Retour accueil

AccueilJournalNuméros parus en 2005N°37 - Février 2005 > Canada : la charia ne passera pas !

Rechercher
>
thème
> pays
> ville

Les autres articles :


Canada : la charia ne passera pas !



Ça semble surréaliste, et pourtant plusieurs Etats canadiens discutent très sérieusement de la possibilité d’établir des tribunaux islamiques, afin de juger les affaires de droit civil concernant les membres de cette communauté. Soit l’application de la charia au sein même d’un pays laïque. Lancée à l’automne 2003 en Ontario avec la formation de l’Institut islamique de Justice civile, l’offensive se développe au Québec avec la constitution du Conseil de la charia tout un programme !

Plus grave encore, l’idée s’est vue approuvée par un rapport au gouvernement en décembre 2004, via l’argument d’égalité. En effet, ce genre de cours existe déjà pour les communautés juives et amérindiennes mais, fait important, ne dispense pas d’appliquer le droit canadien : la cour juive ne juge que des problèmes religieux, l’amérindienne de l’organisation tribale, là où cette cour islamique devrait traiter de problèmes tels que mariages, héritages, filiation, etc. Tous domaines où l’égalité hommes/femmes n’est pas vraiment en vigueur D’ailleurs la plupart des organisations musulmanes du pays, du Conseil canadien des Femmes musulmanes au Congrès musulman canadien, s’y opposent.

Ces débats sont intéressants dans la mesure où ils permettent de distinguer là où l’argumentaire du droit à la différence flanche. En effet, il s’agit là d’une perversion grave du principe de l’antiracisme, grâce à un détour communautariste. Car si les fondamentalistes peuvent jouer avec le principe d’égalité, ce n’est que parce que la vie sociale est pensée sous la forme de coexistence de communautés, et non d’individus. Ceux-ci, dès leur naissance inclus dans un groupe qu’ils n’ont pas choisi, n’ont d’autre choix que de se taire. Et la liberté, l’égalité entre les groupes aboutit, classiquement, à nier la liberté et l’égalité entre les individus. Face à ce type de menace, il faut plus que jamais réaffirmer que l’objectif est bien la liberté de l’individu, y compris vis-à-vis de ses appartenances originelles.

La culture d’une communauté n’est pas en soi respectable elle ne l’est que pour autant qu’elle respecte, et plus encore qu’elle promeut l’autonomie individuelle.

En tant que libertaires et qu’antifascistes radicaux, nous nous opposerons par tous les moyens à toutes les idées et pratiques qui enferment l’individu dans des cadres préexistants - qu’ils soient définis par des critères racistes, sexistes ou culturalistes. Ce n’est pas l’individu qui doit se plier au groupe, c’est le groupe qui doit servir l’autonomie individuelle.

Alf


No Pasaran 21ter rue Voltaire 75011 Paris - Tél. 06 11 29 02 15 - nopasaran@samizdat.net
Ce site est réalisé avec SPIP logiciel libre sous license GNU/GPL - Hébergé par Samizdat.net