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AccueilJournalNuméros parus en 2005N°36 - Janvier 2005 > Mon corps est un champ de bataille, éditions ma colère,

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Mon corps est un champ de bataille, éditions ma colère,



Témoignages, récits de femmes sur la violence des modèles genrés sur le corps individuel.
Essai de Carla Rice, traduit de l’anglais par Fabienne Meunier et Myriam Battarel.
Ce court ouvrage réunit le texte de Carla Rice et des récits de femmes, dans un format encore assez proche de l’ancienne brochure (qui portait le même titre et contenait le seul texte de Carla Rice). Ca fait un peu version classe pour Noël (même si c’est publié depuis octobre 2004), vendu quand même 10 euros d’un texte bien connu et diffusé à prix libre sur de nombreuses tables de presses et dans de nombreux squats.
Mais bon, le texte est intéressant, la mise en page agréable et de chouettes photos et repros de peintures illustrent les textes.
Dans la première moitié du livre, on trouve différents témoignages de femmes jeunes ou moins jeunes, hétéros ou lesbiennes, sur la difformité attribuée à son propre corps, le rejet social de la non conformité à un modèle physique, ainsi que la question du poil sur le corps féminin. Ces textes sont assez poignants, et rendent bien compte de la difficulté de se construire comme individu libre face au canons du genre, on pourrait dire face à la prison du genre. Le récit individuel ne sert pas une forme de facilité narcissique ou de plainte. Ces femmes qui écrivent sont là pour mettre en avant la logique d’un processus social, celui qui les a détruit dans la formation de leur personnalité, de l’acceptation d’elles mêmes ou simplement dans la possibilité d’avoir une vie sociale non humiliante.
Certes, les textes se présentent comme une affirmation de la violence du genre ( mon corps est un champ de bataille ) plus que l’affirmation d’un acquis ( mon corps m appartient ). Mais au vu des différents récits et du texte de Carla Rice, on comprend aisément ce parti pris. L’optimisme de l’acquis est vite tempéré (c’est le moins qu’on puisse dire) par le rappel de la violence physique et psychologique que le genre exerce toujours si fortement sur les individuEs.
Et puis, ce livre nous rappelle qu’une réflexion sur les violences de la construction de la féminité commence le plus souvent par un retour sur soi, une attention à la souffrance formulée comme une injustice. De la violence dont on ne doit surtout pas se sentir coupable : l’anti-patriarcat est un refus de la culpabilité mais aussi de la victimisation. D’ailleurs, pour introduire son propos, Carla Rice commence par narrer une sensation personnelle de mal être par rapport à son corps. L’analyse trouve son impulsion dans le vécu individuel.
Le but de cet ouvrage est d’affirmer que les violences du genre ne sont pas isolées, réductibles à une minorité de dépressives , mais qu’au contraire, la parole individuelle est la première contestation d’un phénomène social, construit et maintenu dans la société pour perpétuer une certaine forme de domination, celle des individus homme sur les individus femme .
Le texte de Carla Rice complète cette première thèse en démontrant combien la question de l’affaiblissement du corps féminin est un enjeu politique. Elle insiste sur la multiplication à notre époque des symptômes de cette domination, justifiant à un autre niveau le titre de l’ouvrage.
Kanine

Les hommes aussi s’en souviennent
Simone Veil

Ce livre donne une vision assez complète de l’histoire officielle de l’avortement. On y trouve le discours présenté le 26 novembre 1974 à l’assemblée nationale par Simone Veil, un entretien entre elle et une journaliste du Monde, et une chronologie allant du Moyen-ge à 2004. La fin de l’entretien explique le titre du livre puisque Simone Veil raconte qu’un homme lui a dit un jour : On parle toujours de votre loi pour les femmes. Mais ne vous y trompez pas : pour les hommes aussi ce fut un sacré progrès ! Un livre facile et utile à lire, historique dans le sens où il n’apprend rien de vraiment nouveau.
viepratique


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