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> Gauche ou Droite : Il faut rentrer dans le rang
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Gauche ou Droite : Il faut rentrer dans le rang
Consommer oui, mais en silence et dans
les temples dédiés pour cela.... sinon, on tape !
L’aménagement des centres villes
s’opère depuis une vingtaine d’années
avec une refonte des espacespour introduire la marchandisation
dans les derniers lieux un tant soit peu libres. Mais si la
droite rêve d’une ville aseptisée, la
gauche, elle non plus, ne renâcle pas à
entreprendre un grand nettoyage comme le démontre le cas
de Rennes.
Je me
présente rapidement : je suis étudiant
à Rennes depuis 5 ans, étudiant en Master
d’Aménagement des Collectivités
Territoriales à Villejean (Rennes II), j’ai 23
ans.
Rennes : voilà le
problème et la cause de cet article. Quel
étudiant digne de ce nom ne connaît pas la
réputation de cette ville, capitale
régionale de la Bretagne. Qui peut ignorer que
Rennes (Roazhon en brezoneg) est une ville
où il fait bon vivre (pour reprendre le
slogan marketing de la ville) ? Qui ne connaît
pas les Transmusicales où se sont fait
connaître Nirvana, Björk ou encore Ben
Harper ? Qui ne connaît pas Billy Ze Kick
les Gamins en Folie ( Mangez-moi, Mangez-moi
) qui sont origi
naires d’ici Bref,
Rennes est une ville dynamique (1 personne sur 4 est
étudiante soit 60.000 au total) et bon esprit
(les punks y sont légions) qui vote à
gauche (le Maire Edmond Hervé est élu
depuis 1977) et résolument anti-fasciste (7,7 %
des votes au 2nd tour des élections fameuses de
2002 pour JMLP, soit le plus petit score pour les
villes de + de 200.000 habitants). Rennes est-elle
alors peuplée d’irréductibles
gaulois repoussant corps et âme la vague de
Droite extrême et d’extrême droite ?!
Eh bien oui, c’est ce que
je pensais comme beaucoup. Mais, comme vous le savez,
la vague finit toujours par prendre le dessus sur le
sable, aussi fin soit-il.
Donc, à Rennes, il y un
problème, nouveau, qui apparaît et qui
effraie tout le monde : c’est celui de la rue
Saint-Mich’ ou rue de la Soif pour les intimes
Il s’y passe, chaque jeudi
soir (et de façon paroxystique pour le dernier
jour des Transmusicales le samedi 4 décembre)
une véritable guérilla urbaine
opposant l’Armée Etatique,
équipée de la tête aux pieds et
motivée à faire respecter l’ordre
établi par nos têtes pensantes, et jeunes
ou moins jeunes fêtards en soirée
(imbibés ou pas, cela n’est que broutille).
Le problème de cette rue
est politique, ne cachons pas les
réalités ; le souhait des
autorités étant de faire une ville
propre , agréable , pour les
citoyens modèles, et commerçante (qui a
dit que l’économie dirige nos politiques
?!).
Donc, ce qui se passe ici se
passe dans la plupart des villes françaises (cf.
arrêtés anti-mendicité, fermetures
administratives de bars ).
Cette rue se fait le reflet de la
société française contemporaine :
violence des autorités envers l’anormal
, ségrégation accrue envers les
classes non participatives à la fameuse
croissance
Cependant, il ne faut pas oublier
une chose : l’avenir appartient à la jeunesse et
enfermer celle-ci dans un schéma établi
par nos têtes dirigeantes vieillissantes ne peut
que mener la société dans des bas-fond
certains.
Je vais essayer de vous exposer
clairement ( objectivement) la situation que l’on
vit depuis la rentrée de Septembre (en attendant
la suite ... des carnages ...) :
- L’une des particularités
de Rennes est que la majorité des bars et autres
établissements de nuit sont concentrés
dans une partie du centre historique appelé,
donc, la rue Saint-Michel (ou rue de La Soif).
- Depuis les années 70,
cette rue est ainsi faite ; l’on y sort tous les soirs,
le jeudi en particulier, on fait la fête (on
picole), l’on rencontre du monde, souriant et toujours
prêt à discuter, à s’amuser,
à partager une bière ou un avis. Bref, un
lieu comme il commence à se faire rare en France
aujourd’hui (merci ô Télévision,
merci ô chers politiques qui effraient les gens
et leur disent de rester cloîtrer chez eux ...
c’est tellement plus sûr !). Les lieux de
rencontre sont, dans notre société
actuelle, de + en + restreints, je ne vous
l’apprends pas : rencontrer des gens aujourd’hui
devient un privilège : nous en jouissons, nous
qui fréquentons cette fameuse rue.
Pour établir un parallèle assez parlant
je comparerais cette rue à une ambiance de
festival estival ... Voyez un peu !
- Je dis festival estival car la
plupart d’entre nous reste dans la rue et ne
rentre que très peu dans les bars et ce, pour 3
raisons : 1) fréquenter des bars devient de
+ en + onéreux ; après minuit, un demi de
bière à 4 euros n’effraient pas les
tenanciers !! Nous, si ! 2) L’époque des
cafés-concerts est malheureusement
révolue : des mesures drastiques ont
été appliquées aux
établissements proposant ce type de
soirée, pourtant primordiale pour la culture de
TOUS : la musique ! (À ce sujet comparez le
nombre de Bars en Trans d’aujourd’hui comparé
à celui d’il y à 8,10 ans) donc, les bars
perdent de leur intérêt. 3) Le
délit de sale gueule, qu’on le veuille ou
non, à de beaux jours devant lui
- Ce parallèle
effectué avec les festivals, nous permet de
soulever un problème : un festival à lieu
une fois / an, dans un champ et à l’écart
de toute habitation ; d’où leurs bons
déroulements. Or, ici, à Rennes, les
habitations sont là, il suffit de lever les yeux
pour voir tous ces appartements (très
onéreux donc peuplés par une
majorité de retraités ou de jeunes cadres
dynamiques).
- Depuis mars dernier, ces
riverains sont excédés par tout ce
vacarme fait par ces jeunes, je cite,
désargentés et détrempés
, qui braillent comme des porcs qu’on
égorge , mal éduqués
et désinvoltes , ces bandes
incontrôlables ... j’en passe et pas des
moindres !!!
- Des pétitions et des
plaintes ont commencé à
voir le jour (pour qu’ils
puissent dormir la nuit), surtout, depuis cette
rentrée universitaire. Bonheur pour ces
honnêtes (et rentables) citoyens, ils ont
réussi à trouvé un allié
de choc (bah oui, lorsqu’on
déclare la guerre, il faut toujours trouver des
alliés pour la mener à bien) : en
l’occurrence Mme la Préfète (Mme Malgorne
pour ne pas la citer). Une préfète
nommée par notre ancien Ministre de
l’Intérieur : Nicolas S..., aujourd’hui
lancé dans sa campagne présidentielle de
2007.
- Le résultat de tout cela
(oui, j’y arrive) ?!? Intervention de la Police et
quelques gaz lacrymos au début ... Rien de bien
méchant (ajouté à cela un peu de
dialogue possible avec les bleus ). Mais,
et là est le problème actuel, tout cela
s’est empiré depuis maintenant 2 mois ; les
policiers ont laissé place aux CRS, les gaz
lacrymos aux bombes lacrymos et les paroles ont, elles
aussi, disparues pour être remplacées par
... des matraques (et qui dit matraques dit
matraquages, vous ne croyez tout de même pas
qu’ils vont les laisser dans leurs poches !). Et puis,
il y à, depuis mi-novembre, une lance à
eau, spécialement venue de Paris pour disperser
les irréductibles Gaulois de cette cité
rennaise. Lance à eau mélangée
à des gaz lacrymogènes !!! Plusieurs
visages d’ami(e)s sont restés
brûlés pendant une semaine ...
- Bref, vous l’avez compris, les
jeudi soirs prennent dorénavant un air de guerre
civile et les CRS (mes amis !) ont bien du mal à
remplir leur
objectif (à savoir rendre
cette rue calme, la vider de tous ces marginaux
et étudiants imbibés
pour faire d’elle une belle rue commerçante
où tous les bourgeois pourraient se promener
tranquillement, de jour comme de nuit, en participant
au bien-être de Tous, via l’utilisation de leur
carte de crédit).
- Le paroxysme a
été atteint, comme je vous le disais,
lors du dernier jour des Transmusicales. En effet,
comme lors des Vieilles Charrues, ce festival se voit
toujours accompagné d’une rave aux
alentours de Rennes. L’an dernier, un terrain
avait été mis à disposition des
teufeurs (juste à l’extérieur de la
ville) et cette année, alors que ces mêmes
teufeurs avaient averti les autorités de leur
intention de continuer ce rituel , ils ont
eu la (mauvaise) surprise de se voir interdire
l’organisation de la rave ! Une première
dans l’histoire des Trans’ !! La
Préfète a eu
l’intelligence de refuser cette
manifestation et, pour faire respecter ses choix, de
mobiliser des compagnies de CRS (700 tuniques bleues au
total, si j’en crois les dires) de toute la
France ; certaines venaient de Marseille
(dispositif hallucinant se voyant compléter
d’un hélicoptère patrouillant jour
et nuit pour surveiller tout rassemblement inhabituel
!!).
- La violence,
jusqu’à cette année était
inexistante dans le centre de Rennes : aucun
dégât réel, aucun incident majeur
pas de poignards et de piquouses dans les
poches contrairement à ce que veulent faire
croire les riverains et les autorités.
Aujourd’hui, la violence est bien présente
(vitrines et voitures cassées ) car
provoquée par qui vous savez.
- Pour conclure (ai-je
été si bref que cela ?!), la violence
étatique commence réellement à
faire des dégâts, l’ambiance se
dégrade entre toutes les communautés
(étudiants, riverains, armée
étatique puis aussi Mairie et Préfecture
qui se tirent mutuellement dans les pattes et qui ne se
parlent que par médias interposés !).De
plus, le Procureur requiert dorénavant de la
PRISON FERME pour des personnes s’étant
pris VERBALEMENT aux forces de l’ordre ou pour UN
jet de bière sur ces CRS (équipés,
je vous le rappelle, de la tête aux pieds, avec
casque et bouclier Comment se blesser alors
avec tout cet arsenal ?!)
- Les solutions, qu’elles
sont-elles ? En tout cas, pas au dialogue ! Chaque
groupe se réunit de son
côté : les étudiants à
Villejean les mercredis via un collectif
créé pour Agir Contre les
Violences Policières , les riverains en
associations, la Préfète est assez
compétente pour juger seule de la situation
(! !!) et le Maire, Edmond Hervé, qui
connaît très bien sa ville ne prend aucune
mesure et ne s’exprime que très peu sur le
sujet ; il s’oppose aux mesures prises par la
Préfecture, c’est tout ! Mais, c’est
déjà ça Le fait-il par
conviction ou enjeux politiques ?! Je ne saurais vous
répondre.
Voici, je vous ai livré
mes sentiments quant à ce problème qui ne
va qu’en s’aggravant et qui est en train de faire
mourir une rue qui représente bien plus que cela
... Sans cette rue, Rennes n’existe plus ...
puis, puis : A quand la bavure policière
?!? Rappelons-nous du 6 Décembre 1986 Breizhou - L’Artiste
Imbibé
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