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AccueilJournalNuméros parus en 2002N°7 - Mars 2002 > Les événements de 1988 au Myanmar (ex-Birmanie)

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Les événements de 1988 au Myanmar (ex-Birmanie)


Le 2 mars 2002, le régime militaire fêtera ses 40 ans d’existence à la tête du pays. 40 ans de dictature et de répressions féroces. C’est par un coup d’Etat que le général Ne Win (" Soleil de la gloire " né en 1911) est arrivé au pouvoir en 1962 et instauré un régime militaire à parti unique. Il serait intéressant de se remémorer quelques évènements comme ceux de l’année 1988 qui marque un tournant en matière de contestation puis de répression.


Au début de l’année 1988, les étudiants Birmans commençaient à organiser des manifestations, réclamant la démission du gouvernement au pouvoir (BSSP-Parti du Programme Socialiste Birman), la démocratie, l’instauration d’un nouveau système économique et le respect des droits humains. Ne Win fermera les universités. Le 23 juillet, il annonça sa démission.

image 181 x 315Au mois d’août 1988, une grève générale paralysait la ville de Yangon (la capitale avec près de 4 millions d’habitants), des manifs de masses se répandirent rapidement constitués de paysans, hommes d’affaires, universitaires, moines, étudiants, écoliers… tous unis pour une cause commune : la démocratie. A partir du 08/08/88, la violence a pris de l’ampleur, des milliers de personnes qui manifestaient pourtant pacifiquement, furent massacrés : des soldats avaient chargés des enfants à la baïonnette, tiré sur des volontaires de la Croix Rouge qui tentaient de porter secours aux blessés, et ouvert le feu devant l’hôpital de Rangoon, tuant des médecins et infirmières. Ce n’était pas fini : les blessés graves laissés à l’abandon dans les rues, tandis que de nombreux autres étaient emmenés à la prison Insein (principale prison du pays) pour y être interrogés et torturés. Dans certains cas, les soldats jetaient les corps blessés et des morts dans des camions et les transportaient au cimetière où morts et vivants étaient incinérés ensemble.

Le 26 août, Aung San Suu Kyi (fille du général Aung San le père de l’indépendance) fit son premier discours à la pagode Shwedagon devant près de 500 000 personnes. Le peuple voyait en elle un nouvel espoir.

Mais le 18 septembre de cette même année, la radio annonça un autre coup d’Etat. La Birmanie était à présent sous le contrôle du SLDRC (State Lawand Order Restauration Council, Conseil d’Etat de la Restauration de la Loi et de l’Ordre) présidé par le général Saw-Maung. Son but annoncé est de restaurer l’ordre et d’organiser les élections démocratiques pluri-partistes.

Rétablissement de l’ordre :
- couvre-feu entre 16 et 5 heures
- restrictions sur les discours et les slogans
- interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes
- perquisition des habitations privées et des monastères
- surveillance intensifiée des dissidents potentiels
- raids contre les centres de grève sur l’ensemble du territoire

Toute opposition au régime signifiait l’emprisonnement, la disparition ou la mort. Des milliers d’étudiants militant pour la démocratie n’avaient qu’une seule alternative : fuir. Ils cherchèrent quelques endroits dans la jungle. Actuellement ils vivent encore dans ces zones endémiques contaminées par la malaria, vivant sans eau ni électricité, et sous la menace permanente d’une attaque. On ne connaît pas le nombre exact des victimes durant la répression de 1988 mais on l’estime à environ 10000 alors que les autorités de l’époque annonçait le chiffre de 500.

Gwen Leaden


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