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?page=sommaire >Journal >Numéros parus en 2006 >N°53 - Novembre 2006 > 20 ans de mesures sécuritaires - 20 ans de galères sociales

 
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20 ans de mesures sécuritaires - 20 ans de galères sociales

Depuis plus de 20 ans la transformation du système capitaliste se solde par le développement de la précarité et de la misère. Dans le même temps que se mènent des politiques antisociales et de contrôle des pauvres se met en place une politique sécuritaire (Voir le livre de Wacquant "Punir les pauvres", les écrits de Laurent Bonelli, de JP Garnier, de Pierre Tévanian… ainsi que le hors-série No Pasaran n°1 et les dossiers NP qui ont suivi) ; l’une ne va pas sans l’autre. Elles sont étroitement liées et imbriquées. Car ce n’est pas seulement la répression contre les mouvements sociaux - voir encore le cas du CPE - mais bien une "guerre" contre les pauvres qui est mené par leur enfermement dans des ghettos. Cela se traduit par des flambées de violence : des rodéos des années 80 dans les Minguettes aux émeutes des banlieues de l’année 2005.

La politique sécuritaire se traduit aussi par des violences policières, des morts (voir les livres de M. Rajsfus) et une multiplication des officines liées à la sécurité (boîtes privées) ainsi que par la création de nouveaux corps de répression comme la BAC (brigade anti-criminalité) ; cette dernière créée en 1994 sous Pasqua n’a fait que se renforcer et au-delà de ses interventions musclées dans les quartiers est utilisée de plus en plus lors des manifestations comme "police politique" (voir le cas des procès CPE).

De plus se rajoute la rationalisation du contrôle électronique, l’interconnexion des fichiers et le perfectionnement des techniques : fichages, surveillance, utilisation des nano-technologies… Même si l’analyse humaine n’est pas très performante en la matière (Echelon n’a pas empêché les erreurs de la CIA dans les 90 et 2000) toute cette technique peut se retourner demain contre nous (la " liste noire " des organisations terroristes en Europe place les mouvements régionaux et d’extrême gauche parmi les dangers prioritaires – en France sont visés, entre autres des mouvements basques, bretons...)

La gauche et la droite se sont succédés au gouvernement depuis les années 80 pour adopter au fur et à mesure les mêmes positions : Voir les déclarations de Jospin lors du colloque de Villepinte en 1997, les sauvageons de Chevénement, les racailles de Sarkozy. La gestion peut différer sur des axes comme par exemple sur la police de proximité mais comme l’a dit Vaillant (ancien ministre de l’intérieur sous jospin), la sécurité n’est ni de droite ni de gauche… et à l’occasion des prochaines présidentielles les discours se veulent plus fermes les uns que les autres (voir les déclarations de S. Royal). Il est plus facile de toute façon de mettre en épingle des faits divers et des problèmes de sécurité que de prendre à bras le corps celui de la précarité en proposant d’autres modes de fonctionnements sociaux et économiques qui passeraient outre les intérêts de la bourgeoisie.

On a pu parler, à juste titre, de lepénisation des esprits à propos des idées et des pratiques sur l’immigration et la sécurité de tout le corps politique, qui a fait sien de nombreuses propositions du Front national du milieu des années 80, date à laquelle ce dernier s’est retrouvé propulsé au devant de la scène. Mais ces mesures ne sont pas liées à la banalisation de ce dernier mais bien à une nécessité de gestion du système libéral, qui passe par l’abandon des politiques sociales de l’Etat-providence avec entre autres la fin programmée des services publics, et un renforcement de l’Etat dans ses fonctions régaliennes (le maintien de l’ordre). Lutter contre l’insécurité est donc bien lié à une transformation des rapports économiques et sociaux et non à leur aménagement ; il n’y a pas de capitalisme ni de police à visage humain ! Nous ne ferons ici qu’effleurer toutes ces questions.

Au nom de la sécurité, on assassine nos libertés

La politique sécuritaire se traduit par des violences policières, des morts et une multiplication des officines liées à la sécurité (boîtes privées) ainsi que par la création de nouveaux corps de répression comme la BAC (brigade anti-criminalité). De plus, se rajoutent la rationalisation du contrôle électronique, l’interconnexion des fichiers et le perfectionnement des techniques : fichage, surveillance, prélèvement de l’ADN, utilisation des nano-technologies. Des lois sont votées encore dernièrement comme celle sur la Prévention de la délinquance qui vont donner un pouvoir énorme aux maires, aux policiers et aux gendarmes, vont restreindre les droits des manifestants, développer la délation.... Pendant ce temps, se multiplient les condamnation des faucheurs volontaires d’OGM, des militant-e-s anti-CPE, les personnes hébergeant des sans-papiers, etc.

C’est à la misère qu’il faut s’attaquer, pas aux jeunes et aux immigrés !

Comme on l’a vu récemment à Montfermeil, aux Mureaux ou à Dijon, les descentes de police musclées ont plus d’importance pour leurs images télévisées que pour leur efficacité supposée. Dénoncer la violence dans les cités, certes est une chose, mais faudrait-il encore s’en prendre aux causes. Le sacrifice de l’ensemble des services publics le dernier en date GDF et des droits sociaux au profit d’une pensée libérale dont l’objet est de mettre tout le monde en concurrence, de diviser les pauvres pour que les riches touchent le pactole ne fait qu’aggraver les situations de détresse sociale. C’est la dénonciation de cette logique ultra libérale qu’aucun gouvernement ces dernières années n’a voulu mettre en avant. Et pour cause...

Refuser le sécuritaire, Partager les richesses

Dans quelques semaines, le 5 décembre, on se rappelera qu’un jeune étudiant Malik Oussekine a été tué par les voltigeurs pendant qu’un autre jeune Abdel Benhiayia était tué par un policier à Aubervilliers, victime d’une " bavure ". En 20 ans plusieurs dizaines de jeunes ont été tués et des révoltes dans les banlieues ont eu lieu ; les discours et pratiques des gouvernements de droite et de gauche ont recopié de plus en plus des parties du programme du Front national, pourtant dénoncé comme le retour de la bête immonde. Pour rompre avec cette logique libéralo-sécuritaire, il faut inverser les priorités. Tout pour la justice sociale et le partage des richesses et non pour le profit d’une minorité.


De Chevènement a sarkozy

Genèse du consensus sécuritaire

Il existe, pour justifier le matraquage sécuritaire que nous infligent aujourd’hui gouvernants et grands médias, un récit mythique et idyllique. Au commencement, il y aurait un problème objectif : celui de la montée de la délinquance, de l’insécurité et de la violence, et plus particulièrement de la violence des jeunes. Ce fait indiscutable rendrait obsolètes et inefficaces les dispositifs existant en matière de prévention de la délinquance (notamment l’ordonnance de 1945, (...)[Lire...]


Criminalisation des pauvres : l’enfance du problème

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Guerre aux pauvres !

Depuis les premières révoltes des jeunes aux Minguettes à Lyon au début des années 80, la question des banlieues revient sur le devant de la scène médiatique à chaque nuit d’émeutes. En 30 ans le niveau de violences n’a fait que s’accentuer pour atteindre en 2005 un mois de crise. La dégradation des conditions de vies dans les quartiers populaires est dénoncée par tous les politiques mais à part colmater les brèches, rien de fondamental n’a été entrepris. Les (...)[Lire...]


Témoignage

Interview de l’association "A toutes les victimes"

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Action : toutes et tous dans la rue le 18 novembre

Contre le projet de loi sur la “Prévention de la délinquance”

Après le succès de la journée du 10 octobre 2006 , le Collectif National Unitaire de Résistance à la Délation appelle pour le samedi 18 novembre 2006 à une journée nationale de mobilisation contre le projet de loi dit de prévention de la délinquance avec manifestation nationale à PARIS à l’occasion de son examen par l’ Assemblée Nationale. Le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance est actuellement soumis à l’examen du parlement. Annoncé depuis 3 ans, il (...)[Lire...]


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