
Usam : Alors, je m’appelle Usam, je viens de Gaza en Palestine, je suis acteur et je suis là pour participer à une pièce de théâtre qui traite de la problématique de l’eau dans le monde. Cette pièce étant tournée sur un échange international entre deux acteurs venus de quatre pays différents.

Comment analyses tu la situation politique à Gaza en Palestine en se moment là bas  ?
U : Comment vous le savez, il y a de très dures agressions à l’encontre du peuple palestinien, beaucoup d’humiliations, de discriminations.

Parmi ces discrimination, une importante, est celle de pouvoir voyager et circuler de manière libre. Peux-tu nous expliquer ton parcours pour parvenir à sortir de Gaza.
U : Cela m’a pris quatre jours ! Et la raison elle est simple, au nom du contrôle des frontières, l’Etat Israélien ne les ouvre que quelques heures par jours et ne laisse passer que 300 ou 400 personnes alors que plus de mille personnes voudraient pouvoir passer ! Donc nous avons du quitter la ville de Gaza, rester une nuit dans une autre ville pour passer dans un check point plus simple de passage. C’était donc notre premier jour de voyage. Le second, nous avons attendu pour passer, mais sans y arriver. Le 3ème jour, en lien avec le ministère palestinien de la culture, nous avons pu passer la frontière et enfin accéder à l’avion qui nous a amené le 4ème jour à Bruxelles.

Cette année, c’est l’anniversaire de la chute du mur de Berlin, et le votre se construit toujours autant, peux-tu nous dire où ça en est aujourd’hui ?
U : Je dois dire que le mur qu’il nous construise est bien pire que les images qu’on peut avoir du mur de Berlin. Je m’explique, le mur de Berlin divisait les gens en deux parties, mais le mur qu’il construise n’est pas là pour diviser le peuple palestinien en deux parties mais bien pour récupérer nos terres les plus
riches. Par exemple, par la construction du mur, c’est toute une partie des sources d’eau qui se retrouve à ne plus exister. L’objectif de ce mur c’est réellement de construire des ghettos, de contrôler les vies au travers dune grande prison. Et bien entendu, la construction d’un tel mur a des conséquences pour la gestion économique et sociale d’un éventuel Etat palestinien. Leur objectif est clair : ne laisser aucune chance a la construction d’un éventuel Etat palestinien.

Comment vois-tu le futur pour la Palestine alors qu’Arafat est hospitalisé ? ( ITW réalisée peut avant l’annonce de la mort d’Arafat)
U : Du coté Israélien, je ne crois pas qu’il va y avoir le moindre changement : pour eux Arafat ne pouvait être suffisamment bien pour négocier, mais je suis sur que quelque soit le nom de notre responsable politique, il ne sera jamais le bon pour l’Etat d’Israël ! Et du coté palestinien, nous disposons de nombreuses associations et institutions qui vont continuer d’exister sans Arafat. Bien sur Arafat représente un symbole ; il est plus populaire que n’importe qui d’autre, mais nous disposons de nombreuses autre figures et militants politiques très capables.

On entend parler d’une sorte de course au pouvoir entre ces différentes personnalités qui casse l’unité palestinienne, cela ne t’inquiète-t-il pas ?
U : Je peux absolument démentir cette histoire de course au pouvoir, en effet, a Gaza je suis aussi traducteur pour un journal et cela m’amène a rencontrer et entendre beaucoup de point de vu différents en Palestine, et je peux vous assurer, que même si il existe différents couranst, il existe un dialogue entre eux pour se mettre d’accord sur une position commune. Bien sur, le transfèrt de l’autorité ne sera pas une chose facile, mais tous arrivent a se mettre sur une idée commune, la lutte pour le peuple palestinien et contre l’occupation.

Ici la troupe de théâtre est invité par le comité France Palestine, régulièrement ils organisent des actions de soutien au peuple palestinien, en entendez vous parler, et comment le peuple palestinien réagit il a cette solidarité ?
U : A ce jour les palestiniens pense que la seul négociation possible ne peut se faire qu’avec laide de l’Europe, et en rien nous ne croyons et n’attendons des USA, et spécialement du gouvernement Bush. En effet, Bush durant son premier mandat a montré qu’il ne ferait rien pour les palestinien ou pour le Moyen-Orient et donc je ne pense pas qu’il sera plus intéressé pour les quatre prochaines années. La pluspart des pays européens ont reconnu la Palestine, et c’est un réel plaisir d’avoir des informations sur les manifestations qui se déroulent en Europe.

Et au niveau Israélien, as-tu des informations sur les mouvement qui soutiennent la lutte palestinienne, sur les déserteurs ?
U : Je dois bien dire que je ne connais pas bien les mouvements de luttes des Israéliens, j’en ai entendu parlé mais autant que vous. En faite, le pays est tellement fermé, cadenassé que nous n’arrivons pas a avoir de réels informations sur ces mouvements et encore moins de chance de les rencontrer. Mais il me semble que de toute façons, et ce quelque soi le coin du monde dont on vient et pas seulement en Palestine, nous devons lutter contre le principe même des agressions contre la dignité de lhomme, et jespère que les israéliens vont réussir à se regrouper pour faire changer d’attitude leur gouvernement.

Une chose à ajouter ?
U : J’ai 37 ans, je suis né sous l’occupation, j’ai grandi sous l’occupation, j’ai un enfant de 3 ans, mon seul rêve, c’est de la voir vivre dans un pays libre sans oppression aucune.

Interview et traduction de l’anglais par Rico (SCALP/ No Pasaran Brest)


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