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Anti-répression
Pourquoi nous demandons l’abrogation du fichage ADN
“Il est probable que, demain, le fichage ADN s’étende à toute la population. Mais dans cette volonté de
tout maîtriser, l’Etat s’acharne avant tout à identifier et suivre les trajectoires de celles et ceux qui ne
sont pas dans le rang, et a leur faire savoir. C’est une façon de sécuriser l’ordre établi. Maintenant le vol
à l’étalage, la consommation de cannabis, les tags, l’outrage à agents, les dégradations, le « dépavage
»,... ne sont que quelques-unes des multiples entrées possibles au Fichier National Automatisé des
Empreintes Génétiques (FNAEG). « Sont par contre exclus du fichage les délits d’abus de confiance,
abus d’autorité publique, banqueroute ou favoritisme, c’est-à-dire les abus de biens sociaux, la corruption,
le trafic d’influence » (art. 706.54 à 706.56 du Code de Procédure Pénale)...” (Collectif angevin anti-sécuritaire...).
Pouvoir ficher tous les indésirables, voilà l’objectif de tout Etat totalitaire. En l’occurrence,
aujourd’hui, ce sont tou-te-s les militant-e-s qui n’acceptent pas la politique sarkozyste. Refuser la prise
d’ADN par la police est donc un délit et des dizaines de procès voient le jour pour ce seul motif d’avoir
défendu sa liberté.
Depuis toujours, les Etats et leurs gouvernements
sont tentés de surveiller
les populations pour mieux les contrôler.
L’idéal étatique est, dans ce domaine, de
tout savoir sur un individu, de ses antécédents
judiciaires à son origine en passant par
ses caractéristiques physiques, ses références
culturelles ou ses choix philosophiques.
A chaque époque, les découvertes scientifiques
et les avancées technologiques leur
permettent de progresser vers ce contrôle
total. Vidéosurveillance, biométrie, fichages
divers et nombreux sont venus récemment
compléter la panoplie nécessaire à cette surveillance
; toutes techniques qui sont aujourd’hui
rendues possibles et performantes
grâce aux nouvelles technologies comme l’informatique
et les nanotechnologies.
Tous les Etats se sont dotés de ces techniques,
les démocratiques comme les autres,
même si ceux ci s’entourent de garde fous
législatifs censés protéger leurs citoyens (loi
bioéthique, CNIL). Tous ont pris prétexte de la
sécurité de ces mêmes citoyens pour leur
faire accepter des lois liberticides, les amenant
peu à peu à croire qu’ils choisissent
avant tout leur sécurité.
Nous l’avons dit, s’il n’y a rien de nouveau
dans cette volonté de contrôle et dans les artifices
utilisés pour le faire accepter par le plus
grand nombre, il y a, avec les dernières techniques,
et particulièrement avec le Fichage
ADN, une intensification qualitative, qui met
gravement en cause les libertés publiques et
individuelles.
Ce nouveau Fichier National Automatisé des
Empreintes Génétiques (F.N.A.E.G.) instauré
en 1998 uniquement pour les délinquants
sexuels condamnés, puis étendu en 2001
aux actes terroristes et enfin en 2003 à pratiquement
tous les délits (sauf financiers) par la
loi "Sécurité Intérieure de Nicolas Sarkozy,
est une véritable négation de la liberté individuelle.
Fichant, quasiment pour la durée d’une vie
(40 ans pour les condamnés, 25 ans pour les
simples suspects et témoins), les données
personnelles les plus intimes (filiation, origine,
sensibilité à certaines maladies... ) il met, de
fait, chaque personne répertoriée sous la
dépendance totale des autorités décisionnelles
du moment, autorités dont les intentions
ne sont jamais garanties dans le temps.
Ce fichage, que l’on peut sans exagérer penser
qu’il sera, à terme, généralisé, révèle le
changement fondamental de logique. De la
primauté de la présomption d’innocence, il
instaure la présomption de culpabilité. Sa
logique purement policière est claire : tous
suspects donc tous fichés. Ses promoteurs
poussent même la logique jusqu’à expliquer
qu’il est donc un progrès puisque accusés à
tort nous pourrions ainsi plus facilement être
disculpés.
Cette logique est renforcée chez ses défenseurs
par leur certitude du caractère infaillible
des tests ADN. Infaillibilité qui n’existe bien
sûr pas mais qui sera en fait, pour eux, une
preuve absolue de culpabilité, source de futures
erreurs judiciaires.
L’histoire n’est malheureusement pas avare
de périodes où notre liberté individuelle et collective
a été attaquée par des régimes plus
ou moins ouvertement autoritaires. Toujours il
s’est trouvé des individus pour résister, parfois
même au péril de leur vie, à cette volonté
de surveiller pour mieux punir.
Aujourd’hui aussi des résistances naissent ici
et là contre la logique sécuritaire adoptée par
les Etats dits démocratiques.
Mais, même si l’on peut s’en étonner, il est
pour beaucoup moins évident de voir le
caractère liberticide de certaines mesures
que dans un régime qui les impose de
manière brutale. Et d’ailleurs le degré d’acceptation
de cette logique dans les populations
accentue sa dangerosité. Nous appelons
donc à un réveil des consciences et à un
sursaut de tous ceux qui sont comme nous
attachés à la liberté individuelle. Nous appelons
à soutenir cette initiative pour fédérer
nos résistances en signant cet appel et à
œuvrer tous ensemble pour l’abrogation du
fichage génétique.
Premiers signataires : Confédération du
Travail, réseau No Pasaran, Coordination
des Groupes Anarchistes, Mouvement
contre le Racisme et pour l’Amitié entre
les Peuples, Refus adn, le libertaire, Union
pacifiste...
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