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?page=sommaire >Journal >Numéros parus en 2006 >N°46 - janvier-février 2006 > Privatiser le vivant

 
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Privatiser le vivant

Le capitalisme repose sur un droit, présenté comme sacré, qu’est la propriété privée. Alors que le droit de propriété a été, à de nombreuses époques, discuté et remis en cause, aujourd’hui, il semble que personne n’ose plus remettre en question ce droit, qui permet aux possédants d’exercer leur domination et d’exploiter de manière constitutionnelle. Pourquoi ce tabou ? À cause de la défaite du « socialisme réel », qui avait mis en place une propriété d’État, et non pas une propriété sociale, mais aussi à cause d’une confusion savamment entretenue sur la nature des biens possédés. On assimile en effet la propriété des moyens de production à la possession de biens à usage personnel. Or, même si, en ces temps de consommation frénétique, on peut avoir un regard critique sur le fait que chacun(e) possède son logement individuel, sa voiture, sa machine à laver, il n’en reste pas moins une différence de nature profonde entre ces possessions et l’appropriation par quelques individus ou groupes d’individus des moyens de production. D’autant que posséder les moyens de production, ce n’est pas seulement posséder des capitaux ou des machines, c’est bien plus profondément s’approprier une richesse collective : le travail socialisé. Cette appropriation capitaliste était déjà scandaleuse, elle s’étend pourtant encore.

En effet, dans sa quête permanente de nouveaux champs de valorisation, le capital tente de s’approprier l’ensemble des activités sociales, et tente aujourd’hui de mettre un droit de propriété sur tout ce qui est connaissance, et sur tous les mécanismes de production et de reproduction biologique, ainsi que sur la biodiversité elle-même.

Les résistances, qui se mettent en place aujourd’hui contre le système des brevets, que ce soit sur les semences ou sur les logiciels, sont donc à mettre dans une perspective plus globale de lutte contre la propriété privée. Le brevet, comme dispositif législatif permettant d’obtenir un droit de propriété sur quelque chose qui est la plupart du temps le résultat d’un long processus, est bien la dernière arme du capitalisme pour s’approprier ce qui jusque-là ne pouvait pas l’être. Qui aurait imaginé en effet que des entreprises puissent posséder les connaissances traditionnelles des Indiens d’Amazonie, les gênes de la pervenche de Madagascar, où l’intelligence collective à l’origine de logiciels informatiques ?

Il est temps de s’en soucier et de se mobiliser plus que jamais contre ceux qui s’approprient nos vies et la planète !


Ni propriété, ni communauté, vive l’inaliénabilité !

« La propriété, c’est le vol » écrit en 1840, dans un mémoire intitulé Qu’est-ce que la propriété, Pierre-Joseph Proudhon, pour dénoncer les inégalités sociales inhérentes au capitalisme. Pourtant, il affirme plus tard, en 1846, dans Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère : « La propriété, c’est la liberté » pour rappeler à quel point cette institution oppose de manière fondamentale les notions de Société et d’Individualité. A l’aide (...)[Lire...]


OGM, le vivant privatisé

Qu’est-ce qu’un OGM ? D’après le tribunal d’Orléans, c’est un danger immédiat pour l’environnement et la santé. C’est vrai, mais ce n’est pas uniquement cela, c’est aussi une machine à fabriquer des brevets et à privatiser le vivant. La volonté de privatiser le vivant n’est pas née avec les OGM, elle remonte au 19e siècle, lorsque les premiers semenciers ont décidé de se battre contre cette « injustice » : la faculté des êtres (...)[Lire...]


La biodiversité, c’est la vie

Protégeons-là, protégeons-nous !

On pourrait définir la diversité biologique comme la propriété qu’ont les systèmes vivants d’être distincts, c’est-à-dire différents, dissemblables (Solbrig, 1991). Cette propriété trouve son origine dans la variabilité et l’hétérogénéité des habitats, des ressources et des climats rencontrés par les espèces. C’est cette complexité produite par des millions d’années de mutations génétiques et de sélection naturelle qui constitue notre histoire - (...)[Lire...]


Procès d’Orléans : la relaxe !

Le 9 décembre dernier, 49 faucheurs volontaires ont été relaxés par le tribunal correctionnel d’Orléans. Ils étaient poursuivis pour la destruction d’essais de maïs transgénique dans le Loiret en 2004 et 2005, et donc pour atteinte à la propriété privée. Lors du procès, la défense s’était efforcée de montrer l’état de nécessité devant un danger actuel et immédiat. Dans son rendu, le tribunal examine et reconnaît qu’il y a un danger actuel et imminent, que la « (...)[Lire...]


Association Kokopelli : Production de graines bio pour le jardin

L’Association Kokopelli a été créée, durant le printemps 1999, pour reprendre le flambeau de Terre de Semences qui œuvrait, depuis 1994, à la protection de la biodiversité et à la production et distribution de semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique. L’ Association Kokopelli a pour finalité : de remettre en valeur, dans les pays européens, une collection planétaire d’anciennes variétés pour les potagers et jardins, et de la rendre de (...)[Lire...]


Les lobbies de l’industrie culturelle à l’assaut des zones de gratuité

La RIAA (The Recording Industry Association of America), association qui défend les droits et les intérêts de l’industrie du disque américaine, mène depuis plusieurs années une guerre continue aux peer-to-peer, logiciels libres et gratuits permettant l’échange de données entre les internautes, ainsi qu’aux pirates, n’hésitant pas à intenter des procès dans le monde entier. Devant ces coups de boutoir procéduriers, bon nombre d’entre eux ont soit cessé leurs (...)[Lire...]


L’assurance maladie au service de l’industrie pharmaceutique

L’industrie pharmaceutique a réussi une performance qu’aucune autre industrie n’est parvenue à réaliser : ce sont ses actionnaires qui empochent les bénéfices de ses réussites, mais ce ne sont pas eux qui paient pour ses échecs. Pour dire les choses autrement, elle a réussi à transformer par le biais du système d’assurance maladie ses clients en garantie ultime de ses profits et de son avenir quel que soit son niveau d’inventivité. C’est pourquoi (...)[Lire...]


Monsanto, Pioneer, Syngenta, Bayer-Cropscience, Limagrain

Capitalistes affameurs ! Productivistes empoisonneurs !

A les écouter, les multinationales de l’agro-alimentaire n’agissent que pour notre bien commun. Les entreprises de biotechnologies nous affirment que les OGM permettront de réduire l’emploi de pesticides, qu’ils permettront de nourrir toute la planète et qu’ils ouvrent de nouvelles perspectives médicales. De son côté la grande distribution se pose en défense de notre pouvoir d’achat, allant parfois jusqu’à revêtir, dans sa publicité, les oripeaux (...)[Lire...]


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