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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°36 - Janvier 2005 > Mère Noël ou père Noël ?

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Mère Noël ou père Noël ?




Quoi de plus anodin qu’un enfant qui joue avec ses cadeaux de Noël ? Qui ne s’est jamais extasié en voyant une petite fille déballer sa Barbie, ou un petit garçon découvrir son Action Man ?

Pourtant, ces situations ne sont en rien anodines, car les jouets dont disposent les enfants influent sur leur vision du monde et les préparent déjà à leur vie future.
Aujourd’hui, 80 % des tâches ménagères sont effectuées par les femmes, et 2 millions de femmes en France sont battues par leur conjoint.
Dès le plus jeune âge, on conditionne les petits garçons à la violence (armes, gants de boxe), à la technique (voitures, trains), à la science (petit chimiste), à la compétition (circuits auto, baby-foot). Les petites filles sont quant à elles préparées à un futur rôle de mère (on les habitue à s’occuper de leurs poupées dès le plus jeune âge), de ménagères (par le biais des dînettes, d’aspirateurs miniatures), ou d’objet de désir (panoplie de maquillage, poupées ultraminces). On apprend aux petits garçons à être dominants (par la force, la technique, la compétition) et aux petites filles à être dominées : consignées aux tâches ménagères, elles doivent toujours avoir une apparence soignée pour plaire aux garçons.
Les valeurs véhiculées par les jeux dits masculins sont celles que la société d’aujourd’hui met en avant (esprit d’aventure et de compétition, penchant pour la technique, etc.), à la différence des jeux dits féminins . Garçons et filles doivent se conformer à des normes imposées et socialement hiérarchisées : on apprend aux garçons la domination et aux filles la passivité et la soumission.
Si, heureusement, la société d’aujourd’hui n’est pas toujours aussi sombre que le suggère ce tableau - certaines femmes refusent de se cantonner à un rôle de mère et d’épouse et tous les hommes ne battent pas leur compagne (même si quasiment tous ont eu des jeux guerriers dans leur enfance) - c’est parce que des femmes et des hommes s’élèvent contre ces modèles. Aujourd’hui, les jouets et surtout la façon dont ils sont proposés aux enfants (et aux adultes) continuent à refléter et à encourager cette répartition sexiste des rôles entre des femmes que l’on désire dociles et soumises, et des hommes qui ne doivent trouver leur identité qu’en tant qu’individus protecteurs et virils.
Contre les fantasmes sexistes des catalogues de jouets, refusons les normes inégalitaires et n’offrons plus de cadeaux stéréotypés. Proposons un véritable choix à nos enfants : pour les filles comme pour les garçons, vive les jeux de coopération, les poupées et les poupons (qui ne soient ni anorexiques ni sur musclés), les jeux de construction et d’éveil, les albums sans clichés sexistes !
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