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La perception de la lutte des classes aujourd’hui

 

Vive les gros mots !

  “Lutte des classes”, “conscience de classe”… Houlala ! Voilà des termes qui semblent avoir pris un sérieux coup de vieux et qui, quand ils sont prononcés au sein d’une assemblée, provoquent bien souvent des sourires de toutes sortes : crispés, amusés, voire étonnés… Un peu comme si on parlait de pipi, popo…   Depuis quelques années d’autres expressions semblent avoir pris le dessus : “communauté”, couches sociales”... Et puis la “chute du Mur”, la “fin des utopies” ont fait perdre leur côté “sexy” à tout le vocable révolutionnaire et il semble que les militant-e-s libertaires que nous sommes allons encore devoir longtemps expliquer que l’URSS, Cuba, la Corée du Nord et autres paradis du “socialisme réel” ne reflètent pas vraiment notre projet de société… Les nouveaux termes, cette novlangue qui tend à effacer les concepts marxistes, nous sont présentés comme plus en phase avec nos sociétés en “mutation”, plus aptes à recouvrir la réalité. Il n’empêche que bien souvent ces mêmes expressions tendent à masquer la réalité des conflits de classes qui sous-tendent les relations sociales. Des mots “cache-sexe” : des mots qui masquent la réalité et arrivent même parfois à modifier nos représentations de la société.   Le pli est pris… Aujourd’hui les syndicats (à de rares exceptions près telle la CNT…) ont parfaitement assimilé la notion de “dialogue social”. Exit l’antagonisme, le temps n’est plus au conflit, il est à la discussion, aux tables rondes, à la négociation… Il est loin le temps où les organisations syndicales posaient comme une nécessité de lutter contre la classe dirigeante en tant que classe, il est loin le temps ou les syndicats visaient à démanteler le système capitaliste de production. La cogestion a remplacé l’abrogation du salariat. Pourtant l’opposition capital-travail reste à l’origine de la plupart des conflits et il est difficile de prouver le contraire. D’ailleurs, les patrons, via le MEDEF, appliquent chaque jour très durement l’idée de lutte des classes…   Alors il nous semble essentiel de faire le point. Bien sûr les temps ont changé, Marx est enterré et sa barbe doit avoir mauvaise mine aujourd’hui. Désormais le capitalisme joue à plein la carte de l’intégration des travailleurs par la société de consommation, la classe ouvrière a perdu de son homogénéité et ses contours sont devenus plus flous, des classes intermédiaires ont émergé, le secteur des services a explosé, etc. Pourtant, si elle a changé de visage l’exploitation est toujours bien là et les révolutionnaires d’aujourd’hui ont toujours besoin d’une grille de lecture efficace qui leur permette d’appréhender la réalité et d’éviter autant que possible l’activisme sans lendemains (qui chantent).   Ce dossier est majoritairement composé d’interviews croisées, c’est à dire qu’un même questionnaire a été soumis à des personnes de divers horizons pour tenter de faire un très modeste point sur la notion de conscience de classe. Des questions basiques et que nous espérons pas trop orientées afin de faciliter la parole. Il ne s’agit pas plus de juger les interviewés sur leurs réponses. Certaines réponses risquent d’ailleurs de froisser les marxisto-rigides, tant pis… Plutôt un petit échantillon (pas forcément représentatif) des conceptions et représentations mentales concernant les classes. Alors évidemment ce dossier pourra paraître peu théorique (je suis d’accord), il méritera sans doute d’être remis sur le feu un de ces quatre pour approfondissement. Nous n’avons pas la prétention de régler une fois pour toutes et en quelques pages un thème aussi vaste, aussi sujet à polémiques et aussi mouvant selon le lieu et l’époque. Sur ce, camarades/compagn-e/on-s bonne lecture !

Xav.


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